« Ça growle au pays des spaghettis, de la Tour de Pise et des Brigades rouges » aurais-je pu proposer en résumé de cette chronique, mais de peur que ne me soit reprochée cette synthèse à la drôlerie relative, j'ai choisi de faire plus sobrement. Penchons-nous donc sur «
Obedience », premier full-length des Italiens de
Bloodtruth, qui plus est sorti sorti chez le précieux label Unique Leader.
Le groupe, à l'origine side-project des membres de
Fleshgod Apocalypse, assène depuis sa création en 2009 une musique à laquelle on ne saurait reprocher un quelconque manque de nervosité ou de sécheresse. Que cela ne trompe personne : oui, l'album débute avec "Subvenite" et des chants grégoriens que l'on retrouvera d'ailleurs ponctuellement au fil de la galette jusqu'à un "
Suppuration Deception" audacieux alliant ces chants religieux à une rythmique de guitare acérée et bien death. Cela dit, le goût n'est ni à la recherche, ni à l'exploration inspirée de paysages musicaux fantasmatiques.
Soutenu par la qualité d'une production tendance mur de son/tsunami soulignant la puissance de blasts dégringolants dont les dernières quarante secondes, au hasard, de "Throes of Death" sont représentatives, les musiciens oublient d'insuffler à l'ensemble une touche musicale frappante ou réellement convaincante : la technique (festival du batteur Giacomo Torti, impressionnant voire possédé) peine en effet à voiler un défaut prégnant de créativité de composition, trahi par la facilité et le déjà-entendu.
Des exemples ? Pour le premier point, les deux solos de guitare de "Foresworn" et "Coerced to Serve" semblent tellement proches que quiconque l'écoutera sans avoir les yeux sous la partoche pourra penser que c'est deux fois le même (je sais que très peu d'accord composent la base harmonique du death metal, mais il ne faut pas non plus pousser Mémé où l'on voudra non plus). Pour le second point, ces éléments qui parasitent la mise en place d'une réelle personnalité et tombent comme des cheveux sur la soupe : comme l'arrière-goût de
Behemoth aux riffs orientalisants ("Surrounded by Bigots") ou de porngrind au son gras et coulant ("Suppurating of
Deception" encore).
Le morceau final, éponyme, ne parvient pas lui-même à faire jaillir grand-chose de plus (hormis une voix électronique kitschounette) et clôt le disque sans l'ombre d'une apothéose...
La sympathie pour
Bloodtruth et "
Obedience"(un morceau comme "Quench your
Thirst" est d'une rage et d'une efficacité bien menées qui méritent qu'on le pioche) n'empêche hélas pas l'oubli de grignoter les souvenirs d'écoute dans les heures qui suivent, ou, au mieux, de ne laisser qu'un souvenir flou et confus, dans la masse toujours grandissante des productions du genre.
Sinon discussion très intéressante au passage.
Et hop ! Petite série de pouces verts !
Et moi aussi j'aime bien la pochette.
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