Opus Magnum

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17/20
Nom du groupe Hollenthon
Nom de l'album Opus Magnum
Type Album
Date de parution Mai 2008
Membres possèdant cet album88

Tracklist

1. On the Wings of a Dove 05:00
2. To Fabled Lands 05:53
3. Son of Perdition 04:52
4. Ars Moriendi 05:33
5. Once We Were Kings 04:50
6. ... of Splendid Worlds 06:03
7. Dying Embers 05:28
8. Misterium Babel 08:31
Bonustrack
9. The Bazaar (The Tea Party Cover) 04:28
Total playing time 46:10

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Hollenthon


Chronique @ dark_omens

29 Septembre 2015

Un vertige aux senteurs de puissance, de grandiloquence, de hargne et de musicalité dosées avec raffinement...

Disséquer l’art d'Hollenthon sans consacrer quelques lignes au génie créatif de son fantasque maître d’œuvre, Martin Schirenc, s’apparenterait à une vaine tentative. Inspiré par un avant-gardisme certain, le brillant chef d’orchestre autrichien n’en est pourtant pas à son coup d’essai. En effet autrefois il proposa déjà sa conception toute personnelle au sein de Pungent Stench, un groupe de Death Metal atypique explorant les sphères d’un exquis mélange de voix gutturales, de musique aux riffs à la fois très Rock’n Roll, mais aussi très Doom, en des œuvres aux tempos plutôt lourds. Un parcourt dans lequel il n'hésita pas, aussi, parfois, à entrechoquer des points de vue délicieusement provocants. Ainsi nous offrit-il le fruit de ses beaux et pernicieux efforts sur des albums aux concepts quelque peu dérangeants. Citons, par exemple, l’excellent Ampeauty qui, comme le jeu de mot de son titre le laisse supposer, est un manifeste à la gloire de la beauté de l’amputation.

Mais revenons donc à la genèse de l'aventure Hollenthon. En 1994 Martin forme Vuzem qu’il rebaptisera avant l’enregistrement du premier opus, du nom d’un petit village autrichiens, Hollenthon donc, dont il aime tant entendre la sonorité lui évoquant invariablement dragons et elfes. Ce premier effort sorti en 1999, et nommé Domus Mundi, première ébauche du style du groupe, définira déjà le talent de l’esprit novateur de l’homme. Avec le deuxième sorti en 2001 sous le nom de With Villest Of Worms To Dwell, le groupe poursuit son exploration artistique de ce Death Metal Symphonique où l’on retrouve les effluves de l’emphase d’un Therion dans son approche la plus orchestrale, et des arômes plus Death Metal dans ses chants et ses lignes de guitares. Dans une démarche artistique relativement proche, il est difficile de dissocier les travaux de ce groupe de ceux des Grecs de Septic Flesh. Et ce même si Hollenthon s’inscrit dans une vision résolument plus symphonique que celle du groupe hellénique. Du moins à l'époque. Cette divergence se traduit aussi par la mise en avant des orchestrations plus prononcées et l’absence de tempos typiquement Death pour les Autrichiens, alors que Septic Flesh n’hésite pas, quant à lui, à user de rythmes frénétiques et d’éléments mélodique plus succincts.

Avec cet Opus Magnum, Hollenthon est véritablement dans la continuité dès ses deux premières œuvres. Je dirais même que ce disque constitue une étape supplémentaire importante dans cette recherche musicale qui obsède tant Martin Schirenc. L’homme poursuit inlassablement ce périple et nous offre ici le résultat de son art décrivant les capacités de l’humanité à se détruire peu à peu.

Multipliant les pistes et les différentes orchestrations, l'on retrouve sur cet album le faste d’une grandiloquence intelligente dont chaque subtilité apporte l’effet escompté, emmenant irrémédiablement l’auditeur vers le plaisir indicible d’émotions aux horizons colorées et sombres. Ces contrées diverses inspirées, enlevées, construites dans une alliance d’opposition magnifiques d’univers culturels aussi différents (d'un côté ces instruments classiques doux et de l'autre cette âpreté propre au Death, au Heavy, et, plus généralement au Metal), donnent vraiment toute sa grandeur à cette œuvre. Dans une délicieuse collision, constamment déchiré entre la puissance et la beauté, cet accouplement hétéroclite donne naissance à sa quintessence au cœur des titres tels que On The Wing Of A Dove dont l’apothéose finale est un tourbillon, mais aussi dans un exceptionnel Ars Moriendi aux chœurs sublimes créant, en contraste à ces guitares agressives et omniprésentes, un climat obscurs et oppressant magistral. To Fabled A Land et Son Of Perdition, quant à eux, s'inscrivent dans une composition plus classique. Ils nous offrent un ressenti bâti sur des riffs et une ambiance plutôt plus lourde et pesante qu’a l’accoutumé, mais non sans cesser d’y incorporé délicatement des harmonies symphoniques, des chorus, des mélodies plus légères. Privilégiant encore une fois le brassage complexe séduisant, ces chansons donnent de la sorte, aussi, suffisamment de nuance à ce disque pour le rendre captivant. Au long de cette errance, déracinement de tous les instants, le périple nous fait magnifiquement divaguer. Un voyage que Martin Schirenc conclut sur la plénitude d’un Misterium Babel, et d’un The Bazaar, toujours assemblés sur ces contradictions musicales, mais embellis par des chants litaniques, des airs et des instruments orientaux dans une atmosphère qui nous donne le vertige. Un vertige aux senteurs de puissance, d’encens, d’épices et de hargne dosées avec raffinement.

Opus Magnum est donc un album riche dans lequel il est nécessaire de s’immerger totalement afin d’en ressentir toutes les saveurs. Cet ouvrage complexe, malsain, fort, puissant, beau et maîtrisé en tout point, consacre, sans aucun doute, le talent de l’esprit créatif de son compositeur virtuose.

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Commentaire @ leclavierlugubre

27 Novembre 2008
Opus Magnum est un album musicalement intéressant, avec des orchestrations tellement synthétiquement travaillées qu'elles paraissent intégralement acoustiques, une sorte de mélange entre Mekong Delta (new look), riffs black mélo écoutés 500 fois depuis 1995 (tapés dans Satyricon ou Dissection), mais pas désagréables, des orchestrations - le point fort - bousculant la référence Therion sur son propre terrain. Voilà pour les côtés positifs.

Mais une production beaucoup trop clinique (similaire à Catch 33 de Meshuggah) et une cohérence structurelle inexistante du au manque flagrant de transitions, nuise gravement à la fluidité des compositions et nuise à l'atmosphère (si il y en a une), élément primordial dans ce style de Metal extrême expérimental et symphonique.
Dommage.

Musicalement intéressant, des orchestrations grandioses, mais un album finissant par être indigeste et insipide.

11/20



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Constantine - 22 Novembre 2011: Beaucoup moins inspiré que les deux precedents pour ma part.....
J'ai été déçue par cet opus.
12/20 pour moi.
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