Alors que ces derniers temps le Black symphonique et le
Death mélodique ont bouleversé la face du
Metal extrême (au point qu’on se demande si ce terme est réellement adapté),
Seth van de Loo n’a cure de ce ramollissement de la scène et met sur pieds en cette année 1997 deux projets aux antipodes de cette mode :
Severe Torture groupe dont il est batteur, et
Centurian fondé sur les cendres de
Inquisitor dans lequel il occupe le poste de chanteur.
Si
Severe Torture évolue dans un pur
Death Metal brutal des familles,
Centurian propose un
Death / Black agressif dans la continuité de
Inquisitor, on retrouve d’ailleurs ici le transfuge Wim van der Walk à la batterie.
Of Purest Fire (1997), première sortie du quatuor, paraît sous la forme d’une démo cassette à la fin de l’année. Au travers de sept titres, les bataves y font étalage d’une rage sans précédent, rappelant
Sadistic Intent,
Deicide ou
Morbid Angel, dont ils proposent d’ailleurs l’excellente reprise
Blasphemy.
La force majeure du combo réside dans le talent de leur guitariste Rob Oorthuis, possédant une science du riff, une agressivité et une précision déconcertante, ainsi qu’un style unique. Suivant une intro narrée particulièrement occulte, Evoking Demonstorms
Hell at Last donne le ton rapidement avec une impitoyable déflagration Thrash / Black /
Death. L’efficace marteleur Wim van der Walk semble vouer un culte au jeu de Pete Sandoval sur
Altars of Madness, il utilise quasiment le même type de roulements, breaks et blast beat sur la ride.
Centurian a l’art de mêler violence musicale, précision métronomique et ambiances
Evil : les accélérations, breaks et solos de guitare possédés de Soultheft développent une furie peu commune et une adoration au grand jour du malin mis en exergue par la dualité chant criard / growlé de
Seth. Bien qu’ayant un aspect direct et même faussement simpliste au premier abord, le jeu de guitare est d’une technicité et d’une subtilité remarquable, Rob Oorthuis fait d’ailleurs étalage de tout son talent sur Got Got Killed avec des rythmiques infernales et destructrices, et
Of Purest Fire dont l’énergie n’est pas sans rappeler le fameux titre
Rapture (encore de
Morbid Angel).
Bien qu’étant un simple enregistrement démo, cette galette est dotée d’un son remarquable (paradoxalement meilleur que sur leur album à venir) grâce au bon travail de Vincent Dijkers au Studio Q.S.A., même si la basse de Patrick Boleij (et non pas Boley comme inscrit sur le CD) n’est pas gâtée dans le mix. La reprise
Damnation for the Holy de
Inquisitor ainsi qu’une outro peu commune - une courte instrumentale ultra bourrine - parachèvent ces 26 minutes intenses.
Adoubé à l’époque par l’underground et leurs pairs, ce produit restera pourtant une simple rampe de lancement pour la carrière de
Centurian, faute à un potentiel de distribution restreint et une presse n’ayant de plus en plus d’yeux que pour les styles grand public et moins extrêmes. Impressionné par cette démo, le label américain
Full Moon Productions rééditera cette démo sous la forme d’un MCD un an plus tard et lui permettra dans la foulée d’enregistrer son premier album.
BG
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