Forts désormais d’un contrat discographique avec un label, les hollandais de
Centurian retournent au Q.S.A. Studio de Vincent Dijkers pour y mettre en boite leur premier full lenght. Chaperonné par
Full Moon Records pourtant largement orienté Black
Metal, le label américain a du apprécier le côté satanique et occulte qui émane du combo.
C’est donc le même line-up et le même ingénieur du son que nous retrouvons sur
Choronzonic Chaos Gods (1999), disque proposant sans surprise le même
Death / Black / Thrash furieux que sur leur démo / MCD.
Si Rob Oorthuis avait réalisé un travail correct sur la pochette minimaliste de
Of Purest Fire, son dessin grossier de ce démon à six bras ne restera pas dans les annales, ou simplement pour expliquer les pièges à éviter dans le domaine. Heureusement la musique n’est absolument pas à l’image de l’artwork et ne prête pas à sourire, à l’image de
Seth arborant fièrement un T-Shirt
Krisiun dans le livret.
Si le premier riff de Damned and
Dead vous dit quelque chose c’est normal, il s’agit du dernier titre de leur précédent EP réarrangé ici. Dans la lignée de cet EP justement, les bataves proposent un
Death Metal evil et rapide, même si moins influencé Black que par le passé.
Seth van de Loo le chanteur a d’ailleurs gagné en profondeur de grain au niveau de sa voix gutturale, en revanche le jeu de guitare de Rob Oorthuis na pas changé d’un iota, balançant toujours des rythmiques cinglantes et précises avec son style caractéristique.
Les lyrics sataniques basiques de
Of Purest Fire commencent ici à muter en un concept de possession plus indirect et des contrées lovecraftiennes visibles dès le titre de l’album.
Du redoutable
Blood for
Satan au blackisant Misantropic
Luciferian Onslaught en passant par l’intense
Cross of
Fury,
Centurian ne propose aucun répit : molestant, tailladant, blasphémant et assassinant avec tous les démons de l’enfer à leurs côtés. Mais le pilier de ce disque est sans conteste
Hail Canigula !!!!, essence même de leur
Death Metal destructeur et méphitique où les coups de boutoir de Wim et les riffs ciselés de Rob pleuvent à volonté, ainsi qu’un gros travail vocal de
Seth.
Sur la durée, quelques structures reviennent tout de même de temps à autre, donnant une légère impression de redondance, mais ce détail est compensé par une combativité et une intensité de tous les instants, tel le démon
Choronzon agressant sans relâche nos oreilles.
La production manque un peu de puissance également, bien sûr cette touche raw dans le son n’est pas un désavantage dans ce style au contraire, mais on touche là aux limites : dommage de ne pas pouvoir toujours discerner chaque instrument, notamment un brouhaha lointain faisant office de basse.
Toutefois
Centurian aura bientôt l’occasion de bénéficier d’un enregistrement d’un tout autre calibre sur leur disque suivant, en attendant malgré quelques imperfections graphiques et matérielles,
Choronzonic Chaos Gods propose un bon produit, à la croisée des chemins entre ce que l’on commence à nommer le
Death old school et la nouvelle scène repoussant les limites de la rapidité et de la violence qui commence à émerger en cette fin de millénaire.
BG
Très bon album sinon, merci pour ta chronique.
Ma foi, que l'on apprécie ou non l'artwork, retenons tout de même qu'il a été réalisé avec le sang de Rob et Seth themselves !
FABIEN.
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