On Light and Wrath

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Enchantya
Nom de l'album On Light and Wrath
Type Album
Date de parution 24 Mai 2019
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Turn of the Wheel
 02:07
2.
 Last Moon of March
 04:03
3.
 The Beginning
 04:22
4.
 Poet's Tears
 05:01
5.
 Near Life Experience
 04:21
6.
 Alma
 02:49
7.
 Downfall to Power
 04:26
8.
 Hide Me
 04:06
9.
 Deception (Since You Lied)
 04:56
10.
 Once Upon a Lie
 06:53
11.
 From the Ashes
 06:20

Durée totale : 49:24

Acheter cet album

 $19.90  19,69 €  16,29 €  £11.75  $33.86  16,29 €  16,29 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Enchantya


Chronique @ ericb4

23 Juin 2019

Le miracle tant espéré n'aura pas lieu...

Sept ans déjà que le sextet portugais est resté aux abonnés absents. Aussi, d'aucuns n'étaient pas loin de considérer ce projet comme avorté et donc le groupe définitivement hors-circuit de cette si concurrentielle scène metal. Déjouant tout pronostic, le voici de retour, muni d'un second album full length dénommé « On Light and Wrath », écoulé via le prolifique label finlandais Inverse Records. Bien moins plantureux que son controversé prédécesseur « Dark Rising », ce nouvel opus nous octroie toutefois 11 pistes égrainées sur une bande auditive de près de 50 minutes. Quelque quinze années suite à sa création, en 2004, le collectif lisboète aura-t-il suffisamment appris de ses erreurs de jeunesse pour les dépasser et caresser l'espoir de faire désormais partie des valeurs montantes de son registre metal d'affiliation ?

Conformément à ses aspirations actuelles, la troupe a subi de profonds remaniements relatifs à son line-up. Dès lors, se trouvent agrégés les empreintes de : Rute Fevereiro (Black Widows, ex-Caedeous...) au chant ; Bruno Santos (Leather Synn, ex-Autopsya) et Fernando Campos (Demonraised, Leather Synn, My Enchantment, ex-Yar) aux guitares ; Fernando Barroso (My Enchantment) à la basse ; Bruno Guilherme (Caedeous, Cruz De Ferro) à la batterie ; Pedro Antunes (Sinmattic) aux claviers. De cette fraîche collaboration émane une œuvre aux arrangements de bon aloi mais concédant une ingénierie du son en proie à quelques irrégularités, à commencer par un persistant sous-mixage des lignes de chant, des finitions encore lacunaires et un gênant effet de compression de l'instrumentation. En découle bien peu de profondeur de champ acoustique doublé d'un espace sonore brouillasseux, la production d'ensemble n'autorisant alors qu'une fluette mise en relief du propos. Aussi tonique qu'énigmatique, le méfait d'obédience metal gothique symphonique aux relents power prog et dark continue de marcher sur les traces de Nightwish, Xandria, Tristania, Draconian et consorts, la touche personnelle en moins...


Le manifeste s'avère éminemment incisif, réservant alors quelques espaces d'expression propices à un headbang bien senti. Ainsi, on retiendra les ''nightwishiens'' « Last Moon of March » et « The Beginning » eu égard à leurs riffs épais, leur inaltérable énergie rythmique doublée d'un tapping martelant, et leur flamboyant solo de guitare. Dans un cas comme dans l'autre, on regrettera toutefois tant la maladresse que l'inopportunité des attaques de growls venant en contre-point des claires inflexions de la belle. Dans cette mouvance, à la manière d'Ancient Bards, l'up tempo power symphonique « Downfall to Power » octroie de grisantes séries d'accords coalisées à une enivrante sente mélodique ainsi que de fines variations rythmiques. Mise en exergue par les graciles volutes de la sirène, la pimpante piste ne lâchera pas le chaland d'un pouce. Enfin, si le ''xandrien'' « Near Life Experience » nous offre de sémillants refrains et un fin legato à la lead guitare, l'extrême fadeur de ses couplets pourrait, tout comme ses ponts technicistes qui ne s'imposaient pas, pousser à une désaffection prématurée des lieux.

Parfois, le propos se fait plus déconcertant, impliquant plusieurs passages circonstanciés préalablement à un éventuel apprivoisement. Ce qu'illustre, d'une part, l'enfiévré mid tempo « Poet's Tears ». A mi-chemin entre Tristania et Draconian, la mystérieuse offrande joue sur les effets de contrastes atmosphériques et rythmiques pour tenter de nous rallier à sa cause, en vain. Voguant sur d'énigmatiques couplets que relaient de souriants refrains, et pourtant doté d'une dynamique rythmique difficile à prendre en défaut, en raison d'une ligne mélodique en proie à de tenaces linéarités et d'enchaînements peu sécurisés, en de rares circonstances le méfait trouvera grâce à nos tympans alanguis. Pour sa part, le tortueux « Hide Me » nous propulse en de glaçantes contrées peuplées de gorgonesques créatures. En dépit d'un vibrant solo de guitare et de sidérantes accélérations du convoi instrumental, tant le caractère chaotique du méfait que sa ligne mélodique en demi-teinte peineront à encenser un pavillon non averti. A bon entendeur...

Plus difficiles d'accès encore, les pièces en actes disséminées sur notre route révéleront cependant quelques plages propices à l'enivrement de nos sens. Ainsi, débordant d'une énergie aisément communicative, les 7 minutes du ''draconien'' mid tempo syncopé « Once Upon a Lie » nous octroient parallèlement l'un ou l'autre break magnifié par de sensibles arpèges au piano, eux-mêmes doublés d'un fin picking à la guitare. Dans ce champ de turbulences à la clarté crépusculaire, où les sulfureuses impulsions de la déesse se conjuguent aux incessantes attaques de growls d'une bête colérique, s'insèrent opportunément de vibrants soli de guitare. Peut-être l'un des gemmes de l'opus. On appréciera également l'atmosphère orientalisante du turbulent et plantureux « From the Ashes ». Dans une même mouvance et sur le même schéma oratoire, le pulsionnel et corrosif effort réserve également d'apaisants ralentissements enjolivés par les volutes éthérées de la belle.

S'il n'y a pas misé tous ses espoirs de séduction, en guise d'apaisante alternative, le combo livre de laconiques mais radieuses plages instrumentales. Comme souvent dans ce registre, l'ouverture du rideau s'effectue à l'aune d'une brève, cinématique et progressive entame instrumentale. Ainsi, comme pour mieux nous préparer au déluge qui va s'abattre sur nous, sur fond de roulements de tambour d'une régularité métronomique et de choeurs aux abois, « Turn of the Wheel » offre une belle gradation du corps instrumental. Evoluant dans un bain orchestral aux doux remous, l'atmosphérique et progressif « Alma », quant à lui, nous élève loin au-dessus du plancher des vaches, l'espace d'un lévitant instant, et ce, dans un monde peuplé d'oniriques créatures.

Quand elle nous adresse ses mots bleus, la troupe s'y emploie avec élégance et délicatesse. Ainsi, dans l'ombre de Xandria, la ballade progressive « Deception (Since You Lied) » laisse entrevoir des couplets finement ciselés relayés par des refrains certes convenus mais d'une efficacité redoutable. Au cœur de cet océan de félicité dont la féline instrumentation s'en fait l'écho déambulent les chatoyantes patines de la maîtresse de cérémonie. Doté d'un frémissant solo de guitare et voguant sur un sillon mélodique immersif à souhait, l'instant privilégié poussera consciemment ou non l'aficionado à une remise du couvert. Un exercice de style qui sied particulièrement bien à nos acolytes, à valoriser cependant par un enregistrement exempt de sonorités parasites.


A l'issue de notre parcours, un paradoxal sentiment d'envoûtement et d'inachèvement nous étreint. Aussi, le combo portugais semble avoir appris de ses erreurs de jeunesse sans pour autant les avoir toutes corrigées. En effet, force est d'observer que le propos ne s'avère guère plus original et l'ingénierie du son nullement plus affûtée que son prédécesseur. On aurait également souhaité y déceler une signature artistique plus affirmée, des harmoniques un poil moins convenues et des lignes mélodiques mieux sculptées qu'elles n'apparaissent.

Néanmoins, nos compères ont diversifié leur message musical sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal tout en ayant veillé à varier leurs exercices de style, avec, çà ou là, de seyants paysages de notes sur notre chemin. De plus, autrefois effacées, les guitares s'offrent dorénavant plus volontiers à nos tympans, révélant alors de séduisants atours. C'est dire qu'au regard de la production d'ensemble, nos acolytes ont accompli d'indéniables progrès, mais encore en-deçà de ce que d'aucuns seraient en mesure d'attendre dans un registre metal aujourd'hui au bord de l'asphyxie. Le miracle tant espéré n'aura donc pas lieu. Peut-être à l'aune de la troisième fournée ?...

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire