Groupe culte du Thrash californien, déjà auteur de quatre albums (dont le cultissime "
Forbidden Evil"),
Forbidden (le groupe) fit son grand retour sur scène en 2008 avec brio. Son retour en studio se devait d'être également tonitruant, autant dire que nous attendions la formation au "virage qui tourne"...
Ce retour très attendu ne satisfera pas pleinement les fanatiques d'un Thrash "pur et dur", mais comblera ceux qu'une certaine complexité ne rebute pas.
"
Omega Wave" fera-t-il oublier "
Forbidden Evil"? La réponse est clairement Non, car le pari était audacieux. Surpasser l'excellence des compositions du premier album s'avérait difficile, mais
Forbidden n'est pas tombé dans le piège de la surenchère et a préféré "compétence" à "compétition"...Les californiens n'ont pas tenté de franchir le mur du son, et c'est tant mieux.
Le groupe a d'abord choisit de mettre toutes les chances de son côté: La pochette rappelle celle de son premier méfait, mais reste sobre. La production est proche de l'esprit "Thrash", rude et live. La présentation du CD est simple, sans bonus-tracks, juste soixante-et-une minutes (et des poussières de metal) pour douze titres de Thrash technique très travaillé.
Dès "
Forsaken At The Gates", une bourrasque s'abat dans votre salon. "Adapt Or
Die" décolle votre tapisserie et le reste de l'album s'emploie méthodiquement à détruire tout vos meubles. Chaque morceau est un voyage entre des salves de riffs sévères, des changements de tempo (nombreux) , des cassures brutales de cervicales et de longs soli époustouflant de virtuosité. Les deux bretteurs des six-cordes ont eux aussi évité le piège de "celui qui joue le plus vite" et utilisent leurs compétences et leur science du "riff qui tue" pour installer les ambiances et mettre en place des titres assez complexes et assez longs. Exemple est donné avec le gigantesque "Swine", qui est une des pièces maitresses de l'album. Accélérations foudroyantes, vocaux hallucinés et riffs "marteau-pilon" se succèdent ainsi pendant plus de six minutes sans que l'ennuie s'invite une seconde.
"
Omega Wave" est très mélodique malgré tout grace à la superbe prestation de Monsieur Russ Anderson. Ce dernier grimpe sur le podium des meilleurs chanteurs du style, pas très loin de Chuck Billy (d'ailleurs invité sur l'album). Son chant s'est radicalisé, est devenu plus profond et par conséquent, plus mature.
Le travail de la section rythmique est par ailleurs remarquable, et s'adapte sans problème à la complexité instrumentale des compositions.
Forbidden a donc accouché d'un monstre de "Techno-Thrash". Certains passages peuvent même être qualifiés de "Thrash progressif" tant les structures musicales sont développées et abouties.
Cependant, deux petits "bémols" sont à déplorer:
L'ordre choisi pour les titres n'est pas judicieux. En effet, les trois premiers titres (en exceptant l'intro "Alpha
Century") sont les plus simples et les plus directs. Il aurait été plus pertinent d'intercaler ces titres avec les autres afin d'obtenir un ensemble plus équilibré.
Une fois de plus, la basse est presque absente du mixage final. Un "virus" qui touche beaucoup de productions ces temps-ci...Quelle misère...
J'aimerais pour terminer cette analyse, revenir sur l'interlude "Chatter" (bavardage). Ce mini-titre(deux minutes)est composé de diverses voix mélangées et incompréhensibles, et de quelques notes de guitare tristes et sombres. Malgré tous les bavardages (politiques), la détresse et la précarité sont malheureusement toujours d'actualité...
Forbidden a réussi avec "
Omega Wave" là ou
Dark Angel avait échoué avec "Time Does Not Heal" : Proposer un Thrash ambitieux, "adulte" et efficace. Toutefois, vous êtes prévenus: "
Omega Wave" est un disque qui peut paraitre alambiqué aux premières écoutes. Mais peu à peu, cette vague "
Omega" vous emporte...loin...
18/20 Glad.
merçi glad
ps: on ne dit pas nevermoresque mais Forbiddenesque vu qu'il fesait déjà ça quand Loomis bossait ses gammes ;)
Une tuerie ce disque, pur thrash bay area, l’un de mes premier skeud de depucelage, et la découverte du groupe en même temps , cela dit plus de nouvelle de nos chers Californiens ça va faire bientôt 9 ans qu’il ne nous on rien pondu...
J'ai trouvé cet album superbe très bien travaillé et passionnant à écouter de bout en bout. On est loin du trash bourrin c'est du bel ouvrage ! !
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