L'épopée de ces Américains débute en 2003 sous le patronyme de Malakis
Reign. Après plusieurs productions, le groupe est contraint de changer de nom. Il adopte donc celui de
Cypher Seer et sort une première œuvre constituée, principalement, de morceaux issus de ses premières demos. Néanmoins l'opus n'en demeure pas moins intéressant bien qu'assez convenu nous proposant, peu ou prou, un art assez proche de celui de
Wishdoom,
Symphorce,
Doomsword ou encore
Battleroar. L'année suivante le chanteur Michael Grant quitte le groupe, laissant sa place à
Zeno Rodrigo. Un changement qui va s'avérer crucial puisqu'il constituera incontestablement le socle d'une mutation profonde dont nous serons les spectateurs privilégiés sur un second opus sorti en cette année 2011 et baptisé
Origins.
Loin du classicisme de son prédécesseur,
Zeno Rodrigo nous y propose, en effet, une interprétation atypique en s'adonnant parfois aux screams similaires à ceux employés dans les mouvances dites
Core. Ces incursions en d'autres terres parent ce disque d'un apprêt résolument novateur. Elles demeurent cependant exclusivement vocales et n'empiètent pas outre mesure dans la construction des titres de ce manifeste. Bien évidemment, d'aucuns, allergiques aux mouvances modernes dont
Zeno Rodrigo s'inspire, trouveront ces chants proprement déplacés. Il va sans dire que chacun en pensera ce que bon lui semble.
Les morceaux de ce disque restent donc essentiellement dévolus à un Heavy
Metal plutôt traditionnel. Enfin pas tout à fait puisque là encore, a contrario d'un Awakenning the Day très conventionnel, la formation native d'
Union, dans le New Jersey, aura décidé de radicaliser un tant soit peu son propos en y insérant quelques intentions plus agressives inhérentes aux musiques extrêmes (notamment en usant de rythmes plus soutenus). Tant et si bien que dès les premières notes de
Bloodline, l'auditeur est légèrement surpris par cette tension et cette vigueur inhabituelles. Cette première piste, très réussie au demeurant, est pourvue d'un harmonieux refrain mélodique venant superbement contraster cette nervosité et cette exaltation.
Le schéma de ce premier titre étant, plus ou moins, symptomatique du reste de cet opus, d'autres moments viendront, avec plus ou moins de succès, nous séduire (
Dying force,
Faith Renounced, From the Womb ou encore, par exemple,
Red Rain).
On regrettera toutefois que le sextet ne soit pas allé au-delà de ce particularisme vocal et ne nous ait pas vraiment proposé davantage de diversités sur un album qui, au final, s'essouffle un peu sur la distance ne parvenant pas à tenir toutes ses promesses.
Reconnaissons tout de même que l'union des divers univers improbables dont ce
Origins, deuxième véritable album de
Cypher Seer, se nourris est parfaitement construite. Reconnaissons aussi que tous les éléments, pourtant, très différents qui s'y côtoient, le font de manière très limpide et intelligible. L’œuvre plaira-t-elle pour autant ? C'est une autre question que seul le temps et le destin sauront résoudre.
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