La simple appellation "true black metal" a pour habitude de me faire fuir à toute vitesse. Pourquoi ? Car beaucoup trop de clichés tournent autour de cette définition. Et puis, je dois vous avouer qu'à la base je suis plus attiré par des styles comme le death ou le grind. Par conséquent, je ne suis pas expert dans ce genre de musique. Cette chronique ne s'adresse donc pas forcément aux personnes déjà initiées qui trouveront peut-être cet album chiant.
Mais comme vous l'aurez remarqué à mon pseudo, si je chronique cet album, ce n'est pas pour le critiquer, ça non.
Commençons par le commencement: J'ai découvert
Darkened Nocturn Slaughtercult sur Arte, dans "Tracks" (superbe émission musicale au passage). Il devait être minuit passé et la journaliste expliquait qu'ils avaient dû batailler longtemps et durement pour obtenir une simple interview du groupe. C'est alors que, le coeur palpitant, celle-ci franchit quelques sombres couloirs pour entrer dans une petit salle isolée où l'attendait deux êtres vêtus de noir, le teint blafard et badigeonnés de sang, assis tranquillement au milieu de bougies éparpillées ici et là. D'un léger signe de tête de la part de la chanteuse, la journaliste sut à ce moment précis que l'interview venait de débuter. Je ne me souviens que de très peu de choses évoquées pendant cet entretien mais je me rappelle que la voix off expliqua que pour un fan (du premier rang généralement), recevoir du sang de la bouche d'Onielar pendant un concert était comme une bénédiction. Je me souviens aussi vaguement que la front(wo)man ait dit "... Dans la vie de tous les jours nous sommes obligés de porter un masque que nous déposons juste avant d'entrer sur scène afin de montrer notre vrai visage". Voilà grossièrement ses paroles.
En 10 ans, cette formation originaire de Dormagen s'est forgée une réputation en béton au sein de la scène underground allemande. Onielar, la sanglante maitresse de cérémonie, n'est surement pas étrangère à ce succès. Sa particularité, si l'on peut définir ceci comme une particularité, est qu'elle soit du sexe féminin, ce qui n'est pas très courant dans le milieu du metal et encore moins du black. Qui plus est, cette dernière est dotée d'un redoutable charisme et d'une présence presque hypnotique sur scène. Tous les regards se tournent automatiquement vers elle. La violence, c'est son credo.
Outre les faits avoués de messes sataniques perpétrées en coulisse et tout le folklore qui va avec (inhérent et commun à ce style de musique), ce groupe possède réellement une aura sombre, très sombre.
Mais assez de blabla, penchons nous sur quelque chose de concret : "
Nocturnal March".
Cet album porte admirablement bien son nom. Une fois le bouton lecture enclenché, la bête se met en marche et ne laissera que très peu de survivants derrière elle.
Je vais faire court : Nous sommes en présence d'un pur album de black. Ni plus, ni moins. Ce CD sent la mort et le sang à plein nez. Tout y est peint en noir.
Il est doté de deux chansons instrumentales de facture plutôt conventionnelle (le souffle du vent, de lointains hurlements agonisants) mais efficaces.
Darkened Nocturn Slaughtercult sait poser des ambiances lourdes. On a l'impression tout le long de l'album d'avoir un couvercle permanent au-dessus de nos têtes, qui n'a pour but que de nous étouffer pour mieux nous laisser à la merci de cette légion, venue tout droit des enfers.
De son coté, Onielar n'a rien à envier à ses confrères masculins. Sa voix est très puissante mais pas trop, elle sait s'en servir à bon escient. Elle ne couvre pas les très bonnes performances des musiciens ("
Spectral Runlets Of Tulwod": Horrn sait se faire plaisir), mises en valeur par l'excellente production. Car c'est ici que se situe le point FORT de cet album. Le son est assez clair pour un enregistrement de true mais ne perd absolument rien en puissance.
Un autre point positif est la composition des morceaux en eux mêmes. Nous n'avons pas l'impression, comme dans bon nombre de disques de ce genre, d'écouter le même morceau du début à la fin. Les riffs se veulent la plupart du temps assez variés (mention spéciale au riff dantesque de "Chronicler Of Chaos").
Pour conclure, DNS (pour les intimes) ne fait pas les choses à moitié et nous offre au final un album dangereux, suintant la souffrance par tous les pores et l'occultisme si cher à tout ses membres.
Note: 17/20
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