Combo Metalcore/Djent originaire de Sydney,
Northlane s’est fait remarquer en 2013 avec leur album
Singularity, un « mini-blockbuster » solide et efficace qui avait, en prime, de réelles qualités mélodiques. En deux ans, leur cote a monté en flèche jusqu'à ce qui semblait être un coup d'arrêt : le départ de l’excellent
Adrian Fitipaldes, chanteur du groupe depuis sa création, en automne 2014.
Parmi des centaines d'auditions postées sur YouTube, c'est Markus Bridge qui a été choisi pour remplacer l’ancien frontman. Un choix pour le moins controversé puisque son chant clair très présent sur le premier single “
Rot“ tranchait littéralement avec la brutalité plus technique originelle.
C'est donc avec un line-up remodelé que sort aujourd’hui, cet été, ce troisième album intitulé
Node au rayon Djent, déambulant dans un monde où le metal n'est décidément pas figé.
Quelque part entre
The Contortionist et
Skyharbor,
Northlane livre ici une partition tantôt exigeante, tantôt plus facile d'accès, variant constamment les approches pour ne jamais se répéter, que ce soit par le biais du mélancolique "
Node", de l'intense "Obelisk" ou du scintillant "
Leech".
Extrêmement soignées dans tous ses compartiments (le visuel et le digipack sont également de vraies réussites), les petites finesses que le groupe nous a réservées apparaissent ci et là, au fil des écoutes répétées, au détour d'un riff, d'une ligne de chant et, l'air de rien, elles se révèleront moins prévisibles qu’elles n’y paraissent au premier abord.
Et puis il y a ce chant, relativement haut-perché, qui donne une coloration presque pop à un ensemble paradoxalement post-rock, comme "Weightless", libérant des textures sonores abstraites et variant les approches stylistiques avant de montrer tous les aspects, même les plus expérimentaux.
Ce, pour un résultat souvent séduisant et parfois même sublime, notamment avec la pépite de l'album qu'est le hit "Animate". Se révèle alors la classe étourdissante d'un titre à la tonalité moderne, mais traversé par une mélodie planante, qui fait de
Northlane un groupe capable de déplacer quelques minutes durant nos repères temporels par le prisme d'une écriture savamment peaufinée.
La suite est sensiblement du même calibre. Entre un "Ra", fantomatique et menaçant, qui reste caché au cœur des ténèbres avant de déchirer le ciel lors de son refrain enivrant, et un "
Ohm", aussi spectral et chimérique qu'ouvertement obsédant.
Vous l’aurez compris, les morceaux ont gagné en densité émotionnelle. Dans le raffinement apporté à l'atmosphère générale du disque, mais aussi et surtout à la richesse qui s'en dégage, la puissance évocatrice de ses panoramas sonores faisant des miracles.
Node est de toute évidence un disque immersif, réussi et qui se mérite. Inutile donc de vous dire que ce n'est absolument pas le genre de musique qu’il faut écouter à la va-vite.
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