Après un "Only the Strong
Survive" prometteur et un petit changement de Line-Up, le groupe de
Brutal/
Deathcore parisien nous revient avec ce "Origins of Inequality" chargé d'énergie qui promet d'être une véritable hymne à la brutalité. Oui, mais brutalité raffinée messieurs-dames.
Tout d'abord, quelques mots sur la pochette. Sobre et passe partout cette pochette aurait tout aussi bien pu être celle d'un groupe de Cyber-metal, mais elle ne parvient pas à évoquer quoi que ce soit. Peut-être est-elle simplement trop neutre. Aucune autre couleur que le noir et blanc et un aspect cybernétique/post-apocaltyptique... rien à signaler elle laisse simplement perplexe.
Une introduction qui fait froid dans le dos et on est parti, sautez vite dans le train des enfers, car il ne reviendra pas avant 45 bonnes minutes ! Dès le premier morceau de cet album, Deep in
Hate nous surprend par son étonnante brutalité et annonce la couleur de cet opus: Un bon coup de matraque sur un lit de rose. Malheureusement (et ça se vérifie sur l'ensemble de l'album) on se retrouve parfois coupé dans notre élan par des breaks core souvent trop mous et tout tracés ou des riffs parfaitement quelconques. C'est le cas par exemple sur le morceau " Virtual
Supremacy" qui, pourtant parti pour être une véritable tuerie, est victime de ces riffs trop plats qui stoppent net la cadence du morceau. C'est dommage car ça nous laisse l'impression que ces parties quelconques n'ont vraiment pas été travaillés et qu'il s'agit juste de ponts vers le prochain passage meurtrier.
La production est très bonne. Parfois même un peu trop, car on peut avoir la sensation d'un son aseptisé et peu naturel, mais quelque part, la pochette semblait nous mettre en garde. "
Legion of the Weak" s'efface et laisse place à un "Unworthy Species", tout aussi énergique mais sous d'autres formes, qui caresse de près le son Hardcore. Car oui, qu'on se le dise, Deep in
Hate est beaucoup plus riche que nombre de groupes populaires et non content de faire de base un bon
Deathcore, ils introduisent de nombreux plans Hardcore comme sur le morceau éponyme ou "
Seven Days of the
Talion". Mais pas seulement, au cours de cette écoute on remarque que le groupe touche beaucoup, et sur l'ensemble de l'album, au Technical
Death, style particulièrement présent sur des morceaux comme "
Legions of the Weak" ou "Virtual
Supremacy". On sera même surpris de trouver une ballade au beau milieu de cette galette.
D'ailleurs arrêtons nous sur cette fameuse ballade joliment intitulée "For Our Fathers". Il s'agit certainement là de l'un des morceaux les plus profonds de ce deuxième opus et c'est exactement ce qu'il fallait pour relancer l'album de plus belle. On ne s'y trompe pas, cette track sonne comme une ode à
Pantera et elle dégage des sentiments très sincères. Amateurs du genre ou non vous devriez vous arrêter une seconde sur ce morceau et applaudir Deep in
Hate pour avoir su, sans casser le rythme une seconde, nous offrir ce qui semble se présenter comme un hommage à nos pères du metal. Si, il semblerait, Si. Si. (Edit: Bon en fait j'ai appris quelques semaines après avoir écrit la chronique que le morceau ne s'adresse pas du tout aux grands hommes du metal mais qu'il s'agit en fin de compte d'un hommage aux parents des musiciens de DIH faisant suite à un tragique évènement.)
Avec "
Seven Days of the
Talion" nous sommes d'office confrontés au vrai problème de cet album qui se vérifie et se revérifie sur toute sa longueur: L'inégalité des morceaux ! La track commence d'une manière quelconque et terriblement plate et c'est seulement après un certain temps que l'on commence à entrer dedans et avoir des riffs plus intéressants. Et oui, la voilà l'origine de cette inégalité (c'est vrai c'était facile). Blague à part, après 40 minutes d'écoute, nous en sommes déjà au dernier morceau de cet "Origins of Inequality". Un "From Above the Anthill" qui se présente comme un parent proche de
Gojira en prenant ses distances avec le reste de l'album pour présenter un ensemble plus mélodique. Le choix de clore cet opus avec un morceau si différent peut paraitre osé mais arrivé à la toute fin, au fondu progressif, aux dernières secondes de l'album, on se rend compte qu'il n'y avait pas meilleur compromis, ce morceau est très bon et il est l'assurance de laisser une trace de cette écoute dans nos têtes.
Après une bonne dizaine d'écoutes je peux affirmer que ce disque tient très bien sur la longueur. Je prends même plaisir à me le repasser à la fin d'une écoute intégrale. La recette est la même sur l'ensemble de l'album: les guitares valsent entre la technicité et la brutalité quand les deux ne vont pas de paire et au final on y trouve largement son compte.
Et alors au final, qu'en est-il? Si ce deuxième opus ne peut certainement pas se targuer d'être l'album de l'année il est sûr qu'il saura être apprécié par les amateurs du genre et même les plus réfractaires au style
Deathcore si tant est qu'ils ne soient pas trop refroidis par une production un peu trop clean et une énergie irrégulière. Des riffs ultra brutaux, un jeu de batterie technique à souhait et des lyrics traitant de la nature humaine et de son auto-destruction sous couvert subtilement de références religieuses, cet "Origins of Inequality" est un bon album qui témoigne d'un potentiel bien plus grand encore qui ne demande qu'à être dévoilé.
14/20
Nemphis.
Bonne chronique, tu mets bien en valeur les points positifs et négatifs et ce que tu décris correspond à mon ressenti. Le groupe doit confirmer son potentiel.
13/20 pour moi sur cet opus, trop de passages core chiants et plat mais un bon album.
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