Cerberus

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14/20
Nom du groupe Enchantya
Nom de l'album Cerberus
Type Album
Date de parution 28 Avril 2023
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Karma
Ecouter01:57
2.
 All Down in Flames
Ecouter04:22
3.
 Lunar Fire
Ecouter04:39
4.
 Alone
Ecouter04:44
5.
 Prana
Ecouter01:38
6.
 Rising Star
Ecouter04:37
7.
 Existence
Ecouter06:05
8.
 United We Stand
Ecouter03:55
9.
 Anima
Ecouter01:13
10.
 Collective Souls
Ecouter04:07
11.
 Sons of Chaos
Ecouter05:41
12.
 Inward
Ecouter06:52

Durée totale : 49:50

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Enchantya



Chronique @ ericb4

07 Mai 2023

A l'aune de son troisième essai, la colombe lisboète prend enfin son envol...

Après son si friable premier album studio, « Dark Rising », auquel succéda sept ans plus tard un second opus en demi-teinte, dénommé « On Light and Wrath », le pari était pour le moins osé pour le combo portugais de réinvestir les studios, avec pour ambition de chercher à marquer plus profondément les esprits de son empreinte. Ce faisant, aux fins d'un travail en studio des plus minutieux, pas moins de quatre années sépareront son troisième mouvement, « Cerberus », de son prédécesseur. Tout comme son devancier, ce nouvel arrivage affiche près de 50 minutes au compteur, tout en se voyant signé, à son tour, chez le puissant label finlandais Inverse Records. Est-ce à dire qu'un bis repetita à l'exclusion de toute autre alternative qui, précisément, conférerait au cadet son caractère propre, serait au bout du chemin ? Près de 20 ans après sa sortie de terre, à Lisbonne, l'expérimenté quintet sud-européen serait-il désormais en mesure de dépasser ses irrégularités d'antan pour nous aspirer dans la tourmente ?

Dans ce dessein, le line-up de la précédente traversée est resté relativement stable. Aussi, y retrouve-t-on unifiés les talents de : Rute Fevereiro (Black Widows, ex-Caedeous...) au chant clair et aux growls ; Fernando Campos (Demonraised, My Enchantment, ex-Leather Synn, ex-Yar) aux guitares ; Fernando Barroso (My Enchantment) à la basse ; Bruno Guilherme (Cruz De Ferro, ex-Caedeous,) à la batterie ; Pedro Antunes (Sinmattic) aux claviers et orchestrations. Le guitariste Bruno Santos (ex-Leather Synn, ex-Autopsya) a, quant à lui, quitté le navire. De cette étroite collaboration naît un propos metal gothique symphonique assorti de touches power progressif et dark gothique, le plaçant dès lors au carrefour entre Nightwish, Xandria, Epica, Tristania, Ancient Bards et Draconian, la touche personnelle, en prime, cette fois.

Dans la continuité stylistique du précédent effort, ce troisième essai jouit également d'arrangements de bonne facture, et bénéficie, lui, d'une production d'ensemble ne souffrant plus que d'infimes sonorités résiduelles. A nouveau produit, mixé and mastérisé au The Pentagon Audio Manufacturers (à Lisbonne) par Fernando Matias (pluri-instrumentiste (ex-Sinistro, ex-Mourning Lenore...), et sollicité par Gwydion, Glasya, Black Widows, Besta, Disaffected, parmi tant d'autres, pour l'enregistrement, le mix et le mastering de certains de leurs albums), l'opus laisse entrevoir un mixage entre lignes de chant et instrumentation plus équilibré qu'autrefois et moins d'effets de compression de l'orchestration. Il semble dès lors que la formation lisboète ait beaucoup appris de ses erreurs. Aussi embarquons-nous plus sereinement que naguère dans le cargo, avec le légitime espoir de dégoter l'une ou l'autre pépite dans ses entrailles...

A l'instar de son aîné, c'est sur une brève mais pénétrante entame instrumentale que démarrent les hostilités. Aussi, « Karma » se pose tel un frissonnant low tempo symphonico-progressif et cinématique, aux arrangements ''nightwishiens'', surmonté d'une imposante muraille de choeurs. Mais l'arbre ne saurait bien longtemps cacher la forêt...

Une fois encore, le collectif se plaît à nous bringuebaler, pour mieux nous retenir, cette fois. Ce qu'atteste, en premier lieu, le pulsionnel « All Down in Flames » ; n'ayant de cesse de nous asséner ses virulents coups de boutoir tout en sauvegardant une ligne mélodique accrocheuse, le torrentiel méfait à la confluence d' Ancient Bards, Within Temptation et Tristania prend une coloration power symphonique gothique du plus bel effet. Et ce n'est ni le refrain catchy mis en exergue par les claires inflexions de la sirène ni le fringant solo de guitare décoché à mi-morceau qui nous débouteront de ce hit en puissance, loin s'en faut. Dans cette lignée, et après « Prana », délicat et opportun interlude magnifié par de sensibles gammes pianistiques, s'inscrit « Rising Star », mid/up tempo pétri d'élégance et greffé d'orientalisantes sonorités. Mis en habits de lumière par les fluides patines de la belle, dont les notes en voix de tête ne sont pas sans rappeler celles de Sharon den Adel à ses débuts, couplets finement ciselés et refrains entêtants glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. On pourra, enfin, se laisser porter par les vibes enchanteresses insufflées par le ''nightwishien'' « Sons of Chaos » ; une véritable torche incendiaire aux effets dévastateurs, où les limpides impulsions comme les growls de la princesse font mouche où qu'ils se meuvent.

Plus complexes, d'autres espaces d'expression nécessiteront d'y revenir pour en apprécier la teneur argumentative. Ce que révèlent, tout d'abord, « Lunar Fire » et « Alone », incisifs up tempi power symphonique aux effluves dark gothique. A la croisée des chemins entre Tristania, Draconian et Ancient Bards, ces éruptifs manifestes n'ont de cesse de disséminer leurs riffs corrosifs adossés à une sanglante rythmique tout en recelant d'insoupçonnées accélérations de leur corps percussif. Dans ces vastes champs de turbulences, évoluent les serpes oratoires de la prédatrice, alors assistée de choeurs aux abois. Quant au diluvien et ''draconien'' « United We Stand », il ne révélera ses plus séduisants atours qu'au moment du premier refrain, soit à 1:20 minutes du début, auquel succéderont de grisantes séries de notes échappées du maître instrument à touches. Enfin, par un fondé enchaîné finement esquissé, le bref mais enivrant interlude « Anima » se voit relayé du fulgurant « Collective Souls » ; en dépit d'une sente mélodique en proie à de tenaces linéarités, sous le joug de ses riffs crochetés et de son énergie aisément communicative, ce dernier ne poussera pas moins le chaland à un headbang bien senti.

Mais ce serait à l'aune de leurs pièces en actes symphonico-progressives que nos acolytes seraient, là encore, au faîte de leur art. Ce que prouve, d'une part, « Existence », petite fresque polyrythmique déroulant ses quelque six minutes d'un parcours à la fois épique, romanesque et assorti d'une chatoyante touche orientalisante. Nous plaçant dans la veine coalisée de Tristania et Epica, cette tortueuse offrande aux inaliénables coups d'olives révèle parallèlement de saisissantes montées en régime du corps orchestral ainsi qu'un final plus en retenue et pétri d'élégance, infiltré de délicats arpèges au piano et d'apaisantes ondulations générées par une frissonnante chorale. Dans cette mouvance, eu égard à ses multiples coups de théâtre et à ses poignants contrastes oratoires, « Inward » n'a de cesse de nous bousculer près de sept minutes durant, pour mieux nous retenir, in fine. Aussi, effeuille-t-on un tonique effort power symphonique gothique aux reflets cinématiques judicieusement incrustés, jouissant d'enchaînements intra piste des plus sécurisés, et ne relâchant pas sa proie d'un iota.

En définitive, c'est une œuvre à la fois solaire et romanesque, à la signature artistique affirmée, et fleurant bon la féconde inspiration mélodique, à laquelle nous convie la troupe portugaise. Qualités d'aujourd'hui qui faisaient défaut hier, auxquelles se superposent une ingénierie du son dorénavant difficile à prendre en défaut et des arrangements instrumentaux et vocaux de bonne facture. S'il manque l'une ou l'autre ballade et/ou duo pour nous sustenter, et si le propos se complexifie parfois, au risque peut-être de désarçonner un tympan non averti, ce nouvel opus ne souffre que de rares bémols tout en ayant évacué toute zone de remplissage de notre route. On comprend dès lors que, si le message musical octroyé ne peut encore le singulariser de ses si nombreux homologues stylistiques, le quintet sud-européen a cependant une belle carte à jouer pour s'imposer désormais parmi les valeurs montantes de son registre metal d'affiliation. A l'aune de son troisième essai, la colombe lisboète prend enfin son envol...

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