The Amenta est un jeune groupe qui se lance dans l’aventure comme bien nombre de ces congénères. Je dois bien avouer, la pochette m’a rebuté (affreuse), mais le contenu, alors là c’est autre chose.
Pour faire simple, "
Occasus" est un album de death, d’une grande brutalité et d’un tempo supersonique, certains riffs sont typés death, syncope pur sucre, technique, lourdeur, et la voix se fait plus dans l’effort de la gorge, bien qu’étant assez commune (malgré quelques voix trafiquées). La batterie mitraille seccos, dans des blasts impressionnants et des accélérations de doubles grosses-caisses à mach 3.
Rien de bien exceptionnel jusque-là, mais le groupe a insufflé dans sa musique des claviers atmosphériques ainsi que des bruitages indus proches d’un
Red Harvest ou d’un
Zyklon. Et là, le contenu de cet album prend une autre dimension.
Ce n’est pas que du bourrin famille Pierre A Feu, c’est aussi des atmosphères angoissantes lors de certains titres : "
Occasus" (entièrement indus) ou encore "Senium" (indus lui-aussi). "Ennea" est impressionnant dans sa capacité à passer d’un passage brutal death-black atmosphérique à une partie faisant la part belle à la syncope des guitares (l’un des meilleurs titres de l’album).
Pas de problème là-dessus, les membres du groupe maîtrise parfaitement ce qu’ils font sur des titres surprenants. "Sangre" a même plus à voir avec le black qu’avec le death tellement que les touches indus sont judicieusement placées avec ce passage ambiant donnant une certaine grandeur à des titres expérimentaux d’une qualité bien au-dessus des derniers
Dimmu Borgir bien trop propre sur eux.
The Amenta ose et cela lui est favorable car il donne à l’auditeur une intensité colossale au sein de ces dix titres malgré quelques passages rébarbatifs, trop naïfs voir même trop faciles (certains passages de "Erebus" ou de "
Mictlan").
The Amenta est l’incarnation death-black de
Red Harvest en beaucoup plus brut et surtout en plus violent du point de vue du tempo. Le groupe possède le mérite à partir d’une base binaire d’avoir su proposer un métal extrême qui ne demande qu’à s’épanouir et rien qu’à l’écoute du riff de "
Nihil", excellent titre, il faut voir avec assurance l’avenir de
The Amenta.
Un très bon album de death-indus qui montre une certaine radicalisation du métal extrême contemporain.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire