L’histoire s’enchaîne de manière hâtive pour
Darko US. Formé depuis à peine deux ans, le groupe est déjà bien suivi dans une scène deathcore pourtant pleine à craquer et profite d’une superbe visibilité. Il faut dire que les deux musiciens qui articulent la formation, à savoir Tom Barber (
Chelsea Grin, ex-
Lorna Shore) et
Joshua Miller (
Emmure), outre le fait qu’ils soient membres de deux collectifs que l’on ne présente plus, possèdent une longue expérience et des faits d’armes remarqués. Pourtant, au sein de ce duo qu’est
Darko, nos artistes n’ont pour le moment pas vraiment marquer les esprits, la faute à un concept plutôt limité et à des musiciens qui ont du mal à se séparer de leurs répertoires respectifs.
Un an plus tôt, les deux Américains publiaient leur tout premier opus sobrement intitulé
Darko. Malgré un léger esprit expérimental loin d’être inintéressant, un aspect destructeur redoutable et une efficacité quasi invulnérable, le combo n’était finalement pas arrivé à se sortir véritablement de la masse. De même, le caractère grinçant, intense et animal du collectif peinait à se renouveler pour une première tentative dans son ensemble oubliable. Pourtant, au sein de ces compositions dissonantes et ravageuses, notre duo affichait des morceaux bien plus mélodieux, où la sensibilité jouait un sérieux atout et qui se montraient assez ambitieuses, un souffle novateur que l’on aurait aimé plus fort. Nos artistes n’auront pas tardé à faire leur grand retour puisqu’à peine un peu plus d’un an sépare leur album éponyme à leur seconde toile
Oni, toujours en autoproduction.
Pendant ce court laps de temps, la pensée du duo américain n’a pas vraiment évoluée avec une musique toujours aussi rebelle et irritante dans ses sonorités. Malgré cette persévérance à être dévastateur et suffocant,
Darko semble pourtant avoir trouvé ici un meilleur équilibre avec l’insertion d’une atmosphère que l’on peut qualifier de futuriste et éthérée. Après l’ouverture Begin,
Looking Glass exprime cette légèreté et cette plus grande profondeur avec cette couche électronique sereine et lumineuse. Même si l’ambiance n’est pas maintenue sur l’ensemble du morceau et que le groupe nous pourvoira d’un breakdown discordant, elle suffit à apporter un peu plus de fraîcheur au sein de ce classicisme.
Les prestations vocales elles aussi subissent un léger lifting, qu’il s’agisse de Tom Barber en personne ou par la présence plutôt importante des featuring sur cet œuvre. Hyper
Kill en collaboration avec Ryo Kinoshita dessine une palette vocale plus large, bien aidé par le chant guttural excessivement grave du vocaliste de
Crystal Lake. Même le chant screamé de Tom Barber permet aisément de distinguer growl et hurlement. L’outro du titre nous rebascule dans ce climat plus apaisant et conciliant. On peut d’ailleurs percevoir une ambiance axée sur le traditionalisme japonais, ce qui n’est pas réellement surprenant si l’on se fie à l’invité de cette chanson et, plus généralement, par le nom du tableau (ogre en japonais).
Pour autant, le duo n’a pas totalement abandonné son identité un peu moins personnelle et plusieurs compositions affirment un regard plus routinier. R.T.G.O.B., Ana ou
Acid Inject sont inclus dans ces mouvements plus singuliers, moins extravagants. Une exception est néanmoins posée sur le premier de la liste qui profite d’un peu plus de technicité et d’un travail sur la double pédale très curieux. Même si ces quelques morceaux ne se détachent pas due à une absence d’originalité, ils peuvent néanmoins profiter d’une production bien plus limpide et soignée que leurs prédécesseurs. Même si la guitare continue d’être au centre de l’attention, elle trouble beaucoup moins les performances aux percussions. De plus, les durées plus expéditives des titres allègent cette sensation de redondance ou de monotonie.
Carte forte sur l’album éponyme,
Oni perpétue les travaux à la portée émotionnelle. Celui qui retient tout particulièrement notre attention est sans conteste Come
Home en featuring avec Rory Rodriguez. Le morceau frappe fort par sa mélancolie, par sa fragilité et la douceur des guitares ainsi que de la batterie prend toute son importance. Les voix claires et suaves du chanteur de
Dayseeker mais aussi de Tom Barber accentuent cette sensation morose imposée par la mélodie. Une section en milieu de morceau contraint à un sentiment plus tiraillé avec une proposition vocale plus screamée mais sans pour autant dénigrer l’atmosphère plus angélique de l’instrumental. L’idée de réverbération, de jeu inversé, d’avance rapide et de bande-son de l’ensemble de l’opus sur l’outro et titre final Redo est complètement inattendu mais n’en demeure pas moins une bonne surprise.
Si nos musiciens ne bousculent en rien les codes qu’ils se sont imposés depuis leur premier album, ils parviennent tout même par le biais de cet
Oni de chambouler les habitudes par quelques touches astucieuses. La performance de
Darko US sur les compositions douces est un véritable délice, un apport émotionnel non-négligeable. Même sur les propositions acérées, le duo convainc par une meilleure production et cohérence en termes d’écriture. La coopération entre les deux artistes semble prendre forme et devient de plus en plus attrayante. Reste désormais à nos Américains à peaufiner cette recette, d’être moins buté sur leur soif d’extermination, de maintenir cette qualité de production et nul doute que l’intérêt de ce projet deviendra total.
La chronique du dernier Lorna Shore devrait arriver d'ici ce weekend ☺️
J'attends ça avec impatience ! Même si je dois avouer que Lorna est surestimé par leurs fans mais en même temps beaucoup trop critiqué par leurs détracteurs (la notoriété ne gâche en aucun cas la musique et ne la rends pas mauvaise pour autant).
J attend aussi avec impatience et je sens qu'il va y avoir pas mal d échange à son sujet. Après écoute du skeud ici chroniqué, je confirme son statut d ovni; car c'est pas ce à quoi je suis habitué. Mais le mélange passe bien et les voix claires au milieu de ce truc... bizarre mais super agréable... je ne franchirai pas l étape de l achat mais découverte d autre chose d intéressant
J'attends ça avec impatience ! Même si je dois avouer que Lorna est surestimé par leurs fans mais en même temps beaucoup trop critiqué par leurs détracteurs (la notoriété ne gâche en aucun cas la musique et ne la rends pas mauvaise pour autant).
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