Certains ne savent pas ce qu’ils veulent…
Centurian auteur de deux albums fin 90’s / début 2000, change subitement de nom pour
Nox en 2003, devenant légèrement plus rapide et moderne dira t-on. Mais après un bout de route et notamment un Ixaxxar éblouissant, Patrick Boleij et ses acolytes reviennent à leur patronyme d’origine. Après un rodage live à domicile au Neurotic Deathfest 2011 de Tilburg, ils s’attachent à composer un nouvel album, toujours sous l’égide de l’écurie Française Listenable en qui les hollandais font confiance depuis Liber
Zar Zax.
Contra Rationem (2013) défriche donc la route des sorties
Death Metal en ce tout début d’année.
On savait le père Oorthuis talentueux, et en effet il suffit de regarder dans le boitier sous le disque pour comprendre « Music, Lyrics and Artwork by Rob Oorthuis »… Ce bonhomme multicarte est donc non seulement responsable de la déflagration
Death / Black / Thrash de
Contra Rationem, mais aussi de ce sinistre empilement de squelettes de rongeurs qui semble vénérer le chiffre 333 inhérent à une entité diabolique. Car
Centurian /
Nox, en plus de jouer un
Death Metal au riffing implacable, propose des atmosphères occultes et noires, tellement sombre qu’il sera d’ailleurs difficile de lire le livret du même acabit : idéal pour se mettre dans l’ambiance finalement !
Thou Shallt
Bleed for the
Lord Thy
God et ses deux petites minutes suffisent à comprendre les intentions du quatuor hollandais : dispenser un
Death blasphématoire et dévastateur, mais d’une précision redoutable et avec ce riffing si particulier de Rob Oorthuis. Une succession de plans mortellement incisifs vous saute à la gorge, telle une tempête rappelant le
Death satanique de
Deicide,
Angel Corpse et
Morbid Angel avec un côté thrashy.
A noter la batterie herculéenne de
Seth Van de Loo, autant à l’aise sur sa double pédale que sur les accélérations, blast et autres passages techniques sur les tomes : un jeu qui n’est pas sans rappeler celui de Reno Killerich (
Panzerchrist /
Exmortem), et aussi le chant agressif à la Glen Benton du balaise Niels Adams (également boucher chez
Prostitute Disfigurement).
Une fois le deathster dans le bain et donc sous l’emprise démoniaque de
Choronzon, les bataves donnent toute la puissance et crachent Feast of the
Cross, fabuleuse pièce qui annihilera les dernières réticences (je recommande le riff à 00 : 57), sachant que Judas Among Twelve qui suit est tout aussi intense.
Quelques petits solos judicieux (dont celui hypnotique, de Damnatio Memoriae) viennent intelligemment ponctuer les morceaux, bien qu’on aurait pu éventuellement en attendre davantage. Dans tous les cas violence, occultisme et riffing infernal et précis font ici un parfait ménage, comme sur The
Will of the
Torch qui rappelle furieusement les morceaux de l’ange morbide Prayer of
Hatred ou
Hellspawn, soit le côté le plus dur du groupe de Trey Azagthoth. N’oublions pas
Adversus, un titre de clôture aussi impétueux que ténébreux, avec quelques parties acoustiques renforçant le côté diabolique.
Centurian ?
Nox ?
Nox /
Centurian ? Certes on sent peut-être ici un côté légèrement plus Black
Metal, moins soigné, mais dans l’ensemble c’était pas la peine de faire tout un foin et changer deux fois de nom : les deux entités tuent et c’est tout ! Et comme sait si bien le faire
Deicide, les hollandais fracassent tout en à peine une demi heure, et ça avec un caractère unique qui fait la différence.
BG
C'est mon avis à chaud, je me repencherai bien évidemment dessus.
D'abord, merci BG pour la chronique, toulours bien écrite. Comme le dit JimiH, encore un achat à prévoir...
Je ne connais que Liber Zar Zax, et j'avoue qu'il m'avait impressionné. Je n'ai jamais pu me procurer de cd de Centurian (ni de Nox), mais je pense que voila une bonne occasion!
Merci Lolo pour cette chro.
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