Malgré vingt années à propager son
Death Metal, le nom d’
Abominant reste relativement inconnu, particulièrement en
Europe. Il faut dire qu’entre la multitude de jeunes groupes et les anciens encore performants, il est difficile de se faire une place de nos jours. Après un premier album de
Death Metal classique et lourd, ils se sont tournés vers des contrées un peu plus mélodiques dès le deuxième. Lancé par
Wild Rag Records au milieu des 90’s, le combo du Kentucky a ensuite rejoint Deathgasm Records, label sur lequel ils ont sorti une myriade de disques dont le dernier en date
Onward to Annihilation (2013).
Visuellement la pochette de
Anton Escobar n’est guère engageante, ou tout du moins elle semble un peu hors sujet : une scène plutôt fun de monstres / soldats qui s’entretuent sur des tons mauves / violets d’assez mauvais goût. J’aurais plutôt vu ce genre de dessins sur un album de Thrash /
Crossover à l’ancienne, toutefois ce côté fun semble assumé par les musiciens qui posent en épées et / ou torses nus, mitraillettes, masques à gaz, cartouchières : sans doute en hommage à
Destruction,
Blasphemy ou
Sabbat (JAP).
La musique des américains quant à elle, se situe quelque part entre
Death mélodique, Thrash et Black
Metal, le titre Conquerors of
Dust sonne d’ailleurs comme du
Immortal croisé à du
Necrophobic et passé à la moulinette Thrash : l’un des meilleurs morceaux de l’album.
Toujours le cul entre deux chaises,
Abominant oscille passage brutaux comme le début de We Are Coming, avec des choses plus mélodiques comme sur la chanson titre, le problème étant qu’ils nous laissent un peu sur notre fin sur les deux tableaux. L’alternance scream / growl de Mike est plutôt efficace mais sans non plus casser la baraque, tandis que le jeu de batterie de
Jim est plutôt irréprochable mais sans grande variété (à en juger par la photo de l’homme, il travaille davantage la gonflette que la technique), et c’est un peu tout le problème de
Abominant : on ne peut pas dire que c’est mauvais, mais on a droit à un service minimum sans extra, sans petit truc en plus. Dommage car le quatuor sait parfois élever le niveau, comme sur le final
Legions of
Hell qui rappelle
Marduk dans l’intensité.
Symbole de la versatilité du groupe, Hold Your
Ground propose un Thrash / Black survolté à la
Sabbat (JAP), avec le même chant déjanté que les japonais, et pour brouiller encore davantage les pistes, ils reprennent aussi (de façon correcte) un classique du
Death metal d’antan : Left to
Rot tiré du premier album de
Hypocrisy. Avec tout ça on ne sait plus trop sur quel pied danser, au lieu de partir dans tous les sens et plagier un peu tout le monde, à mon humble avis
Abominant ferait mieux d’adopter une façon de faire et de s’y tenir, c’est le meilleur moyen pour se trouver un style propre, mais après 20 ans d’existence c’est peut-être déjà trop tard…
BG
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