Trois ans après son premier album, "
Infernal Maze", c'est à Helsinki, au
Jive Studio, que
Witheria enregistre son second opus, "
Painful Escape", et ce, sous un nouveau label, Stay Heavy Records, et avec un nouveau bassiste du doux pseudonyme de
Predator (excellent film, par ailleurs).
Les deux premiers titres déroutent un petit peu, avec un son plus moderne qu'à l'accoutumée, qui donne un aspect un peu plus death mélodique et thrash, notamment sur le premier morceau "
Legions of
Evil", très rentre-dedans et qui a pour conséquence d'occulter l'aspect progressif du premier album. Dans la globalité, l'album n'a plus cet enrobage de death old school, dévoilant plutôt des sonorités des années 90. C'est désormais vers du
Annihilator,
Exodus,
Testament (
The Gathering) pour le côté thrash enrobé d'influences finlandaises comme
Children of Bodom,
Mors Principium Est ou
Norther, qu'ils puisent leurs sources.
Je retrouve néanmoins toute la magie du groupe sur "The Solitarium", d'une durée de 7:35 min, où j'ai vraiment l'impression que le groupe est bien plus à l'aise sur ce type de composition que sur des formats courts. C'est beaucoup plus fluide, plus net, mieux amené et, au final, prenant.
Et ce serait sous-estimer le groupe. "
Hate Is All You
Need", par exemple, me fait changer d'avis et me prouve que
Witheria sait envoyer du thrash metal véloce combiné à de saisissantes phases techniques. La voix écorchée et aiguë du chanteur accentue la violence du morceau, et met même en lumière tout leur talent de composition. Ils ne sont jamais dans la redondance, et jonglent terriblement bien avec les différents styles, comme ce break groovy à 3.30min.
Le propos se révèle davantage death metal sur "
Sphere of Death" et "
Tortured Spawn", surtout dû au fait de ce growl plus grave. En outre, le refrain simple et efficace de "
Sphere of Death", accompagné par un riff à la mélodie malsaine typique que l'on pourrait retrouver chez
Hypocrisy,
Kreator ou Death, est un pur délice ; ou le break génial à 2.05min sur "
Tortured Spawn", mid tempo qui va progresser jusqu'au solo, ce dernier s'incorporant parfaitement à la chanson, lui apportant même une réelle plus-value. Et de ce genre de chose,
Witheria en est truffé.
Comme sur le premier album, le dernier titre, d'une durée de 8.34min et du nom de "
Reflections", est somptueux. C'est dès les premières secondes que mon oreille est accrochée. Lourdes et entraînantes, les mélodies s’enchaînent et sonnent tellement bien, il y a une justesse dans le travail de composition où tout est mis dans le sens de l'harmonie.
Je reviens sur ce premier morceau : ce qui me le gâche, ce sont ces secondes voix très aiguës et, malgré moi, j'ai vraiment l'impression d'entendre un lemmings (du dessin animé Grizzly et les Lemmings) hurler ; c'est certes amusant mais fait perdre de la crédibilité au titre. Ce serait le seul véritable point négatif de l'opus, selon moi.
Sans être l'album de l'année,
Witheria négocie bien son deuxième effort ; aussi varié que le premier mais avec plus d'homogénéité. Même si on navigue entre plusieurs styles, on pourrait avoir une sensation de groupe qui se cherche, ce qui est contrebalancé par cette inspiration débordante donnant naissance à de superbes morceaux.
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