Winds se forme à Oslo en 1998 sous l’impulsion d’
Andy Winter, son principal compositeur. Le pianiste parvient à réunir un line-up exceptionnel comprenant notamment le guitariste Carl
August Tideman qui officiait sur le somptueux Aspera
Hiems Symfonia d’
Arcturus en 1996, ou encore le batteur Jan Axel
Von Blomberg reconnu pour ses prestations fabuleuses au sein d’
Arcturus &
Mayhem. Ayant déjà abrité de nombreux talents tels que
Katatonia ou
Diabolical Masquerade, l’écurie italienne Avantgarde Music propose alors un contrat discographique au groupe, se concluant par l’enregistrement et la sortie du mini album
Of Entity and Mind au printemps 2001.
A l’image des compositions de Steinar Johnsen au sein d’
Arcturus,
Of Entity and Mind est avant tout pensé au piano par
Andy Winter, et conserve ainsi une structure bâtie autour de cet instrument. Le groupe délivre un metal progressif d’une couleur dark et d’inspiration néoclassique évidente. D’une richesse d’écriture déjà désarmante à la base, chaque morceau du mini-album voit alors son intensité transcendée grâce au talent d’interprétation de ses différents musiciens, pour citer les rythmes subtils et millimétrés de Jan Axel (loin de ses parties cataclysmiques dans
Mayhem), les lignes de guitares fines d’Helge K.Haugen, les leads architecturales et saisissantes de Carl
August ou encore les parties de piano majestueuses d’Andy.
Débutant par le superbe morceau instrumental
Inception Perspective, sur la basse fretless de Paul S (autre atout de
Winds) et la voix narrative de Drajevolitch (en guest),
Of Entity and Mind installe de suite une ambiance feutrée et envoûtante. L’introduction s’enchaîne sur le superbe titre In All
Reflections, une pierre angulaire de la formation norvégienne où se mêlent adroitement piano, guitares acoustiques, soli poignants, chant suave, dans une harmonie incroyable.
Grâce à ce même génie créatif et cette osmose entre ses interprètes, paraissant inébranlables,
Bloodstained And Sworn et Mirrored In Time renferment cette intensité constante, chargés d’une mélancolie qui décuple les sensations. Et que dire du morceau final, le magnifique An
Eternity Of Dreams et sa fin tout en douceur, moment de plénitude qui clôture idéalement l’oeuvre, comme un regard en paix se fermant progressivement.
Instant d’une richesse, d’une créativité et d’une puissance émotionnelle éclatantes,
Of Entity and Mind propulse ainsi
Winds au rang des maîtres de la scène metal progressive norvégienne du moment, aux côtés d’
Arcturus ou encore de l’éphémère
Ved Buens Ende. Cette œuvre mélancolique, intime et de grande classe, reste à ce jour la réalisation la plus magistrale de
Winds, qui parvient à toucher la magie du bout des doigts en cette année 2001.
Fabien.
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