Pachakuti

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15/20
Nom du groupe Egrégor
Nom de l'album Pachakuti
Type Album
Date de parution 07 Août 2020
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Pachakuti
Ecouter04:52
2.
 El Principio Unico
Ecouter04:34
3.
 Indolente
Ecouter03:43
4.
 Grito Insurgente
Ecouter04:20
5.
 Origen
Ecouter03:18
6.
 Animal
Ecouter05:10
7.
 Portadores
Ecouter05:05
8.
 Con la Fuerza del Sol
Ecouter04:31
9.
 Somos Uno
Ecouter04:36

Durée totale : 40:09

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Egrégor



Chronique @ ericb4

20 Septembre 2020

Un second effort empreint de mystère, au caractère affirmé et à la forte charge émotionnelle...

Après un énigmatique et prégnant premier album studio, « Karma », le quintet chilien revient à la charge quelque cinq années plus tard, avec, dans ses cartons, un second effort du même acabit dénommé « Pachakuti » ; auto-production où neuf pistes, dont 3 singles (« Grito Insurgente », réalisé en 2019, « Indolente » et « Pachakuti » en 2020), se succèdent sur un ruban auditif de 40 optimales minutes. Marchant sur les traces de son prédécesseur, cet opus n'en révèle pas moins un caractère affirmé assorti de sonorités inédites. Aussi, c'est au sein d'un metal alternatif mâtiné de rock progressif, de death mélo et de folk, dans la lignée de Eluveitie, Dalriada, Krampus et Mayan, que nous plonge dorénavant le groupe initialisé en 2011 par la chanteuse au timbre ambré Magdalena Opazo, le fin guitariste Richard Iturra (Ripo) et le bassiste Alejandro Herredia.

Enregistré, mixé et mastérisé par Ripo, le méfait équilibre parfaitement les parties instrumentales et vocales en présence tout en ne concédant que peu de sonorités résiduelles et révélant une saisissante profondeur de champ acoustique. En outre, à l'image de son aînée, la galette atteste d'arrangements de bonne facture, d'enchaînements des plus sécurisants et d'une distribution judicieuse des titres sur la tracklist. Par ailleurs, intégralement écrites en espagnol par Magdalena, les paroles témoignent d'une plume qui s'est affinée au fil du temps. Enfin, tout aussi empreint de mystère et soigné mais moins minimaliste que celui de son devancier, d'inspiration fantastique et aux multiples tonalités, l'artwork de la pochette de cet opus est l'oeuvre du graphiste Francisco Ruiz (Envakenkaqti Art). Ainsi, loin d'avoir baissé les armes, Ripo, Magdalena et leurs acolytes seraient revenus frapper plus fort encore les esprits de leur présence...

C'est à l'aune de ses passages les plus enfiévrés que le combo marque ses premiers points. Ainsi, voguant le long d'une grisante sente mélodique, l'échevelant « Animal » imposera sans mal ses riffs crochetés adossés à une rythmique enflammée. Dans ce champ de turbulences propice à un headbang bien senti, s'invitent deux breaks opportuns et aux chatoyants effluves latino, où les corpulentes patines de la sirène se feutrent et se font des plus magnétiques. On ne saurait davantage éluder « Con la Fuerza del Sol », tonique et solaire effort folk death aux prégnants gimmicks guitaristiques, où s'intercalent une frétillante mandoline et une flûte gracile au cœur d'une éruptive section rythmique. Et la sauce prend, une fois encore.

Quand le convoi instrumental ralentit un poil sa cadence, nos compères trouvent à nouveau les clés pour nous rallier à leur cause. Ce qu'illustre, d'une part, « Pachakuti », tortueux mid tempo death mélo et folk au confluent entre Mayan et Dalriada, où une flûte de pan trouve un terrain d'harmonisation avec des riffs résolument corrosifs et d'inaliénables coups de boutoir. Révélant un entêtant refrain mis en exergue par les puissantes inflexions de la belle et les screams coupants de son comparse, le troublant propos ne se quittera qu'à regret. Dans cette mouvance, le sensuel « Indolente » happera le pavillon sous le joug de son vibrant refrain aux accents latino relevé de main de maître par un même et poignant duo mixte en voix de contrastes.

A l'instar du précédent effort, une touche progressive ne saurait être esquivée. Ce qu'atteste « Grito Insurgente », low tempo progressif au caractère bien trempé que suit à la trace une gracile flûte de pan, et mis en habits de lumière par nos deux tourtereaux ici mués en de redoutables prédateurs. Témoignant d'une grisante gradation du corps orchestral corroboré d'un tapping effilé, non sans renvoyer à Eluveitie, le saillant et tubesque effort aura peu de chances de rater sa cible. Dans cette lignée, encensée par les ensorcelantes volutes de la maîtresse de cérémonie et recelant une insoupçonnée montée en puissance du dispositif instrumental, l'atmosphérique et ''mandolineuse'' ballade « Somos Uno » revêt d'un coup d'un seul l'aspect d'une torche incendiaire, pour notre plus grand plaisir. Enfin, sous-tendu par de suaves vocalises féminines, le cinématique et caressant instrumental « Origen » se fait chahutant à ses heures tout en décochant un flamboyant solo de guitare. Et la magie opère à nouveau.

Parfois, des moments moins aisément palpables nous sont proposés. Ainsi, tant les multiples variations rythmiques que les inattendues séries d'accords insufflées par l'intrigant « El Principio Unico » pourraient échapper à un tympan non averti. Ce serait faire fi de la qualité de ses enchaînements intra piste, de son infiltrant refrain à la touche hispanisante et d'une interprète bien habitée. Sur fond d'incantations tribales, révélant d'intrigants, voire déroutants harmoniques, le mystérieux et incisif « Portadores », quant à lui, ne laissera de chances au chaland de se dompter qu'au fil d'écoutes circonstanciées.

Tout comme son prédécesseur, ce manifeste propose une musique rythmiquement puissante, graduellement pénétrante, à l'ingénierie du son soignée mais non aseptisée, où s'invitent de subtiles nuances mélodiques et où s'harmonisent éléments traditionnels et modernité. Ainsi, ce délicat message musical s'avère fortement chargé en émotions, techniquement plus affûté aujourd'hui qu'hier tout en témoignant d'une belle épaisseur artistique. Aussi, si plusieurs écoutes ne sauraient être éludées pour pouvoir communier avec les esprits, l'effort n'est pas vain. Si la rondelle offre une palette étoffée en matière d'ambiances, de rythmes et de couverture vocale, il serait toutefois souhaitable que nos acolytes consentent à varier un chouia leurs exercices de style pour espérer impacter plus largement encore leur fanbase. Néanmoins, à l'aune de cette œuvre forte et troublante, le combo chilien pourrait bien, là encore, laisser quelques traces dans les mémoires de ceux qui s'y seraient immergés...


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