Event Horizon

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16/20
Nom du groupe Sinheresy
Nom de l'album Event Horizon
Type Album
Date de parution 25 Août 2023
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 The Calling
Ecouter04:18
2.
 Black Spirit
Ecouter03:53
3.
 The Life You Left Behind
Ecouter04:05
4.
 Castaways
Ecouter04:26
5.
 Brighter Days
Ecouter03:23
6.
 (R)evolution
Ecouter03:20
7.
 Forbidden Desire
Ecouter04:01
8.
 Event Horizon I: Gravity
Ecouter01:26
9.
 Event Horizon II: Entropy
Ecouter03:34
10.
 Event Horizon III: Singularity
Ecouter01:49

Durée totale : 34:15

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Sinheresy



Chronique @ ericb4

01 Septembre 2023

Décochant moult flèches enflammées, ce quatrième mouvement demeure néanmoins dans l'ombre de son aîné...

Quatre ans de silence radio soufflés déjà depuis son troisième et rayonnant album studio, « Out of Connection »... D'aucuns n'étaient alors pas loin de penser, à tort, les espoirs d'évolution du projet artistique du combo italien à jamais envolés. Après une longue traversée du désert et aux fins d'un travail minutieux en studio, le voici enfin revenu dans les rangs, avec, sous le bras, un quatrième effort de longue durée signé, à l'instar de son prédécesseur, chez le puissant label italien Scarlet Records. Ce faisant, les 10 pistes de la nouvelle rondelle permettront-elles au collectif triestin de rejoindre le cercle très fermé des valeurs de référence du metal symphonique à chant féminin ? Les quelque 34 minutes que compte la galette seront-elles des armes de jet suffisamment efficaces pour maintenir en respect la féroce concurrence dont ce registre continue de faire l'objet ?

Dans ce dessein, le line-up du groupe a subi un remaniement partiel, le quartet de la dernière traversée se voyant aujourd'hui relayé par un quintet réunissant la chanteuse aux cristallines inflexions et pianiste Cecilia Petrini, le puissant vocaliste Stefano Sain, le guitariste Lorenzo Pasutto, le bassiste/claviériste Davide Sportiello (SilentLie) à la basse et aux claviers, auxquels s'adjoint dorénavant le batteur Gabriele Boz (Inira). Ainsi constitué, le combo transalpin nous immerge à nouveau au sein d'un metal symphonique gothique un tantinet électro, à la fois pulsionnel, corrosif, élégant et chargé en émotion, toujours dans le sillage de Delain, Lacuna Coil, Evanescence, Darkwell, Amorphis et Amaranthe, mais non sans accoler moult sonorités de son cru dans son set de compositions. Une ambiance symphonico-atmosphérique et un brin futuriste à laquelle nous convie déjà l'artwork d'inspiration fantastique de la cover, relevant du délicat fusain du prolifique graphiste brésilien Gustavo Sazes (Ad Infinitum, Angra, Firewind, Kamelot, Sirenia, Temperance, Stream Of Passion, Virtual Symmetry...).

Resté exigeant quant à son ingénierie du son, la troupe a tout d'abord confié la production d'ensemble au claviériste néerlandais Joost van den Broek (Star One, ex-After Forever), également producteur et ingénieur de son état, connu pour avoir produit certains albums de Xandria, Epica, Mayan, Nemesea, Ayreon, Stream Of Passion, parmi tant d'autres. Pour mettre les petits plats dans les grands, les enregistrements des lignes de batterie ont été confiés à Jacob Hansen, pluri-instrumentiste et producteur danois, sollicité, entre autres, par Delain, Epica, Diabulus In Musica, Bare Infinity, Avantasia, Evergrey, Imperia et Kamelot pour la mise en valeur de certains de leurs opus. Quant aux enregistrements des lignes de chant, ils relèvent de la patte experte du batteur italien Ivan Moni Bidin (Garden Wall, Last Warning...), également requis pour l'enregistrement d'albums d' Elvenking, Serenity, Visions Of Atlantis ou encore Vivaldi Metal Project. Excusez du peu ! De bien rares sonorités résiduelles en résultent au moment où s'observent une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation ainsi qu'une saisissante profondeur de champ acoustique. Il ne nous reste plus qu'à suivre nos acolytes dans leurs aventures...


Comme il nous y avait accoutumés, le combo transalpin dévoile sa capacité à concocter ces séries de notes que l'on entonnerait à tue-tête et qui, peu ou prou, resteront ancrées dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le tympan. Ce qu'illustrent, en premier lieu, ses pistes les plus magmatiques. Ainsi, c'est d'un battement d'ailes que le refrain catchy jaillissant des entrailles du trépidant et ''delainien'' « The Calling » happera le tympan du chaland. Mis en exergue par les angéliques impulsions de la sirène, décochant un bref mais seyant solo de guitare et reposant sur des arrangements instrumentaux de fort bonne facture, le ''tubesque'' effort ne se quittera qu'à regret. Dans une même énergie, l'entraînant « Castaways » recèle des couplets bien customisés et d'insoupçonnées montées en régime de son corps orchestral. Autre hit en puissance à mettre au crédit du quintet italien, et qui pourrait lui aussi laisser quelques traces indélébiles dans les esprits. Difficile, enfin, de se soustraire à l'infiltrant cheminement d'harmoniques essaimé par « Forbidden Desire » ; un vibrant up tempo à la confluence d'Amaranthe et de Darkwell, dont l'entêtant refrain se voit, là encore, relevé par les cristallines oscillations de la princesse.

Un tantinet moins éruptifs, d'autres passages pourront également nous aspirer dans la tourmente. Ce qu'atteste, d'une part, « Black Spirit », ''lacunacoilesque'' mid/up tempo aux riffs vrombissants adossés à une frondeuse rythmique ; mis en habits de lumière par un duo mixte en voix claires en parfaite osmose, cet enivrant méfait aux accents rap poussera à un headbang quasi ininterrompu. Dans cette mouvance, on ne pourra guère plus occulter « The Life You Left Behind », eu égard à son break opportun à mi-morceau que vient balayer un fuligineux solo de guitare, lui-même faisant place à un refrain immersif à souhait encensé par le gracile et pénétrant filet de voix de la déesse. Enfin, se faisant à la fois éthéré et sensuel, et se calant sur une sente mélodique, certes, convenue mais des plus prégnantes, l'''evanescent'' mid tempo syncopé « Brighter Days » ne relâchera pas sa proie d'un iota.

A l'image de son devancier, c'est à la lumière d'une pièce en actes que s'achève le voyage, mais cette fois empreinte de phases électro et rap. C'est dire qu'à l'aune de « Event Horizon », la troupe dévoile une corde de plus à son arc. Ce faisant, par un fondu enchaîné finement esquissé, la grisante mais bien brève entame instrumentale metal électro progressif, « Event Horizon I: Gravity », fait place à un ''tornadeux'' second acte, « Event Horizon II: Entropy », galvanisant up tempo au carrefour entre Amaranthe, Amorphis et Delain ; disséminant ses riffs grésillants, sa fibre rap et de sémillants gimmicks guitaristiques parallèlement aux opportunes déambulations de nos deux vocalistes patentés, le saillant effort n'aura pas tari d'armes pour asseoir sa défense. Et comme pour calmer le jeu, un troisième volet nous est adressé : « Event Horizon III: Singularity » ; un acte en deux temps où se pose d'abord une laconique mais frissonnante ballade atmosphérique en piano/voix, enjolivée par les célestes modulations de la belle. On regrettera toutefois la césure à mi-morceau, la soyeuse offrande se voyant alors relayée par un sillon synthétique invariablement linéarisé, dans la veine du début de l'acte 1.

En dépit de ses points de force, le méfait ne va sans accuser un bémol, atténuant de fait la portée du message musical délivré. Ainsi, livrant pourtant un invitant refrain, le ''rapeux'' mid tempo « (R)evolution » nous mène le plus souvent sur des chemins de traverse ; un manifeste sujet à une tenace répétibilité de ses schèmes d'harmoniques et greffé sur une ligne mélodique assez agréable à défaut d'être inoubliable. Bref, une piste propice à un headbang subreptice mais dont on peine à déceler la cohérence de ses séries d'accords. On passera donc son chemin, cette fois.


Au final, le quintet italien nous livre une œuvre aussi palpitante qu'enjouée, que l'on se plait à (re)parcourir, et ce en dépit de quelques baisses de régime placées çà et là sur notre parcours. Cela étant, à l'instar de son prédécesseur, on se retrouve téléporté assez loin d'un metal symphonique à chant lyrique classique ; l'ayant habillé non seulement de sonorités électro et metal moderne mais aussi de touches rap, ce nouvel élan marque lui-même une évolution stylistique par rapport à son devancier. Une évolution qui, cependant, pourrait décontenancer le fan de la première heure au moment où il ravira un tympan friand de vibes alternatives.

Si l'une ou l'autre ballade manque à l'appel, ce pimpant effort diversifie toutefois ses phases rythmiques à l'envi tout en nous gratifiant de seyantes mélodies et des lignes de chant aptes à nous retenir plus que de raison. D'autre part, une production d'ensemble rutilante et des arrangements de bon aloi viennent compenser le manque d'allonge en termes de durée de la galette et les rares prises de risques consenties par le groupe. Ainsi, décochant moult flèches enflammées, ce quatrième mouvement demeure néanmoins dans l'ombre de son aîné. C'est dire que ce propos, à défaut de propulser le combo parmi les valeurs de référence, l'assoit un peu plus parmi les valeurs confirmées de ce registre metal. Affaire à suivre, donc...

Note : 14,5/20

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