Orama : mot issu du grec ancien et signifiant vision.
Orama, un concept de
On Thorns I Lay sur l'Atlantide, sorti chez le français grécophile Holy Records (Septic
Flesh,
Nightfall). Dernier album officiant dans le doom-death/gothique pour le groupe, avant un passage à une musique plus mélodique et mainstream, puis à un hard-rock de goût vraiment douteux, cette production est aussi la meilleure que le groupe ait sortie.
Petit cours d'histoire, l'Atlantide est une cité grecque légendaire, sous le culte du roi des mers
Poseidon, au milieu des flots donc, où s'est développée une civilisation plus avancée qu'aucune autre ne le sera jamais, très riche et puissante… Mais la corruption gagne l'état, qui cherche à s'étendre par tous les moyens, en punition, un raz-de-marée géant engloutira la ville et ses habitants en un jour et une nuit...
Sorti uniquement sous forme de digipack en 1997, l'album est relativement court pour du metal gothique, avec moins de 50 minutes pour neuf titres. L'artwork représente la cité de l'Atlantide engloutie, floue, dans des tons vert-bleu, très particulière, dans tous les cas, elle ne plaira pas à tout le monde, mais elle donne une bonne idée du contenu de l'album…
Un album de death metal, qui reprend tous les clichés issus du gothique (au sens littéraire), des voix caverneuses d'hommes, symbolisant le mal, contrées par des voix féminines aériennes et angéliques, symbolisant le désenchantement et la corruption, mais aussi la beauté. Une action dans un milieu oriental, exotique, d'une mysticité très sombre...
La musique est très lourde, avec un côté un peu confiné, dû à un son très aquatique, faisant un grand usage de l'écho et du delay ; cela donnant malheureusement un côté un peu synthétique à la basse mais aussi à la guitare et surtout à la batterie, qui sont beaucoup trop basses... mais donnant une autre vie aux claviers, qui offrent un côté aérien très sensuel à l’œuvre.
Mais ces instrumentations un peu faiblardes auraient-elle été plus agréables avec une meilleure production ? Elles donnent ici le côté aquatique, mystique et surtout très nostalgique. C'est donc peut-être cette mauvaise production qui a valu a cette œuvre son statut culte, mais relativement peu accessible, plus profond que sur les albums suivants, qui auront, eux, un bon son mais manqueront de relief...
"
Orama", c'est un voyage sous la chaleur du soleil de l'Europe du sud, un séjour en Grèce antique, une exploration des abîmes bleutés de la Méditerranée, un envol sur le mont Olympe près des dieux... il alterne les morceaux violents comme "Atlantis I" ou "
Aura", et des morceaux légèrement plus calmes comme "Oceans", "
In Heaven's
Island" ou instrumentaux comme "The Song Of The Sea", "Atlantis III".
Les sommets sont quand même atteints sur le superbe et très rythmé "If I Could Fly" et le morceau de clôture, "The Blue
Dream", ode à la beauté et au rêve... Notons aussi les trois "Atlantis" à la base du concept... En conclusion, un album qui aurait été presque parfait avec des instrumentations un peu plus recherchées et surtout de meilleure qualité. A écouter absolument. 15/20.
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