On ne présente plus
Deep In Hate, une valeur sûre de la scène
Deathcore française. Malgré de nombreux changements de formation, le groupe a toujours continué d'aller de l’avant, traçant son chemin comme bon lui semblait, et pourtant, il n’y a pas si longtemps, une nouvelle ayant l’effet d’un coup de tonnerre nous tombait dessus :
Deep In Hate annonce que ce «
Disobey » ne serait pas seulement leur dernier album en date, il sera leur dernier album en général…
Quel choc ce fut, et de façon à laisser une trace de leur histoire, le groupe a, à ce jour, mis leur album en écoute gratuite sur internet, bien que sa sortie officielle soit fixée au 26 mai 2018, alors profitons de cet acte de générosité pour l’écouter. A préciser que comme c’est souvent le cas avec nos franciliens, nouvel album est pour eux synonyme de changement de membres, dans le cas de ce «
Disobey », il est question d’un nouveau guitariste nommé Morgan Thomaso (autrefois de
My Hidden Sin), et surtout du départ du charismatique chanteur Mathieu pour des raisons assez obscures (« mauvaise hygiène corporelle » m’avait humoristiquement répondu le groupe sur Facebook) au profit de Julien, l’ancien chanteur du groupe de metalcore
Checkmate.
Pour ce qui est de la pochette, on retrouve toujours cette mystérieuse personne à la tête recouverte par un voile, mais à l’inverse de son prédécesseur «
Chronicles of Oblivion », ici le personnage dévoile une partie de son visage, laissant entrapercevoir une femme, et les couleurs sont beaucoup moins froides et mécaniques, comme si de la chaleur s’était incrustée dans le monde déshumanisé que
Deep In Hate aime tant nous décrire, mais bon, je tergiverse, et passons directement à la musique.
Dans l’ensemble, on retrouve tous les éléments qui ont fait le succès de
Deep In Hate, à savoir des riffs de guitares tranchants comme des lames de rasoir que ce soit sur le rapide « Second skin » ou sur « No remorse ». Et pour la batterie, Nicolas Bastos n’a rien perdu de sa précision que ce soit pour distribuer des frappes chirurgicales ou de la double grosse caisse bien lourde comme on l’aime.
Deep In Hate a visiblement voulu faire un petit retour aux sources sur ce dernier disque puisque l’on retrouve certains éléments de leurs débuts comme le groove à la
Whitechapel de « Over the edge of perdition » ou encore des riffs polyrythmiques à la
Meshuggah comme sur «
Deliverance », mais sans pour autant perdre de leur identité. En effet, nos français gardent toujours ces mélodies froides issues d’un monde dystopique digne de la littérature de George
Orwell, à la différence que cette fois-ci, un petit plus a été ajouté.
Ce petit plus, il est dû au nouveau chanteur. En effet, Mathieu avait un timbre de voix très grave qui alternait sans problèmes entre vomissures et hurlements stridents sans pour autant tomber dans les caricatures, son successeur Julien en possède un beaucoup plus criard, et là où il se démarque, c’est qu’il apporte des traces de chants clairs sur certains morceaux.
Pas de panique, ce ne sont que trois morceaux sur les huit, et surtout les musiciens ne sont pas tombés dans un énième plan de couplet hurlé/refrain chanté, ici le chant clair est vraiment utilisé comme une bouffée d’oxygène dans un monde de ténèbres.
On reprochera sûrement à ces musiciens les mêmes défauts que sur leurs précédents albums comme des breakdowns un peu lourdingues par moment, et des sonorités justement trop froides qui par moment peuvent manquer d’âme de par le côté mécanique très prononcé, mais quelque part, c’est un peu le style qui l’oblige, on ne leur en voudra pas trop pour ça.
Donc voilà,
Deep In Hate, c’est fini. Ce groupe nous a réservé ses dernières forces pour un grand final en guise de cadeau d’adieu. Ces quinze années de carrière n’ont pas été des plus faciles, mais elles ont malgré tout apporté des bons souvenirs, des moments de gloire aussi, mais il est temps pour les acteurs de refermer le rideau rouge de la scène, et de retourner dans l’ombre d’où ils sont originaires, sans doute pour ne plus en ressortir. Ou bien pour le faire des années plus tard, qui sait ? Quoi qu’il en soit,
Deep In Hate, adieu et merci pour tout.
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