Nine Levels

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15/20
Nom du groupe Chabtan
Nom de l'album Nine Levels
Type Album
Date de parution 20 Avril 2018
Enregistré à Hybreed Studio
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1.
 The Last Maya King
 
2.
 Escaping Seven-Death
 
3.
 Among the Demons
 
4.
 Jaguars Hunger
 
5.
 Never Ending Pain
 
6.
 Maya Messiahs
 
7.
 Xibalba
 
8.
 The Fall of Nojpetén
 
9.
 Nourished by Four Gods
 
10.
 Facing One-Death
 
11.
 The Last Maya God
 

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Chabtan


Chronique @ Groaw

11 Mai 2018

Une mélodieuse invitation tribale qui se montre finalement fallacieuse

Chabtan est un jeune quintuor de Death metal venant tout droit de notre tendre et chère capitale française. Avec déjà un EP et un album plutôt convaincant mais manquant cependant d’une certaine profondeur, nos hommes ont encore tout à montrer de leur talent et de leur créativité. Et jusqu’à présent, l’originalité a été pas mal négligée par notre formation, jouant d’un Death devenu trop conventionnel et fastidieux. Un tout qui sera malheureusement insuffisant pour espérer un jour percer cette scène française dominée par les frères Duplantier.

Avec Nine Levels, nous allons voir si notre quintuor a préféré jouer la carte de la sécurité en proposant une nouvelle fois un album purement et simplement Death, sans superflus qui pourraient être nocifs à l’écoute de l’ensemble ou au contraire, si nos frenchies ont enfin pris un virage qui serait susceptible d’être dangereux et de provoquer une chute fatale à nos talentueux parisiens mais qui leur offrirait la possibilité de lancer leur carrière et de se faire un petit nom.

Au niveau de la pochette, pas de grande différence par rapport à la dernière produite, si ce n’est qu’elle est plus effrayante, plus sombre et par conséquent moins accommodante. On retrouve une nouvelle fois un corps (cette fois-ci d’homme) faisant référence à la civilisation maya avec ses masques et ses machiavéliques élaborations. On peut donc s’attendre à avoir un Death plus saignant, plus mordant, plus impétueux que jamais, à la limite d’un Deathcore impitoyable ce qui signerait la principale métamorphose de nos musiciens.

Et pourtant, dès les premières notes de The Last Maya King, nous sommes agréablement surpris avec cette flûte inquiétante, prévenant du danger qui s’approche, de cette montée en puissance qui se prépare pour mener à un jeu de percussions qui nous fait immédiatement penser à l’atmosphère d’un Sepultura ou d’un Soulfly, dans les temps d’un « Roots » ou d’un « 3 » : très latino et plutôt entraînant. Vient ensuite un chant hargneux, pouvant parfaitement faire allusion au travail vocal de Max Calavera dans des titres comme « Roots Bloody Roots » ou encore « Prophecy ». Cependant, il est important de souligner la grande différence entre cette première toile et les morceaux cités précédemment : la mélodicité. En effet, là où « Roots » ou « 3 » se montraient sauvages et indomptables, The Last Maya King se montre beaucoup plus accessible et harmonieux, en témoigne le délicieux jeu de guitares.

Escaping Seven-Death se montre assez ressemblant au précédent décor avec sans doute une flûte un peu plus omniprésente, mélangée avec le reste de l’instrumental mais également nettement plus féroce avec une batterie intense, à la limite d’un Deathcore sans pitié. Jusque-là, votre noble chroniqueur est plutôt séduit par l’ensemble, mais cela ne durera pas très longtemps.

En continuant à parcourir ces tableaux, on se rend bien vite compte que ce Nine Levels ne nous laisse aucun répit, en continuant cette savoureuse fraternité entre ces consonnances méso-américaines et ces rythmes impétueux qui se révèleront rapidement être étourdissants, dues notamment à un mixing un peu invraisemblable. Car effectivement, la batterie est bien trop prépondérante dans son ensemble. Alors certes, le jeu de Charles Philly (le batteur) est assez saisissant avec des accélérations fulgurantes mais celui-ci est bien trop mis en avant par rapport au reste, ce qui nuit précipitamment à notre écoute.

Ce qui saute aux yeux également, c’est que nos musiciens n’arrivent pas réellement à se détacher de leur univers dans cette galette. On ne s’en plaindra pas trop car le groupe nous a montré pour la première fois qu’il était capable d’innover en mélangeant différentes sonorités tribales mais les compositions se ressemblent quelques peu. On pourra tout de même noter les quelques secondes trashy de Never Ending Pain (qui sont pour le coup assez sensationnels mais qui noteront l’une des seules périodes où on pourra noter les prémices d’un solo de guitare), la petite balade enchanteresse de Maya Messiahs qui nous ravira avec son chant monastique, les côtés Heavy metal de The Fall of Nojpetén, hymne rendant parfaitement hommage aux dieux Mayas ou encore Nourished by Four Gods qui s’apparenterait presque à du neo si le travail vocal n’était pas présent, ce qui dans notre cas, ne nous déplait absolument pas puisqu’il montre que nos parisiens sont capables de se dissocier de leur principale idée.

Le travail vocal est en revanche impeccable avec un chant screamé varié qui ajoute une once d’impétuosité et qui nous fait voyager dans le monde très fermé des Mayas, dont on ne connait finalement pas grand-chose.

La similarité entre les toiles fait qu’il n’y a pas de titres « forts » dans cette galette : on écoute, on attend et finalement, on reste un peu sur notre faim car on s’attend à un dénouement et une situation finale, comme pour une histoire qui ne viendront jamais. C’est un peu comme si l’histoire des Trois Petits Cochons s’arrêtait au moment où le loup détruit la maison de paille et de bois mais pas celle de briques. Pas vraiment passionnant donc et un peu décevant par la même occasion …

Nine Levels est une mélodieuse invitation tribale qui se montre finalement fallacieuse. Chabtan a su montrer une nouvelle facette de son talent avec un mélo-death(core) parsemé de touches tribales mais n’a pas su l’exploiter convenablement, due notamment à un mixing décevant et d’une redondance entre les morceaux incontestable. On notera tout de même que notre quintuor a su sortir de sa zone de confort et qu’avec un redoublement d’efforts, il sera capable d’ici peu de nous transporter dans un autre monde, celui d’une civilisation trop longtemps restée mystérieuse, celle d’un peuple ensorcelant et captivant.

4 Commentaires

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darkflo - 11 Mai 2018:

Cet album est excellent pour ma part (tout comme The Kiss of Coatlicue). En toutr cas merci pour ta chro.

Groaw - 11 Mai 2018:

Comme quoi les goûts et les couleurs ne se discutent pas.

J'ai trouvé The Kiss of Coatlicue assez barbant et terriblement décevant. Ca a fait une pub pas possible à l'époque pour un résultat peu réjouissant et finalement, assez ordinaire. Avec ce Nine Levels, c'est déjà mieux mais ça reste assez moyen, même si l'originalité est là.

En tout cas, cela ne m'empêchera pas de continuer à les suivre car le talent de ces français est indéniable.

darkflo - 11 Mai 2018:

@Groaw: "En tout cas, cela ne m'empêchera pas de continuer à les suivre car le talent de ces français est indéniable."

Je suis toutà fait d'accord avec toi, Chabtan en a dans le ventre et je pense que le suivant sera meilleur (esperont) . Après comme tu le dis les goûts et les couleurs ne se discutent pas, moi j'aime casi toutes les pistes du premier et également du second. Ils n'ont sortis que deux cd donc on vera bien avec les suivants.

 
Vince33 - 13 Mai 2018:

Excellente découverte

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