Obligate Loneliness

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11/20
Nom du groupe Mortalium
Nom de l'album Obligate Loneliness
Type Album
Date de parution 27 Fevrier 2015
Style MusicalDoom Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Chasing the Truth 06:04
2. Chrysalis 05:27
3. Ode to Deformity 06:29
4. Social Suicide 02:32
5. Eyes 04:58
6. I Hate You All 03:25
7. Senceless Decay 06:14
8. Ocean of Depression 09:26
9. Splinters of Approaching Nightmares 02:56
Total playing time 47:31

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Mortalium


Chronique @ ericb4

02 Juillet 2016

A l'aune de cette inégale production, les Ukrainiens devront réagir et vite...

Porté par un courant ascendant, le quintet ukrainien remet le couvert deux ans suite à leur premier et encourageant album full length « A Gap Between Birth and Death » et à une expérience éprouvée de la scène metal locale. Ainsi, Maria (chant, guitare), Yaroslav (grunts, claviers), Sergey (basse), Aleksey Lukashov (guitare) et Aleksey Sylenko (batterie) nous ouvrent les portes de leur nouvel opus au nom évocateur de « Obligate Loneliness » via La Mazakuata Records. Les 9 pistes de cette généreuse offrande nous plongent dans une atmosphère à la fois énigmatique, tourmentée, évanescente et un poil crépusculaire, le combo oeuvrant toujours dans un registre doom gothique aux relents heavy, progressifs, avec, cette fois, une touche symphonique et électro. Et ce, non sans rappeler les univers d'Unshine, Solisia, Draconian ou encore Midnattsol concernant l'empreinte vocale. Les arrangements ainsi que la qualité d'enregistrement sont au rendez-vous de nos attentes, même si un léger sous-mixage des lignes de chant s'observe ainsi que certains finitions lacunaires dans leur principe d'émission.

La plupart des pistes se calent sur une rythmique en mid tempo, avec quelques réussites à la clé, mais pas seulement... Ainsi, un tambour martial sur fond de nappes synthétiques ondoyantes ouvre les hostilités sur le diluvien « Chasing the Truth », imposant mid tempo doom gothique d'inspiration heavy symphonique, à la touche dark, à la rythmique massive, empreint de grunts coupants comme des lames de rasoir, la bête relayant ses apparitions par celles de sa belle au timbre acidulé. Linéaire dans sa structure mélodique, le morceau n'en demeure pas moins réellement angoissant, impressionnant d'emphase orchestrale octroyée par des arrangements du plus bel effet, saisissant par son cheminement harmonique et éminemment dynamique dans ses schèmes percussifs. Mais, là ne s'arrête pas le voyage. Mid tempo à la basse vrombissante, au riffing acéré et à la rythmique plombante, « Eyes » distille sa verve, à peine adoucie par les timides passages de la douce. Une lugubre ambiance s'installe et inonde l'acte de part en part. Les tirs en rafale des riffs détruisent tout sur leur passage, ajoutant un zeste de rage à cette gorgonesque atmosphère. Enfin, le ressac d'un océan mélancolique ainsi qu'un violon larmoyant imprègnent les premiers assauts de « Ocean of Depression », fresque de près de 10 minutes, exercice encore peu éprouvé par le collectif. Syncopé par moments, ce mid tempo doom gothique à la pointe orientalisante libère nos deux tourtereaux pour de subtiles joutes oratoires, la déesse s'avérant à son aise dans ce registre atmosphérique. Un joli pont mélodique laisse s'exprimer le violon et la lead guitare ainsi qu'un riffing graveleux bien amené. Des choeurs en background s'insèrent en tapinois dans la trame de cette longue pièce à la lumière crépusculaire et aux rares modulations.

L'empreinte progressive se fait aussi sentir, notamment sur des moments au démarrage éminemment soft. Ainsi, la semi-ballade progressive « Chrysalis » livre de doucereux couplets alternant avec des refrains agréables, enjolivés par le filet de voix de la douce, dans le sillage de Midnattsol. On pense prolonger la ronde des plaisirs mais hélas, un break inopportun et prolongé s'impose, permettant une reprise en demi-teinte sur le refrain. D'amples passages technico-mélodiques s'insinuent également dans la trame, émaillant de toutes parts un titre qui, peu ou prou, y perd de sa superbe. Et le risque d'une déroute annoncée n'est pas loin. Dans la même mouvance, de soyeuses et prégnantes rampes organiques entament « Senceless Decay », intrigante semi-ballade progressive où le duo vocal témoigne de saisissants contrastes, le long d'un cheminement mélodique relativement cohérent. Une technicité instrumentale de bon aloi s'installe, avec des passages infiltrants à la lead guitare en prime. Toutefois, la jeune interprète paraît manquer de souffle et parfois de justesse, contrairement à son comparse, plus menaçant et glaçant que jamais.

Le combo a encore ralenti la cadence. Low tempo d'une profondeur abyssale, « Ode to Deformity » laisse feuler la bête, alors que le convoi instrumental gagne en densité mais guère en luminosité atmosphérique. Pas de doute, on navigue en pleine torpeur doomesque, où le sol semble se dérober sous nos pieds à chaque avancée. Mais, il manque une certaine profondeur de champ acoustique pour que l'effet soit total. Curieusement, quelques rampes volubiles au piano parsèment la pièce ainsi que quelques volutes oratoires de la douce essaimées çà et là, et ce, sans réelle cohérence, ni unité d'ensemble. On s'enlise, on craindrait même la noyade dans d'aspirants sables mouvants.

Le collectif a aussi opté pour un passage sans rythmique. De jolis arpèges au piano accolés à l'angélique empreinte vocale de la sirène introduisent le bref « Social Suicide », douce ballade a-rythmique non sans évoquer Solisia, où de subtils couplets alternent avec des refrains aériens. Tout serait allé pour le mieux si l'on n'avait pas été interrompu à mi-chemin par d'inutiles grognements d'une créature mal léchée. Les amateurs du genre lâcheront assurément prise plus tôt que prévu.

Sinon, le groupe s'est essayé à un autre registre, celui de l'électro metal. Ainsi, des nappes synthétiques virevoltantes environnent « I Hate You All », déroutante piste doom gothique aux relents électro, aux riffs meurtrissants et aux enchaînements de frappes bien assurés. Toutefois, l'accroche s'opère malaisément tant la ligne mélodique échappe à l'entendement, avec, en prime, une demoiselle vociférante pour l'occasion et qui ne fait pas illusion dans ce champ de bataille. Son acolyte ne va pas relever la sauce d'un plat bien peu digeste.

Pour compléter son offre, nos acolytes nous octroient un rageur instrumental en outro, à l'instar de « Splinters of Approaching Nightmares », livrant des riffs incandescents étreignant une rythmique et des gimmicks cycliques à la lead guitare. La folle embardée laisse entrevoir quelques gammes au piano, mais aux placements peu probants. Une technicité de bonne facture certes, mais qui laisse peu d'espoir de déceler une once de mélodicité à la pièce. Dommage.

On comprend que le groupe a opté pour la diversité atmosphérique, rythmique et stylistique, et qu'en cela, il a marqué un tournant dans sa propre carrière. Et ce, sans déroger aux codes de son registre d'appartenance. Toutefois, si ses frasques techniques n'ont pas été sans mérites elles se sont avérées insuffisamment mises en valeur dans la trame de nombre de pistes, notamment celles souffrant de carences mélodiques manifestes. En cela, le combo ne convainc que partiellement et les longueurs de certains passages instrumentaux ne font qu'accentuer une impression de remplissage de l'espace sonore, au détriment de cheminements harmoniques finement dessinés, d'accords infiltrants et de lignes de chant véritablement coordonnées. Autant l'opus précédent a témoigné d'une substantielle évolution par rapport à leurs débuts, autant cette inégale livraison peine à encenser le tympan. Il faudra que nos compères réagissent en conséquence pour ne pas se faire happer par une âpre concurrence dans ce registre. La balle est désormais dans leur camp...

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