Après un
Orama constituant une belle réussite de leur période
Gothic / Death, le combo grec retourne en studio pour y enregistrer son troisième album, cette fois OTIL choisit de s’expatrier au Migas Real Studio de Bucharest, pour un résultat très différent d’auparavant comme nous allons le voir.
Sur
Crystal Tears (1999) le combo du bassiste / chanteur Stephanos Kintzoglou a fait évoluer son style de façon conséquente. En effet, les guitares lourdes de
Orama et le chant extrême ont disparu, de même le nouveau batteur Andrew Olaru développe un jeu franchement plus Rock et épuré que Fotis Hondroudakis. On notera aussi l’intégration des deux ravissantes sœurs Doroftei en provenance de Roumanie : Elena (violon) et Ionna (clavier).
Pas étonnant dans ces conditions d’assister à une telle métamorphose musicale avec tous ces changements de line-up.
D’ailleurs, le son des instruments lui aussi sonne Rock, la saturation des guitares est légère, le clavier discret et utilisé comme un piano (pas de grand brouhaha pseudo orchestral à la
Dimmu Borgir) et la basse fine et délicate. Du coup, lorsque le violon de Elena Doroftei ou la voix douce et hypnotique de Marcela Buruiana font leur apparition, l’effet n’en est que plus saisissant.
Comme il se doit, les paroles ne sont que larmes, histoire d’amour impossible, tristesse ésotérique et autres lamentations diverses. Force est de constater que le combo transmet ses émotions à merveille au travers de compositions plus intimistes qu’auparavant (
Crystal Tears), mais parfois des titres tels
Obsession (avec au passage un violon imparable) ou Ophelia viennent rappeler que OTIL vient bien de la scène
Metal.
L’artwork (dessiné par Spiros de Septic
Flesh) ajoute encore à la sensation érotico-tristo-bizard que dégage l’album, toujours distribué par le label spécialisé dans les groupes mélodiques : Holy Records.
Il faut préciser que le chant féminin ici n’a rien à voir avec les choses très lyriques que peut pratiquer
Tarja (ex
Nightwish), non celui-ci est plus typé pop, plus intimiste et moins voluptueux, collant parfaitement à la sobriété du disque. Disque parfaitement équilibré,
Crystal Tears délivre de temps en temps quelques plages instrumentales comme de douces rêveries et reste homogène de bout en bout, pour preuve l’avant dernier titre All is
Silent, sans doute l’un des plus travaillés et poignants de l’album.
Tout comme Theatre of
Tragedy après l’album éponyme, qui avait réussi à lui donner un magnifique successeur avec Velvet
Darkness They Fear, OTIL réussit parfaitement sa reconversion dans un style s’éloignant un peu du
Metal. Par conséquent,
Crystal Tears, bien que loin des sphères de la brutalité à laquelle aspire le métalleux moyen, s’avère prenant par sa musique subtile et émotionnelle. Le bon compromis entre l’ancien
On Thorns I Lay plus extrême et la suite carrément Pop / Rock.
BG
Juste une petite remarque, afin d'améliorer encore ta rédaction: attention, le titre de l'album est Crystal Tears, et non Chrystal Tears! ;-)
Ça fait plaisir de voir que certains décortiquent attentivement mes écrits hé hé...
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