Omega Arcane

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17/20
Nom du groupe Shade Empire
Nom de l'album Omega Arcane
Type Album
Date de parution 06 Mai 2013
Membres possèdant cet album65

Tracklist

1.
 Ruins
 08:03
2.
 Dawnless Days
 05:24
3.
 Until No Life Breeds
 04:43
4.
 Ash Statues
 05:01
5.
 Disembodiment
 13:00
6.
 Malicious Winds
 05:21
7.
 Traveler of Unlight
 04:47
8.
 Devolution
 02:39
9.
 Slumbering Giant
 06:29
10.
 Nomad
 06:47
11.
 Omega Arcane
 12:14

Durée totale : 01:14:28

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Shade Empire


Chronique @ Matai

09 Avril 2013

Une bombe symphonique de toute beauté, remarquable de puissance et de noirceur, maîtrisée et savoureuse

Pendant ses quatorze années de bons et loyaux services, Shade Empire aura marqué de sa patte maléfique son passage du côté du black symphonique boosté à l’électronique, et ce dès 2004 et son premier opus « Sinthetic », délivrant une musique puissante et impériale dans laquelle se mêlait habilement la noirceur du black metal et le côté futuriste voire spatial du duo sympho/electro. La suite de sa carrière n’a cependant pas été aussi grandiose : d’un côté « Intoxicate O.S » montrait une volonté de ne pas faire une pâle copie de « Sinthetic » mais perdait son originalité avec une trop grande influence The Kovenant. De l’autre, « Zero Nexus », à la meilleure production, misait plus sur l’électro pour forger un caractère futuriste mais manquait, au final, d’accroche.

C’est donc cinq ans après « Zero Nexus » que revient Shade Empire. Une attente longue dans la mesure où le nouvel opus est annoncé depuis un bon moment maintenant, mais il faut dire que cela vaut le coup. Les Finlandais ont eu le temps de travailler et de peaufiner leur nouvelle œuvre, « Omega Arcane », signée chez Candlelight. L’évolution est de mise car on découvre un Shade Empire comme on ne l’avait jamais vu. Même s’il reprend ce qui avait fait le succès de « Sinthetic », à savoir le côté impérial, spatial et puissant, il se dirige cette fois-ci vers le black/death symphonique presque dénué de sonorités électroniques. Ici, la force du groupe ne réside pas que dans les claviers mais aussi dans les guitares, qui ressortent mieux, ainsi que dans les vocaux, cette alternance de chant black et de growl death. La production est de plus très clean, peut-être même trop : le sextet n’a jamais eu besoin d’une énorme qualité de son pour fournir quelque chose de puissant et d’ambiancé.

Le morceau introducteur « Ruins », ici dans sa version longue, montre des Finlandais en pleine forme misant sur les atmosphères spatiales et sur des claviers symphoniques grandiloquents mais très maîtrisés. On se situe quelque part entre Mechina (flagrant sur « Devolution ») et Dimmu Borgir, avec le côté impérial et ravageur de Shade Empire ainsi que des gros riffs brutaux tantôt black, tantôt death, qui ne font pas de cadeaux.

On nous emmène de façon déconcertante dans un monde plus sombre et torturé, parfois apocalyptique, mais toujours avec cette rage et ce savoir faire propre au sextet, qui joue allégrement avec les rythmes et un côté progressif indéniable. C’est grandiose et tonitruant, empreint d’un caractère nébuleux mais toujours efficace et remplis de moments intenses. Pas le droit au répit, que ce soit dans « Dawnless Days » ou dans le remarquable « Until No Life Breeds » laissant ressortir quelques notes de piano. La lumière n’a pas de place et la brutalité ne fait qu’un avec la magie symphonique.

« Disembodiment » nous transporte dans un périple long de plus de treize minutes. Même s’il souffre de quelques longueurs, le voyage est savoureux et surprenant car nous passons d’une ambiance à une autre, d’un break à un autre, entre des déflagrations black/death toujours accompagnées de ces claviers majestueux. Mais c’est sans doute « Malicious Winds » qui enfonce le clou, avec cette force et ces chœurs pris dans une mélodie principale pas loin des symphonies arabisantes.

Les seules touches d’électro se situent dans « Traveler of Unlight » dont l’intro rappelle les bidouilles de l’album « Sinthetic ». La suite ne fait que nous renvoyer en pleine figure l’évolution de Shade Empire qui abuse plus de son influence death metal et de la qualité de ses orchestrations. « Nomad » aussi nous propose quelques éléments électroniques dans son death/black brute de décoffrage, pas si loin de son compatriote de Vortech.

Gros coup de théâtre pour Shade Empire qui revient avec une bombe symphonique de toute beauté, remarquable de puissance et de noirceur, forte de maîtrise et de saveur, envahie par la soif du dépassement de soi et l’envie de faire mieux que par le passé. « Omega Arcane », sans l’ombre d’un doute, surplombe ses prédécesseurs, même si « Sinthetic » reste à part tant dans sa singularité que dans sa force novatrice. Mais ce nouveau rejeton, sans rien révolutionner tout de même, permet au moins de se délecter d’un black/death symphonique épique et spatial, sans tomber dans le pompeux et le « sans âme ». Une belle réussite.

11 Commentaires

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Matai - 03 Mai 2013: C'est juste que j'ai fait un choix dans le développement des morceaux afin de ne pas tout citer comme un catalogue. Je préfère ne pas gâcher la surprise et laisser le soin à l'auditeur de découvrir par lui-même, sans avoir à tout raconter dans les détails ;)
ReaperCore - 14 Mai 2013: Bonne chronique !, je fait partie de ceux qui ont découverts Shade Empire avec cet album, et tout ce que je peux dire, c'est que j'ai pris une bonne claque dans la figure, comme tu le décris bien, ils nous sortent un opus épique et inspiré.. du lourd !
Hathore - 26 Décembre 2013: Bonne chronique qui retranscrit bien l'album. J'espère vraiment qu'il continueront dans cette voie très orchestrale, le rendu est très agréable.
AmonAmarth55 - 03 Juillet 2014: Fan de DIMMU BORGIR, j'ai trouvé un groupe qui reprend le flambeau. Excellent album à posséder très vite !!
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Chronique @ Satanistar

06 Septembre 2013

Omega Arcane» est la manifestation d’un désir de reconnaissance.

Depuis 1999, Shade Empire s’évertue à délivrer une parole divine nihiliste et luciférienne. Des apophtegmes amers dotés d’une noirceur abyssale et d’un regard désabusé sur la vicissitude mentale humaine. Libérant ainsi sur Sinthetic une rancœur incandescente et meurtrière, la formation finlandaise mettait à genou une horde de fans à la faveur d’un black symphonique fabuleusement electro, nourri aux mamelles infectées d’Arcturus et The Kovenant. Malgré un fort effet de surprise passé, les deux albums liturgiques qui suivirent montrèrent un groupe désireux de ne pas se laisser piéger dans une spirale destructrice de redite aberrante. Car musicalement, la colère et le caractère blasphématoire gagnent encore plus de terrain dans le cœur de ces charognes venimeuses.

Comme une tare génétique, le mal semble désagréger petit à petit ces corps infâmes plongés dans les ténèbres. Agonisant,asphyxiant, Shade Empire est une créature à l’aura malfaisante ; une ode au morcellement de l’âme. Et la sortie de cette nouvelle œuvre misanthrope ne viendra qu’étayer la suite logique d’un déversement d’un sang souillé depuis longtemps. «Omega Arcane», car c’est nom, est un nectar onctueux, un breuvage psychotique et irréel, bien que périssable. Contrairement à beaucoup d’adeptes du riff sale et gras, les finlandais crèvent, en ces lieux, les quelques rayons de lumières de notre dépouille, centimètres par centimètres, pour finir par abattre le mur de la raison. Symbole absolu de cet écroulement cathartique, la majesté symphonique s’envole souvent vers des atmosphères ombreuses. «Slumbering Giant» ou encore le long tourment «Disembodiment» sont autant d’exemples de vociférations lentes et envoûtantes, loin d’un aspect pompeux du genre. A ce titre, les claviers s’évertuent à sonner moins électro pour la première fois dans l’histoire du groupuscule malgré quelques moments saisissants (l’amorce de «Traveler of Light»).

Pourtant, «Omega Arcane» n’a pas la prétention de réécrire l’histoire d’un genre à l’atmosphère glaciale et convenue. Certains argueront, donc, le caractère simpliste de certaines mélodies ou une trop grande propreté au son fourni ici, mais il serait malhonnête de ne pas saluer un disque possédé et emmené par cette voix cannibalisante lorgnant aussi bien vers un black metal que vers un death metal féroce.

Beau et limpide, Shade Empire mélange les rythmes et les émotions, joue avec les codes et fait voyager l’auditeur dans un monde noir et funeste comme le montre si bien cet artwork dévasté et splendide. Sur le dernier titre éponyme, qui par ailleurs est long de plus de 12 minutes, la formation multiplie les breaks afin de captiver l’auditeur dans un long périple douloureux. Usant ainsi de notes de pianos cristallines et de leads lumineux, il impose une patte épique et majestueuse comme peut le faire un Sear Bliss. Aussi, il nous laisse entrevoir une lueur d’espoir en éclaircissant notre âme, en exterminant cette pureté effrayante sous-jacente qu’il avait installé. Nous nous étions habitués à cette pénombre, à cette perspective aveugle que nous avions du monde, mais rien ne semble durer bien longtemps. Serait-ce finalement le message ? Rien n’est destiné à rester éternel, ni vous, ni moi, ni même Dieu. Seul le temps garde inexorablement cette emprise immortelle.

Quoiqu’il en soit, «Omega Arcane» est la manifestation d’un désir de reconnaissance, d’un encrage atemporel et universel désireux de partager une émotion sonore touchante et terrifiante. C’est une aventure où l’on se perd pour mieux revenir, une vraie expérience humaine à vivre égoïstement.

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Kvallning - 06 Septembre 2013: Bel hommage à ce sublime album, rien à redire... :)
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