Originaire de Versailles et formé en 2009 par Clément Doucouret (chant/guitare),
Creeping Fear publia sa première démo en 2013 («
Unleashed ») et son premier Ep, «
World Execution » en 2014, qui permit à la formation de montrer l’étendue de son potentiel. Aujourd’hui composé de Clément Doucouret (chant/guitare), de Jérémy Lowerse (basse), de Gabriel Hammel (guitare) et de Gabriel Deloffre (batterie),
Creeping Fear, qui a trouvé refuge chez Dolorem Records, un label tourangeau créé par deux passionnés, publie son premier enregistrement longue durée, intitulé «
Onward to Apocalypse ».
Il est à souligner que ce premier full-length a été enregistré et mixé par Francis Caste au Sainte Marthe Studio et masterisé par Alan Douches au West West Side Studios à New-York ; vous avouerez qu’il y a pire comme références pour une première livraison. L’artwork, qui comporte de grandes similitudes avec celui du dernier
Immolation, est l’œuvre d’Ubbo Sathla, un artiste français. Les Franciliens ne pourront pas être taxés de plagiat puisque l’imagerie de «
Onward to Apocalypse » a été rendue publique avant celle de « Atonement ».
Après une très courte introduction apocalyptique, l’explosion sonore débute sans crier gare, sans même que les présentations d’usage ne soient effectuées. «
Life Denied » fait commencer l’album tambour-battant, avec une violence et une brutalité certaine. Le morceau est aussi doté d’un break massif, d’un solo de haute volée et d’une accélération hystérique pour le final. La force de
Creeping Fear est de proposer des moments de pure folie («
Life Denied », les accélérations de «
Swallowed By Death », celles du morceau titre, le début de « Soiled, Tainted
And Merciless » ou de « Disposable
Existence ») entrecoupés de breaks lourds et pesants comme sur « Spreading
Disease », « Divine Casualties », la césure mammouthesque de « Soiled, Tainted
And Merciless » ou l’introduction sinueuse, oppressante et doomesque de «
Trenches Of
Desolation ». Cette alternance rythmique amène un dynamisme et une efficacité à l’ensemble et se révèle être une véritable valeur ajoutée. Son art du riff, puissant à souhait, décrochera quelques cervicales et fera voler quelques dents, pourtant bien chaussées.
L’autre atout majeur de
Creeping Fear est de ne jamais sombrer dans la démonstration technique, chaque composition possède une belle fluidité et est facilement assimilable. Aussi, même si le propos du groupe s’oriente très clairement vers des formations comme
Suffocation,
Dying Fetus,
Immolation ou
Cannibal Corpse (avec parcimonie), le combo garde une intelligence d’écriture qui ne le fait pas tomber dans le piège du plagiat ou de la parodie, les influences sont bien digérées.
Le groupe ne pourra pas non plus être mis en défaut sur sa technicité, l’album regorgeant de plans complexes et enchevêtrés, avec notamment une paire de guitaristes qui fait office de centrale nucléaire, qui, en plus d’un riffing assassin, délivre de nombreux solos de haute volée. La section rythmique n’est pas en reste et pilonnera les derniers survivants. La production de Francis Caste n’en fait pas des tonnes, le bougre ne faillit pas à sa réputation et dote «
Onward to Apocalypse » d’une sonorité très naturelle qui convient complètement à l’ensemble.
Même si, pour une première ogive, ce disque est qualitativement élevé, il comporte néanmoins quelques imperfections, comme des moments génériques, voire « bateaux » sur la partie médium de « As Vultures Fly,
Battlefield Bleeds » ou l’accord principal de « Spreading
Disease » qui s’avère peu attractif. Aussi, cet opus comporte quelques longueurs comme sur le milieu de « Spreading
Disease » ou la fin de « Disposable
Existence », qui, en plus, génère une certaine frustration ; votre serviteur attendait un blast dévastateur qui n’est jamais venu, en guise de conclusion. Aussi, la majorité des solos se font quasiment systématiquement lors des parties lourdes, annihilant tout effet de surprise. Pour finir, les vocaux hargneux, profonds et caverneux de Clément Doucouret manquent quelque peu de nuance, finissant par devenir linéaires sur la durée.
Creeping Fear publie, avec «
Onward to Apocalypse », un premier album plus que prometteur, plaçant le quatuor comme un sérieux outsider de la scène death-metal hexagonale. Brutalité, vélocité et technicité pourraient être les qualificatifs qui correspondraient le mieux à ce premier méfait.
Creeping Fear est un groupe à fort potentiel (Dolorem Records a eu le nez bien creux) qui possède encore une belle marge de progression.
Le cul entre deux chaises je trouve. Entre old school parfois bien retranscrit comme sur "As Vultures Fly, Battlefield Bleeds" et leur côté death technique qui penche plus vers la vague contemporaine.
Du coup cela fonctionne rudement bien sur pas mal de passages, la prod est bonne, ya rien a dire sur la qualité des musiciens.
Mais je trouve ya trop de moments assez téléphonés ou trop "déjà entendu".
EN gros sa manque de surprises, c'est un peu trop conventionnel. 13/20.
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