Pour un hardos ou un simple Neo-Metalleux, il est très difficile d'apprécier un style aussi innovateur que le Visual Kei. Pourtant, certains réussissent à s'y adapter, et même à en devenir fan. J'en suis l'exemple.
Moi dix Mois est sûrement le groupe le plus intéressant qu'il m'ait été donné de voir dans ma courte existence, c'est pourquoi c'est avec un grand plaisir que je tenterai de retranscrire mes sentiments par rapport à ce chef d'oeuvre qu'est "Dix
Infernal".
Car il s'agit véritablement d'un bijou ! Je préfère prévenir dès le début : si les ambiances de château, de vampires, et l'orgue ne vous plaisent pas, passez votre chemin. Le cas échéant, je vous invite à découvrir sans plus attendre Moi dix Mois.
"Dix
Infernal" débute par "Dix
Infernal". Grande originalité. L'intro est totalement inutile, même ratée, et elle pourrait écoeurer le plus téméraire. Des murmures incompréhensibles, du vent qui souffle, et un "Dix
Infernal" lâché pour la terminer, avec autant de talent linguistique qu'une huître inscrite au CNED.
Ô Bonheur, la première chanson redonne le sourire au Visualeux déçu ! "La Dix Croix" n'est pas exceptionnelle, mais elle nous met dans le bain : du clavecin sur toute la durée de la chanson, des choeurs et une guitare beaucoup plus mise en avant que sur les autres titres. On y découvre également deux aspects primordiaux de l'album : la voix sombre et envoûtante de Juka (qui s'essaye au français en scandant "La dix Croix") et la batterie curieusement bourrine, contrastant merveilleusement avec la beauté et le côté mélodieux de la musique.
"Front et
Baiser" est à mon sens la meilleure chanson du groupe. Pourtant, pas beaucoup d'orgue, ni de clavecin (quasiment pas, d'ailleurs), mais une mélodie au synthé excellente, un rythme accrocheur, une voix planante, en bref, une vraie réussite.
"Ange" suit. Véritable entrée de l'orgue dans ce morceau, comme un coup de tonnerre qui abat tout les doutes de l'auditeur quant au côté Goth du groupe. C'est rapide, c'est beau, le batteur est en forme, au bout de ces trois chansons, le son Moi dix Mois est créé et mis en place. Pourtant, le groupe a encore des surprises pour nous.
"
Tentation" est plutôt douce par rapport à ses prédécesseurs. Une phrase en anglais qui rompt légèrement avec tout le reste, mais rien de bien grave, Juka maîtrise aussi bien l'Anglais que les autres Japonais, c'est à dire pas du tout. Point regrettable, la mélodie est au piano, et c'est seulement sur le "break" qu'on peut entendre l'orgue dans toute sa puissance - et toute sa lenteur.
"
Solitude" est l'une des chansons les moins bien de l'album. Mention spéciale à la batterie, dont le rythme est beaucoup plus recherché qu'à l'accoutumée (il faut dire que c'est Mana le guitariste qui compose tout, et il ne doit pas y connaître grand chose, en batterie). La chanson est jolie, douce, mais on s'ennuie vite.
Haha ! On arrive enfin à la chanson la plus intéressante de l'album. "Pessimiste", bien qu'à mes yeux n'étant pas le meilleur titre du CD, est considérée par les trois quarts des fans comme "LA" bombe de l'album. C'est vrai que par rapport aux autres titres, elle innove grandement. Pour une fois, l'effet "château-orgue" n'est pas l'effet recherché ; on voit de quoi le groupe est capable, et on est pas déçu : Mana sait également exceller dans l'art de composer de la musique électronique. "Pessimiste" est donc LA référence de l'album, la chanson à ne pas rater, mais pas la meilleure...
"Gloire dans le
Silence" est une belle chanson, dans le pur style Moi dix Mois, mais qui comporte malheureusement de nombreux mauvais points : tout d'abord, la chanson est complètement en anglais. Bon, c'est difficile de s'en rendre compte vu le niveau de prononciation, mais le fait est là. Deuxièmement, le batteur bourrine vraiment trop, sur ce coup, Mana n'a pas assuré en donnant à son batteur un rythme parfois décalé, justement pas en rythme. Mais bon, ce genre de détail est vite oublié...
Petit interlude pour reposer le groupe et l'auditeur. "L'intérieur Dix" est un modeste morceau au clavecin de 46 secondes.
Et il n'est pas inutile, vu le morceau qui suit. "Détresse" n'a rien d'original, pour du Moi dix Mois, mais il est génial. Là encore, le batteur s'en donne à coeur joie (je peux vous affirmer après pratique que c'est la chanson la plus fatiguante à la batterie), l'orgue de même, c'est bourrin et joli à la fois, en clair, on se fait plaisir.
"Prière" n'a rien de remarquable. Une rapide intro qui rappelle "Dix
Infernal", qui débouche sur une chanson rapide, entraînante, sympathique mais pas extraordinaire. Ce n'est pas de la faute de ce titre s'il est situé entre deux bombes.
Car "Dialogue Symphonie" est un trésor, un boulet de canon envoyé méchamment dans la figure du pauvre Visualeux déjà tant émoustillé. C'est très rapide, l'orgue part en solos rapides, les musiciens sont au mieux de leur forme (mis à part le batteur qui se repose légèrement) : pour une dernière chanson réussie, c'est une dernière chanson réussie ! L'une des trois références de cet album, à ne pas zapper malgré sa place finale.
Ne parlons pas de l'outro, "Dix est infini", qui est dans la continuité de l'amère intro "Dix
Infernal", est gardons en esprit le merveilleux "Dialogue Symphonie".
Pour le groupe que je vénère, je me devais de me donner à fond et de transmettre fidèlement ma vision du pur bonheur qui se répand dans le corps à l'écoute d'une musique si féérique. Attention, ce CD n'est pas à la portée de tout le monde, les hardos, les homophobes, les machos et les conservateurs ne risquent pas de partager mon avis. Cela dit, je le conseille à toute personne ouverte d'esprit, appréciant le Goth ou n'importe quelle autre musique, n'étant pas effrayée par les blasts et la double pédale à gogo. Pour l'occasion, je me devais d'écrire une chronique plus longue que je n'en écrirais jamais, pour rendre hommage à cet album qui est, à mes yeux, la huitième merveille du monde.
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