Après un premier album clairement réussi,
Moi Dix Mois revient avec
Nocturnal Opera un opus plus varié, moins violent mais où la folie est encore manifeste. Cette formation asiatique s’exerce avec acharnement à produire des mélodies folles qui, entre sainteté et damnation, traduisent toute la variété émotionnelle de l’humanité. A la fois sombre et sémillant, malsain et enjoué, l’Art de
Moi Dix Mois obsède ou révulse. Il trouve dans ce
Nocturnal Opera une nouvelle voie, à mon sens aussi conVaincante que celle guidant sa première œuvre.
Moins violent que son prédécesseur, cet album propose une musique moins ardente et qui nuance la dimension épique et tragique propre au groupe. Certaines compositions, comme «
The Prophet » «
Nocturnal Romance » ou «
Shadows Temple X » notamment, ravivent le souvenir de
Dix Infernal grâce à un certain sens de la fulgurance. Mais on sent que quelque chose c’est apaisé chez Mana qui compose ici beaucoup de pures refrains J-Pop et qui oublie un peu les racines Black
Metal qu’il s’évertuait à assumer dans l’œuvre précédente. Les fans de
Metal Extreme seront donc forcément décontenancés à l’écoute de
Nocturnal Opera qui a tout de même des qualités indéniables.
Après une introduction absolument bouleversante, «
Nocturnal Romance » empoigne l’auditeur : chœurs féminins discrets, blast, symphonie dévastatrice, Mana nous montre ici toute l’étendu de son talent et s’inscrit dans la continuité de
Dix Infernal. Par la suite le ton se calme clairement. « Monophobia » assène par exemple un refrain ahurissant, absolument pop, qui s’intègre parfaitement à l’ensemble. Ce deuxième Opus de
Moi Dix Mois possède quelque chose de féerique, d’enchanteur, peu présent auparavant. Les rythmiques sont très variées et Mana n’hésite pas à laisser le clavier seul, durant de longs passages presque intimistes, toujours touchants. Il y a peu de
Death Voices, et elles sont d’ailleurs peu maîtrisées. Mais Juka a toujours sa voix claire absolument stupéfiante qui à mon sens, participe grandement à la qualité de cet album, encore plus que pour le précédent.
Moi Dix Mois s’essaye par moment à des sonorités un peu indus qui cassent un peu l’ambiance globale de l’album. Une composition comme «
Wizard » par exemple gâche sensiblement l’excellence de la majorité des passages par un riff de base très commun.
Par contre, impossible de ne pas défaillir à l’écoute de «
Mephisto Waltz », longue ballade basée sur une mélodie au piano plus candide que niaise. Et «
Shadow Temple X » qui achève l’album est peut être la meilleure création de Mana à ce jour.
Ce deuxième album de
Moi Dix Mois est une pure réussite. Un peu décevant aux premiers abords à cause d’une teneur peu métal, on se surprend à l’adorer complètement au fil des écoutes. Moins rapide et plus varié que son prédécesseur il s’impose comme une œuvre indispensable à tous les êtres enclins à apprécier l’exception japonaise. La musique de
Moi Dix Mois est incomparable
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