Il y a des disques maudits et des groupes maudits comme il y a des films maudits. On fête actuellement la ressortie de «
Titanic » en 3 D en rappelant la pléthore d’Oscars obtenue à sa sortie. Et pourtant, en 1997, sortait le chef d’œuvre des films noirs «
Los Angeles Confidential » avec Kim Bassinger en femme fatale et qui révèle, dans un de ses meilleurs rôles, Russell Crowe (le futur
Gladiator himself). Le film est remarqué par la critique et bénéficie d’un succès d’estime, mais la Caprio-mania a tout écrasé. Prenez
Tokyo Blade. Surtout ne vous fiez pas au nom du groupe, il ne s’agit pas de compatriotes nippons de «
Loudness ».
Tokyo Blade est issu de la NWOBHM (donc forcément Britanique, of course). Le groupe a été formé en 1981 par Andy Boulton et Andy Robbins et s'est d'abord appelé
Killer puis Genghis Khan pour enfin prendre son nom définitif en 1982. Leur premier album, «
Tokyo Blade » sorti en 1983 est remarqué non pas pour son originalité criante (les influences notamment « Maideniennes » sont bien présentes) mais par des mélodies accrocheuses et des parties de guitares très réussies. Il est édité l’année suivante aux Etats-Unis sous le titre «
Midnight Rendez-Vous » avec quelques changements, surtout d’ordre, dans la tracklist. Comme bon nombre d’albums de l’époque,la production est disons le... « discutable », mais il dégage un sentiment de « pêche » tout à fait réjouissant. Le groupe se forge un nom à travers des prestations scéniques de qualité et débordantes d’énergie (et le look inénarrable du groupe ! ah, ces fameux tee-shirts du soleil levant). Leurs performances seront d’ailleurs relatées dans notre presse nationale (surtout
Metal Attack, qui défendait le combo bec et ongle).
«
Night of the Blade » sort en 1984. L’inspiration des morceaux reste dans la veine du précédent opus mais le groupe est passé à la vitesse supérieure. L’horizon des influences s’est un peu élargi (
Def Leppard,
Judas Priest et une légère pincée de speed pour le titre éponyme (toute proportion gardée). L’ouverture, très Leppardienne, contient les atouts d’un hit en puissance avec son refrain entêtant. S’ensuit le premier morceau de choix de l’album : le titre éponyme. Démarrage sur un riff de folie suivi de l’enchainement avec la batterie, décollage de tapisserie garantie si vous écouter trop fort. Le refrain et au diapason et nous obtenons un superbe morceau heavy/speed se rapprochant un peu du « Future World » de «
Pretty Maids ». «
Tokyo Blade » garde toujours sa marque de fabrique. A savoir de magnifiques mélodies à travers les parties de guitares. «
Warrior of the Rising Sun » et «
Lightning Strike » sont des modèles du genre. L’émotion toute particulière dégagée dans «
Dead of the
Night » finit de convaincre que
Tokyo Blade n’est pas qu’un simple ersatz de la vierge de fer. Mais cette même année 1984 a vu la sortie d’albums d'un autre calibre : « The Last in Line », «
Red, Hot and Heavy », « Ride The Lightening »… pour ne citer que ces mythes et qui écrasent un peu la concurrence. (C’était vraiment bien d’avoir 16 ans en 1984 !). La suite, à l’instar de «
Pretty Maids », après la sortie de deux albums consécutifs de qualité sera moins glorieuse. Le groupe n’a jamais vraiment réussi à passer un pallier supplémentaire. En 2011, sur «
Thousand Men Strong », le groupe reprend, certainement sur un coup de déprime, le titre “
Night of the Blade” dans une nouvelle version, qui au lieu de vous faucher, risque de vous plier… de rires.
Le groupe ne s’est jamais vraiment remis de cette période bénie…
18/20.
Quel plaisir de ré-écouter cet album ! warrior of the rising sun est sublime.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire