Flesh Is Heir

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16/20
Nom du groupe The Amenta
Nom de l'album Flesh Is Heir
Type Album
Date de parution 22 Mars 2013
Style MusicalDeath Industriel
Membres possèdant cet album24

Tracklist

1.
 Flesh Is Heir
 05:05
2.
 Ego Ergo Sum
 04:47
3.
 Teeth
 03:57
4.
 A Womb Tone
 02:47
5.
 Obliterate's Prayer
 05:45
6.
 Sewer
 03:46
7.
 The Argument
 04:09
8.
 Cell
 04:47
9.
 Disintegrate
 03:04
10.
 A Palimpsest
 02:34
11.
 Tabula Rasa
 04:54

Durée totale : 45:35

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The Amenta


Chronique @ Eternalis

06 Avril 2013

"Flesh is Heir" est comme le prototype d’une expérimentation encore plus grande, d’un monstre encore plus énorme.

La destruction de l’âme, l’anéantissement complet de l’être humain par la douleur et la souffrance, par la scarification psychologique et idéologique d’un homme cherchant à se perdre dans les méandres de l’annihilation.
Thème infiniment morbide et sombre, qui, s’il a déjà pu être mentionné des dizaines de fois, trouve ici une exploitation plus métaphysique et complexe que jamais, en l’érigeant en concept complet et global. Celui de l’Anéantissement et du Réalisme.
Cette partie, en nous, qui demande toujours cette douleur, qui cherche à se répandre du malheur et de la douleur d’autrui et de soi-même. En opposition, se dresse le portrait du Réalisme, qui recherche l’adaptation de l’esprit vis-à-vis du comportement humain qu’il observe et assimile. Les deux étant constamment en guerre, jusqu’à ce que l’un prenne le dessus…aboutissant à une place dans la société ou à une destruction qui peut prendre une forme autant solitaire que collective.

Ce concept, complexe et décadent, est le fruit et la base de travail de "Flesh Is Heir", troisième création de la créature immonde et démoniaque qu’est The Amenta.
The Amenta, combo recherchant depuis toujours une forme d’avant-gardisme musical extrêmement poussée, allant jusqu’à l’extrême dans la recherche des atmosphères sonores les plus glauques, sales et agressives pour les conjuguer à un metal extrême et radical, vindicatif et violent. Il y a cinq ans, "nOn" avait jeté dans la fourmilière une énorme barre d’explosifs en proposant un album fondamentalement nouveau, entre black, death, indus et noise, gras et brutal tout en conservant une forte intellectualité, une violence jamais gratuite et un concept aux fondements abyssaux mais passionnants.
Après une multitude de ep et autres expérimentations live pour faire patienter les auditeurs, tout autant que pour tester de nouvelles méthodes de production et de composition, "Flesh Is Heir" dévoile enfin à la face du monde son caractère une fois de plus misanthrope et infiniment noir. Mais les choses ont changé…

D’un point de vue très prosaïque, les changements de line-up ont décimé The Amenta, qui accueille désormais un nouveau vocaliste (Cain Cressall en lieu et place de Cesium 117), un nouveau batteur et un nouveau bassiste. Cependant, la composition étant revenue au cerveau malade et dérangé de Chlordane (claviers) une nouvelle fois, la direction artistique reste similaire. Ou presque…
Car la seconde différence fondamentale se situe au niveau de la production, aux antipodes totaux de celle de "nOn". Ici, le son est chaud, très organique et vivant, à l’extrême inverse des sonorités mécaniques, industrielles et synthétiques de son prédécesseur. Ici, la bête semble prête à vous agresser, à vous sauter à la gorge et vous lacérer de manière effroyablement violente. Ici, nous ne sommes plus spectateurs mais acteurs de la démence de la bête, de The Amenta
Le morceau éponyme le montre allègrement, dans le placement des riffs, le son de batterie qui se veut beaucoup plus naturelle et surtout les claviers qui, s’ils prennent toujours autant de places, s’intègrent de manière plus cohérente dans le spectre global. La musique se veut toujours aussi violente, tirant légèrement plus sur le death que précédemment, mais toujours dans une forme et une expression unique et très loin des clichés et des étendards de quelconque genre. The Amenta est définitivement seul et sa musicalité, si elle s’imprègne de différents courants, ne ressemble à aucune autre. Le nouveau vocaliste, également, se veut sans doute plus démoniaque et bestiale, perdant de ce fait la part d’humanité déchue et schizophrénique que possédait son prédécesseur.

"Ego Ergo Sum" reprend des éléments connus, notamment les plages industriels et bruitistes affreusement malsaines et dérangeantes, totalement sales pour repartir ensuite sur des riffs directs et sans concession. Notamment, le rythme est sensiblement plus lent, plus morbide et l’agression n’est pas au centre de la composition. La créature prend son temps, chasse et laisse planer une atmosphère de mort et de chaos, notamment par les sons et les samples utilisés par Chlordane. "A Womb Tomb" et "A Palimpeset" reprennent le flambeau des intermèdes expérimentaux et uniquement composés de sons, de hurlements, de bruits…dans un capharnaüm dérangeant digne d’une cellule capitonnée. Ces passages, bien que n’introduisant pas directement sur d’autres morceaux, n’en restent pas moins indispensables pour offrir cette atmosphère si sombre et diabolique, à l’instar d’un "Monotheist" de Celtic Frost.

Néanmoins, là où les compositions allaient parfois très loin dans "nOn", on ne peut se retenir de penser que, parfois, ou peut-être dans son ensemble, "Flesh Is Heir" aurait pu aller encore plus loin. Bien que ne comportant directement aucun défauts tant ce qui est primordial est d’adhérer à l’univers musical des australiens, on ressent cette impression que The Amenta en a, malheureusement, garder en réserve et n’est parfois pas allé au bout de son jusqu’au-boutisme. "Obliterate’s Prayer", radical et très extrême, aurait peut-être eu encore plus d’impact sans les passages un peu plus redondants, notamment liés à des riffs manquant de créativité dans cet univers d’extrême originalité. Il en va de même pour un "Teeth" (dont le clip est aussi ignoble qu’il n’est possible de l’être…à voir) sans temps mort (les accélérations et les attaques de blast beats sont excellentes), aux parties vocales impressionnantes de noirceur mais dont certains effets de styles (particulièrement au niveau des guitares) évoquent curieusement Gojira. Etrange.

On décèlera également des réminiscences à Behemoth dans l’aspect vocal qui évoque parfois Nergal, mais cela n’impacte en rien la qualité de l’album. Des compositions comme "The Argument" plongent tellement loin dans la violence sous tous ces aspects, que ce soit la brutalité pure de la musique, les ambiances dérangeantes, les passages plus lents où les riffs deviennent des nappes nihilistes…telle la bande son de l’apocalypse. Chlordane parvient à créer l’architecture du chaos dans ses compositions pour les transformer en joyaux diaboliques, et ce "The Argument" en est l’une des pièces maitresses. La lenteur décadente de "Cell" n’est pas en reste, les ambiances étant maitre et le rendu plus fantomatique que jamais, délibérément cauchemardesque dans sa vision la plus proche de la peur. Exceptionnelle dans la densité sonore qu’elle libère, "Cell" est l’une des plus grandes réussites du groupe, réussissant dans une extrême compacité à relier les multiples éléments fondateurs de The Amenta.

Maladif et unique en son genre, "Flesh Is Heir" ne laissera pas indifférent. Il est certain que les réactions seront bicéphales, et c’est avant tout ce que recherche The Amenta. Ce mélange d’adoration et de haine, reclus derrière un masque de prétention et d’espérance. Dans une infime mesure, le sentiment persistant que ce troisième album aurait pu aller encore plus loin dans son expression m’empêche de lui accorder un ressenti supérieur, lui préférant en son sens son prédécesseur qui apparait plus abouti et fini. "Flesh Is Heir" est comme le prototype d’une expérimentation encore plus grande, d’un monstre encore plus énorme. C’est celui-ci, avant tout, que nous attendrons.

6 Commentaires

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Bloodsong - 06 Avril 2013: Tu voulais pas dire bipolaires (ou binaires) au lieu de bicéphales dans ta conclusion, parce que sinon ça veut pas dire grand chose.

J'ai finalement lu le reste de la chro (edit).
Bloodsong - 06 Avril 2013: Sinon j'ai écouté des extraits de l'album, ça me fait de plus en plus penser à Red Harvest and co.
Eternalis - 06 Avril 2013: Non bicéphale pour le côté "double tête". Mais bipolaire marchait aussi.

Sinon pour Behemoth, je vois pas le rapport. Faut apprendre à pas tout lire au premier degré. C'est dans le sens où ça impacte pas l'album qu'il soit influencé par un autre groupe, que certains plans évoquent un autre groupe. Rien à voir avec la qualité des polonais...
kiki2000 - 20 Juillet 2013: D'après le site c'est du industrial Death, est-ce que vous trouvez que ça sonne industrial ? Peut-etre dans les autres albums jle sais pas mais celui-ci pas du tout.
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