Vendre son âme ...
Voilà bien un thème dont les metalheads se sont rendus spécialistes. À chaque fois qu'un groupe obtient un peu de succès et a le malheur de sortir un album un poil plus accessible, plus mélodique (parfois simplement plus recherché), l'accusation de mercantilisme n'est jamais bien loin dans le chef des fans de la première heure. Fans qui ont généralement cette fâcheuse tendance à considérer que si le groupe est là où il en est, c'est bien évidemment grâce à eux, ce qui interdirait tout changement, au risque de les décevoir ...
Nous ne sommes pas ici pour juger cette tendance, qui a ses arguments – et après tout, nombre sont les groupes qui de toute façon ne varient pas d'un iota leur formule et s'en portent très bien, merci pour eux. Mais force est de constater qu'elle est quasi-systématique, comme auront pu le constater
Linkin Park, Slipknot,
In Flames,
Marilyn Manson,
Mastodon, et bien évidemment le « cas d'école »
Metallica avant eux.
Non, le vrai problème est quand ce changement d'orientation s'accompagne d'une perte d'efficacité, de qualité de composition – je ne parlerai volontairement pas d'intégrité car celle-ci est tout bonnement impossible à juger.
Voilà précisément où le bât blesse pour les Danois de
Volbeat, hélas, tuons immédiatement tout suspens.
Après un
Beyond Hell/Above
Heaven qui proposait paradoxalement les titres les plus radio-friendly de leur histoire jusque là (
Fallen et
Heaven Nor Hell en tête) mais également de vrais brûlots metal, accompagnés par exemple de valeurs sûres comme Mille Petrozza de
Kreator et
Barney de
Napalm Death,
Volbeat s'était imposé comme un groupe majeur. Une valeur sûre capable de trôner au sommet des plus gros festivals de metal sans faire tache, véritable tuerie live, bientôt considérés par la plèbe comme les « nouveaux
Metallica »...
Conquérir le public metal était fait. L'objectif suivant était clair : entrer dans la cour des grands. Franchir l'étape supplémentaire, l'étape franchie par
Metallica sur son Black Album – ne plus être un groupe majeur du metal, mais un groupe majeur du rock. Un groupe majeur tout court.
Le single
Cape of Our Hero allait dans ce sens : harmonies de guitare
Volbeatesques, voix caractéristique de Poulsen, le tout enrobé dans de superbes mélodies et un refrain tout simplement idéal. Un tube, un vrai, une réussite, plus accessible que tout ce que les Danois avaient pu faire, mais une réussite tout de même...
J'enclenche donc la lecture d'
Outlaw Gentlemen & Shady Ladies confiant. Une confiance qui s'effrite déjà après quelques minutes, le temps de découvrir une intro typée western des plus classiques mais fort réussie pour entrer dans l'ambiance... et une ballade. Enfin, pas vraiment. Mais un morceau fort mélodique. Mid-tempo... voire lent, au refrain fort mal ficelé pour une entame d'album... un morceau qui aurait été considéré comme une ballade sur n'importe quelle autre sortie de
Volbeat.
Et là on frôle du doigt un vrai drame : ici, ce type de morceau facile, passe-partout, peu efficace au final, est tout simplement la norme. Et Pearl Hart (le nom de ce morceau inauguratif) est même l'un des meilleurs du lot ... car dès la suite, ça se gâte déjà, tant The Nameless One et
Dead But
Rising sont banals, creux, sans aller forcément jusqu'à dire inintéressants... mais tout de même, on tient là deux titres qui auraient probablement constitué le fond du panier sur, au hasard, Rock the Rebel/
Metal the
Devil. Curieuse façon d'entamer un album, donc... au moment où l'ennui pointe sérieusement le bout de son nez surgit le single susmentionné, toujours aussi bon, puis, comme par miracle, un titre résolument metal :
Room 24.
Une tuerie. Sombre, glauque (la présence charismatique d'un
King Diamond impérial – sa première apparition studio depuis des années! - étant forcément un plus indéniable), truffée de riffs et de soli, cette chanson risque fort de devenir un incontournable lors de la tournée à venir.
Et bon Dieu, on en avait bien besoin. Parce qu'on espère sincèrement que
Volbeat ne puisera pas trop dans cet
Outlaw Gentlemen & Shady Ladies pour constituer ses setlists futures, tant le tout manque cruellement de pèche. Soyons clairs, la suite de l'album n'est pas à proprement parler mauvaise, mais tout sympathique que soient, au hasard, un
Lola Montez (avec ses mélodies réussies), un Black Bart plus rentre-dedans (bien qu'on soit loin d'un Hallelujah Goat) ou un Our Loved Ones plus mélancolique qui clôt assez bien le disque, aucun de ces titres ne promet d'être un grand moment scénique.
Metallica et son Black Album avaient, en effet, marqué les esprits avec
Nothing Else Matters ou The Unforgiven, mais le disque, au côté de titres dispensables, comptait tout de même son lot de perles comme
Sad But
True ou Wherever I May Roam...
Tout au plus retiendra-t-on l'autre vraie réussite de ces 60 minutes fort décevantes, j'ai nommé
Doc Holliday, cavalcade épique digne des meilleurs westerns et qui s'impose donc comme l'un des rares excellents moments de l'album. Impossible de ne pas headbanger tandis que les riffs déboulent et que Michael Poulsen (toujours irréprochable cela dit) ne nous assène un couplet rapide comme il en avait le secret sur
Sad Man's Tongue ou A Moment Forever.
Mais c'est tout. Et c'est bien peu. Pour le reste,
Volbeat nous fait passer un bon moment, sans plus... alors que
Volbeat est, qu'on se le tienne pour dit, un grand groupe, capable de faire passer de grands moments – il l'a déjà prouvé. Prions pour que le groupe sorte du chemin déjà si emprunté de la facilité, et ne devienne pas, comme je me le suis répété à plusieurs reprises lors de l'écoute
Outlaw Gentlemen & Shady Ladies, un Green Day pour metalleux.
Pas parce que son public mérite mieux. Mais bien parce que
Volbeat mérite mieux ...
Même si globalement il est un peu en deçà des albums précédents a mon goût il contient quand même des morceaux très intéressants comme Cape Of Our hero, Room 24, ou doc holliday qui je trouve sont largement au niveau des bonnes compositions des 4 premiers albums.
j'ai par contre trouvé le tout début d'album très décevant et sans aucune profondeur...
Contrairement a beaucoup, du même niveau que leurs précédentes.Doc Holliday (METALLICA sort de ce corps !!!)juste énorme.
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