Oriental Beat

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17/20
Nom du groupe Hanoi Rocks
Nom de l'album Oriental Beat
Type Album
Date de parution 1982
Labels Castle Music
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album35

Tracklist

1. Motorvatin'
2. Don't Follow Me
3. Visitor
4. Teenangels Outsiders
5. Sweet Home Suburbia
6. M.C. Baby
7. No Law or Order
8. Oriental Beat
9. Devil Woman
10. Lightnin' Bar Blues
11. Fallen Star

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Hanoi Rocks


Chronique @ adrien86fr

14 Novembre 2010
La Scandinavie ; terre incontestée de death metal, de black metal… et de sleaze rock ! Si cette région de glace située à la cime de l’Europe se veut être la place forte du metal extrême par excellence, elle compte parallèlement bon nombre de combos sleaze rock/hair metal ayant contribué dans une ombre relative à écrire les lettres de noblesse du style, à l’instar des Shotgun Messiah, Nasty Idols, Electric Boys, Europe et autres Hanoi Rocks. Hanoi Rocks justement, ou le premier groupe sleaze nordique étant parvenu à percer sous les palmiers d’Hollywood et à y laisser une trace indélébile, même si l’aventure s’acheva prématurément suite à la tragique disparition du batteur Nicholas « Razzle » Dingley dans le crash d’une De Tomaso Pantera orange conduite par un certain Vince Neil une nuit de décembre 1984…

Originaire de Finlande et plus précisément de sa capitale Helsinki, le gang glam de Michael Monroe se forme en 1979 et sort en janvier 1982 un second album intitulé « Oriental Beat » sur le label anglais Castle Records. Alors que le premier opus du groupe « Bangkok Shocks, Saigon Shakes, Hanoi Rocks » paru l’année précédente n’était destiné qu’au marché domestique, « Oriental Beat » illustre les velléités d’Hanoi Rocks sur la mappemonde du rock n’ roll en constituant une sortie internationale.

A peine « Motorvatin’ » entamé, Hanoi Rocks annonce la couleur que revêtira cet « Oriental Beat » enregistré au studio Advision de Londres et ouvertement destiné à le faire sortir de sa Scandinavie natale : l’auditeur fait ainsi connaissance avec un mélange très efficace de glam rock et de punk américain estampillé première moitié des 70’s. Slade et le T. Rex de Marc Bolan d’un côté, The Stooges et les New York Dolls de Johnny Thunders de l’autre ; telles semblent être les influences les plus proéminentes du combo finlandais sur cette galette. Ce métissage novateur pour l’époque permet au groupe d’empreindre efficacement sa musique d’un esthétisme sexué et d’une énergie sans pareil, et de poser ainsi sans le savoir les bases d’un style qui émergera quelques années plus tard à dix mille kilomètres d’Helsinki : le sleaze rock cher aux flamboyants L.A. Guns, Faster Pussycat et autres Guns N’ Roses. A ce titre, notons la fascination invétérée de W. Axl Rose pour Hanoi Rocks depuis la parution de cet « Oriental Beat » qui se traduira notamment par divers featurings avec Monroe (« Bad Obsession » et « Ain’t It Fun » entre autres) et la réédition en 1989 de tous les albums du quintette finlandais sur le label des gunners romantiques, UZI Suicide. Bien que dotés d’une production relativement perfectible, les onze morceaux qui composent ce second opus émerveillent quasiment tous l’auditeur de par l’enthousiasme et la rage certaine qui en découlent.

La volonté du groupe d’exposer son glam punk avec style et attitude à la face du monde s’avère être plus que perceptible sur des morceaux tels que les excellents « Visitor », « M.C. Baby » et le title track « Oriental Beat ». Les charismatiques Michael Monroe et Andy McCoy tirent sans conteste la musique et la personnalité du groupe vers le haut sur cet « Oriental Beat » direct et spontané. En effet, si le charisme du vocaliste brushé s’affirme à travers des vocaux très rock et sensuel que n’aurait pas renié un Mick Jagger et de magnifiques soli de saxophone sur « Don’t Follow Me » et « Teenagers Outsiders » notamment, donnant ainsi un cachet unique à l’identité visionnaire de l’album ; les riffs emplis de feeling rock n’ roll et d’énergie sexuelle de McCoy lui assure une crédibilité et une aura rock indéniables. A l’écoute de cet album inspiré, on comprend de suite pourquoi Iggy Pop choisira le guitariste finlandais pour l’accompagner quelques années plus tard sur la tournée mondiale de son album « Instinct ». Seul et unique point d’interrogation de cette galette, l’ultime « Fallen Star » ; courte ballade grave et solennelle voyant un Michael Monroe incarner vocalement pendant plus de deux longues minutes le Freddie Mercury des complaintes mélancoliques. Peu inspirée et assez convenue, « Fallen Star » ne s’avère absolument pas être en phase avec le reste de l’album qui aurait certainement mérité une fin bien plus rock n’ roll et représentative de sa personnalité intrinsèque.

Une démarche originale et inspirée que cet « Oriental Beat » donc qui sans le savoir aura une influence non négligeable dans le processus d’évolution naturelle de la scène hair metal quelques années plus tard à Hollywood. Original et visionnaire en de nombreux points, le groupe Hanoi Rocks s’avère être une entité unique et légendaire qui aurait sans doute mérité un destin plus glorieux que celui d’un groupe abattu en plein décollage par les excès du life style sex, drugs et rock n’ roll. Album vintage qui ravira les archéologues du style hair metal/sleaze rock.

7 Commentaires

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choahardoc - 25 Fevrier 2013: Chro instructive et vivante. Bel hommage à cette galette incontournable du Sleaze, merci.
samolice - 26 Mai 2020:

Merci pour la chro Adrien. Un disque que je découvre depuis seulement quelques mois et pour lequel je me retrouve entièrement dans ton ressenti.

Sinon, le genou ça va? Sacré Museeuw :-)

adrien86fr - 26 Mai 2020:

Salut Sam ! Merci pour ton retour :) Museeuw et les italiens de la Mapei, c'est toute ma jeunesse, cf les départs et chasses aux autographes sur les départs des Paris-Roubaix à Compiègne, ma ville. J'en parlerai dans l'intro de ma prochaine chronique d'ailleurs. A suivre !

angus107 - 04 Fevrier 2024:

Un 2e album dans la lignée du 1er

15/20

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Chronique @ Walagahouglag

27 Août 2014

Hanoi Rocks confirme sa singularité dans le paysage musical des années 80.

Etrange destin que celui d’Hanoi Rocks. A la fois adulé par des groupes ayant marqué leur temps et inconnu d'une large frange de leurs publics, le combo finlandais ressemble un peu à un trésor oublié que l’on découvre par hasard. Qu’est ce qui a fait que Mötley Crüe, Guns N’ Roses, ou Poison ont atteint la notoriété qui est la leur aujourd’hui, alors que Hanoi Rocks a tendance à passer pour un groupe de seconde zone? Se sont-ils simplement trouvés au bon endroit au bon moment pour saisir leur chance?

C’est en tout cas ce qu’a tenté de faire Hanoi Rocks avec cet Oriental Beat. Souvent vus comme des travelos junkies par les rednecks finlandais (je propose de les appeler frozennecks), la bande à Monroe quitte ses froides contrées natales et va s’installer à Londres, qui se remet doucement de la déferlante punk au début des années 80. Si leur premier album est uniquement sorti en Finlande et en Suède, Oriental Beat lancera leur carrière à l’international.

Les Rolling Stones ont les Glimmer Twins, Aerosmith les Toxic Twins, Hanoi Rocks a les Muddy Twins. A l’instar de leurs précurseurs, l’énergie créatrice du groupe finlandais est concentrée dans le noyau dur formé par le guitariste et le chanteur, en les personnes d’Andy McCoy et Michael Monroe.

Motorvatin’ lance d’une manière très efficace ce second opus et inscrit apparemment l’album dans la continuité de son prédécesseur. Le rythme est rapide et la guitare nerveuse est au service d’un Michael Monroe qui te donne quelques tuyaux sur comment brûler la chandelle par les deux bouts le plus vite possible. Les paroles prennent une signification particulière quand on sait que le groupe ne roulait vraiment pas sur l’or. Ici, pas de vie de luxe, le groupe cultive l’authenticité. C’est peut-être d’ailleurs ce qui pousse Monroe à prendre ses distances par rapport à la scène Glam US qu’il a inspiré.

Les paroles sont justement l’une des évolutions dans la musique du groupe. Le premier album s’attachait à l’image du type perdu dans la ville, noyé dans l’anonymat. Mais sur ce point, Oriental Beat fait plus figure d’ode à la liberté, à la simplicité et au rejet de l’autorité, parentale ou instituée. On peut citer par exemple M.C. Baby, Lightning Bar Blues ou No Law or Order. Cette attitude presque nihiliste n’est pas sans rappeler certains groupes punk, dont Hanoi Rocks s’est directement inspiré comme sur No Law or Order, qui démontre la subtilité dont Monroe est capable dans son chant. Sur une instru reggae que n’auraient pas renié les Clash période London Calling, Michael décrit la recrudescence de la délinquance juvénile en s’adressant à un certain Johnny (serait-ce un écho à l’Angleterre de Thatcher ?). Le ton est désabusé, comme s’il assistait à la scène d’un œil médusé, ce qu’un chant plus furax n’aurait pas fait transparaître. Son chant n’est peut-être pas toujours juste, comme sur Fallen Star qui sent un peu fort le whisky. Mais ce qu’il perd en justesse, il le récupère en sincérité dans l’émotion qu’il transmet.

Un équilibre entre les instruments semble d’autre part se mettre en place. Andy McCoy développe toujours un style aussi fougueux, sans pousser la disto à fond, et nous offre des riffs bien sentis. Aussi bien à l’aise dans un rock n roll dans la plus pure des traditions comme M.C. Baby, ou dans l’intro tribale et hypnotique de Sweet Home Suburbia, le Muddy Twin sait varier les atmosphères. Le guitariste semble particulièrement s’épanouir dans des tempos rapides. En revanche, la guitare est plus en retrait sur des rythmes plus lents, des morceaux comme Don’t Follow Me ou Lightning Bar Blues sont plus aérés. Le jeu de basse de Yaffa est ainsi mis en avant alors qu’il avait tendance à être masqué par les guitares sur le précédent album, mais la production y est certainement aussi pour quelque chose. Les claviers viennent aussi enrichir la palette des instruments, notamment sur Visitor ou Fallen Star.

Mais ce qui fait réellement la marque de fabrique Hanoi Rocks, c’est ce saxo qui finit de m’achever à chaque fois ! Don’t Follow Me, Visitor, Teenangels Outsiders, Oriental Beat, pour ne citer que celles-ci, renferment de magnifiques lignes de ce cuivre à la silhouette si évocatrice, véritables joyaux de sensualité d’autant plus précieux que le saxo est trop peu exploité dans le rock.

Finalement, le seul bémol serait la production. Le groupe était en tournée, la production a donc été confiée à un certain Peter Wooliscroft, alors que les Muddy Twins supervisaient celle du précédent album. On dirait une sorte de compromis entre une production mainstream et une production plus underground. D’un côté la grosse reverb de la batterie est typique du hard rock américain des années 80, mais le son de la guitare s’apparente au garage-rock ou au punk. Ceci pour mieux illustrer à quel point Hanoi Rocks est le chaînon manquant reliant ces deux univers? Peut-être, mais j’ai personnellement eu un peu de mal à m’accommoder à ce traitement du son. Qui de mieux placé pour capter l'énergie d'un groupe et la retranscrire sur disque que le groupe lui-même? Cela n’empêche pas Hanoi Rocks de confirmer sa singularité dans le paysage musical des années 80 avec ce deuxième album.

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