Out of Connection

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17/20
Nom du groupe Sinheresy
Nom de l'album Out of Connection
Type Album
Date de parution 26 Juillet 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1.
 What Makes Us Human
 04:36
2.
 Out of Connection
 03:40
3.
 Zero One
 02:52
4.
 Facts, Words, Sand, Stone
 04:14
5.
 Immortals
 03:17
6.
 Absolution
 03:27
7.
 Break the Surface
 04:12
8.
 Shallow
 03:54
9.
 Blood Like Water
 04:28
10.
 The Circle
 07:46

Bonus
11.
 Shallow (Piano Version) (Japan Bonus Track)
 

Durée totale : 42:26

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Sinheresy


Chronique @ ericb4

19 Septembre 2019

Jamais deux sans trois, dit-on...

Les événements se sont accélérés à la vitesse grand V pour l'expérimenté combo italien depuis la sortie, en 2017, de son second et vibrant album studio « Domino ». Le temps pour nos acolytes de s'illustrer en live, multipliant leurs apparitions sur la scène metal européenne (Milady Metal Fest (Modène, Italie) en 2019 ; Rock Camp (Trieste, Italie) et Autumn Moon Festival (Hameln, Allemagne) en 2018). Occasion a également été donnée à la troupe de partager l'espace scénique avec quelques cadors du genre, dont Lacuna Coil et Cellar Darling (Garaje Beat Club (Murcia, Espagne), Le Metronum (Toulouse, France), Piraeus Academy 117 (Athènes, Grèce), Quantic Club (Bucarest, Roumanie)... en 2017). Ayant alors gagné en aura et déjà considérablement élargi sa fan base, le collectif triestin n'allait pas s'arrêter en si bon chemin...

Ayant pour double objectif de rester fidèle à ses fondamentaux stylistiques tout en s'efforçant de gagner en épaisseur artistique, le combo trans-alpin intensifia ses efforts en studio, affûtant par là même ses portées et affinant le trait de sa plume. A cet effet, celui-ci ira jusqu'à mettre les bouchées doubles, se consacrant dès lors à l'élaboration de son troisième opus de longue de durée « Out of Connection » ; un manifeste d'une durée quasi optimale de 43 minutes et signé, tout comme son aîné, chez le puissant label italien Scarlet Records. Ce faisant, l'inspiré collectif continue de nous plonger au cœur d'un metal symphonique gothique un tantinet électro, à la fois impulsif, corrosif, racé et émouvant, dans la veine de Delain, Lacuna Coil, Evanescence, Darkwell, Amorphis, ou encore Amaranthe. Aussi, les 10 pistes de la seyante et bouillonnante rondelle seront-elles dorénavant de nature à propulser l'escadron rital au rang de valeur confirmée du si concurrentiel registre metal symphonique à chant féminin ?

Pour ce faire, il lui a fallu refondre son line-up, le sextet originel faisant place à un quartet réunissant désormais les talents de : Cecilia Petrini en qualité de frontwoman et au piano ; Stefano Sain au chant ; Davide Sportiello (SilentLie) à la basse et aux claviers (en remplacement de Daniele Girardelli (Sinister Shadow)) ; Lorenzo Pasutto aux guitares. Pour l'occasion, le batteur Simone Morettin (Elvenking, Revoltons, Time) a prêté main forte au groupe, se substituant alors à Alex Vescovi. Enregistré, mixé et mastérisé par un certain Jacob Hansen, connu pour avoir oeuvré auprès de Delain, Epica, Diabulus In Musica, Bare Infinity, Avantasia, Evergrey, Imperia, Kamelot, parmi tant d'autres, l'opus jouit de finitions passées au peigne fin et d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation. Avec le concours du batteur Ivan Moni Bidin (Ashent, Garden Wall...) et de l'ingénieur du son Christopher Burelli (Serenity, Elvenking...), la qualité des enregistrements n'a souffert d'aucune approximation, les sonorités résiduelles étant aux abonnés absents. Mais entrons plutôt dans le vaisseau amiral en quête de quelques trésors cachés...


Ce serait à la lumière de ses passages les plus enflammés que la galette marque ses premiers points, le combo témoignant alors de cette rare faculté à concocter ces séries d'accords qui longtemps resteront gravées dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Ainsi, on ne résistera que malaisément à la vague de submersion qui va s'abattra sur nous à l'aune de « What Makes Us Human » et « Blood Like Water », pulsionnels et mélodieux efforts à mi-chemin entre Lacuna Coil, eu égard à leur cheminement d'harmoniques, et Amorphis, au regard de leurs soudaines accélérations rythmiques. Disséminant des couplets bien customisés relayés chacun d'un refrain catchy, se dotant parallèlement de riffs aussi dévastateurs qu'acérés, ces deux tempétueux méfaits n'auront de cesse de nous bringuebaler, pour notre plus grand plaisir. Dans cette énergie, on retiendra encore les ''lacunacoilesques'' et headbangants « Zero One » et « Facts, Words, Sand, Stone » à la fois pour la vélocité de leurs inaltérables et toniques frappes de fûts et les grisantes modulations d'une sirène bien habitée.

Un poil moins volcaniques, d'autres pistes n'en révéleront pas moins de séduisants atours susceptibles de retenir le chaland plus que de raison. Aussi, sous-tendu par une frondeuse rythmique et évoluant au sein d'un environnement éminemment organique, le tubesque et ''amaranthien'' single « Out of Connection » recèle également de sidérantes montées en puissance du corps orchestral ainsi qu'un refrain que l'on entonnerait à tue-tête. D'autre part, dans l'ombre de Darkwell se glisse l'entraînant « Immortals ». Mis en exergue par un duo mixte en voix claires bien habité et en parfaite osmose, revêtant une ligne mélodique d'une précision d'orfèvre et des plus galvanisantes, ce hit en puissance libère alors une forte charge émotionnelle que d'aucuns ne parviendront que difficilement à endiguer. Enfin, au regard de ses sémillants gimmicks guitaristiques et de son grisant riffing, on ne saurait éluder « Shallow », invitant mid tempo progressif et syncopé à la confluence entre We Are The Fallen et Amorphis. Egalement enjolivé par le judicieux entrelacement des délicates volutes de deux tourtereaux que rien ni personne ne songerait à séparer, le pimpant effort nous poussera à poursuivre la traversée jusqu'à son terme. Et ce ne sera pas le flamboyant solo de guitare qui nous fera lâcher prise, loin s'en faut.

Quand la lumière se fait douce et que s'apaisent les tensions, le groupe nous mène en des espaces ouatés propices à la profonde zénitude. Ainsi, c'est d'un battement de cils que l'enivrant et ''delainien'' « Absolution » aspirera le tympan du chaland. Calée sur une sente mélodique apte à faire plier l'échine à plus d'une âme rétive, cette power ballade aux airs d'un slow qui emballe se dote, en prime, de fines variations atmosphériques et jamais ne cède de terrain ni à la facilité ni à une quelconque mièvrerie. Chapeau bas.

Comme souvent dans ce registre, l'opus se conclue par une pièce en actes de nature metal symphonico-progressif. Un exercice de style éminemment exigeant, d'ailleurs souvent redouté par ses pairs, et encore peu expérimenté par le combo italien. Ainsi, l'''evanescente'' fresque « The Circle » déroule ses 7:46 minutes d'un spectacle épique, un tantinet orientalisant, où abondent les coups de théâtre tout comme les effets de contraste rythmique. Déambulant sur un sillon mélodique sécurisé et peu convenu, les enveloppantes inflexions de la maîtresse de cérémonie font mouche où qu'elles se meuvent. De plus, empreint de mystère et offrant une belle gradation de l'épaississement du corps orchestral, l'opulent essai n'a accusé ni d'inutiles phases technicistes ni d'inconvenantes séquences d'harmoniques. Bref, une épreuve passée avec succès par la troupe et que l'on espère voir réitérée au cours de sa carrière.

Est-ce à dire que l'on se dirigerait vers le sans-faute ? Pas tout à fait. En effet, en dépit de son caractère enjoué et de son inaliénable énergie, le vitaminé et intrigant « Break the Surface » ratera de peu sa cible. Pourvu de couplets torturés et aux enchaînements d'accords peu loquaces, l'offensif propos réserve toutefois de grisantes montées en régime du dispositif instrumental ainsi qu'un refrain agréable à défaut de s'avérer des plus efficaces. Desservi à la fois par une empreinte masculine un brin rocailleuse, en proie à d'incompressibles linéarités, et une usante répétibilité de ses séquences rythmiques, le manifeste restera définitivement terré dans l'ombre de ses voisins.


Pari réussi pour nos acolytes. Aussitôt les dernières mesures envolées que l'on ressent l'irrépressible envie d'y revenir, histoire de se sentir à nouveau happé par ce tourbillon de saveurs exquises. Ayant diversifié ses ambiances et surtout ses phases rythmiques, le groupe a également veillé à étoffer son offre par l'octroi d'exercices de style inédits, démontrant dès lors qu'il en a encore sous le pied. On aurait peut-être souhaité un zeste d'originalité, quelques prises de risques supplémentaires, ainsi que l'un ou l'autre duo en voix de contraste pour en faire une œuvre plus aboutie.

Loin d'un metal symphonique à chant lyrique classique, cette galette offre un regard alternatif empreint de touches électro et atmosphérique gothique lui conférant précisément son substrat et une identité artistique stable. A la fois dotée d'une puissance dévastatrice et d'un charisme mélodique qu'on lui connaissait et qui, ici, ne s'est nullement démenti, l'ensorcelante et rutilante offrande vient ainsi couronner les 10 ans d'existence du groupe. Aussi, marchant sur les traces de ses deux illustres prédécesseurs, ce troisième mouvement est apte à propulser l'escadron italien parmi les valeurs confirmées du metal symphonique à chant féminin. Jamais deux sans trois, dit-on...

2 Commentaires

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pielafo - 19 Septembre 2019:

Mouais pour moi c'est du Lacuna Coil Worship avec une petite teinte de Power Prog (Évidemment vu que c'est encore tres probablement produit par Mularoni et son son reconnaissable entre 1000 qui emprunte a tous va a l'école Hansen, pas forcément un mal du tout d'ailleurs.). Mais bon il manque une patte pour sortir du lot, des groupes comme ca je t'en sort par pallettes de 15 a la poignée. Parceque a mon sens, ce groupe se résumera dans quelques années a "la chanteuse est bonne" et point barre... 

ericb4 - 19 Septembre 2019:

Merci pour ta réaction pielafo. Cela dit, une (ré)écoute approfondie de l'opus dans sa totalité te permettra sans doute d'y déceler bien d'autres sources d'influence que Lacuna Coil, à chercher du côté symphonico-progressif/atmosphérique gothique et électro, pour l'essentiel, comme précisé dans l'analyse. C'est précisément dans une heureuse symbiose stylistique que s'écrivent les premières pages de l'histoire de ce groupe, et ce, depuis une décennie déjà.

Des qualités mélodiques que d'aucuns pourraient leur envier, une technicité éprouvée mais volontairement non ostentatoire, une production d'ensemble particulièrement soignée, une empreinte vocale identifiable, sans pour autant tomber dans un registre lyrique déjà battu et rebattu, sont autant d'atouts qui m'incitent à penser qu'ils sont loin d'avoir écrit leurs dernière lignes.

Cela dit, au regard de son atmosphère et de ses phases rythmiques, ce troisième mouvement ne se détache pas vraiment de ses prédécesseurs, notamment de "Domino", et si quelques digressions ont bien été tentées, l'originalité requise sur le fond n'est pas encore inscrite au cahier des charges. Aussi, conviendrait-il que le groupe fasse évoluer son projet en proposant encore d'autres alternatives pour en faire une valeur incontournable du genre. Le combo bénéficie donc d'une belle marge de manoeuvre, de la féconde inspiration et du talent de ses membres pour, je l'espère, nous ouvrir d'autres horizons encore. Wait and see...

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