New World

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17/20
Nom du groupe Imperial Age
Nom de l'album New World
Type Album
Date de parution 27 Août 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1.
 Windborn
 03:40
2.
 Legend of the Free
 04:17
3.
 The Way Is the Aim
 04:01
4.
 Shackles of Gold
 04:02
5.
 The Wheel
 04:14
6.
 To the Edge of the Known
 03:40
7.
 Distant Shores
 04:44
8.
 Call of the Towers
 18:12

Durée totale : 46:50

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Imperial Age


Chronique @ ericb4

04 Septembre 2022

Une œuvre d'envergure et des plus subtiles pour couronner les dix ans de carrière du collectif russe...

Quatre années envolées déjà depuis son second et illustre album studio « The Legacy of Atlantis », une éternité pour la fanbase de ce groupe russe cofondé à Moscou en 2012 par les claviéristes et vocalistes Alexander "Aor" Osipov (ex-Revelance) et Jane "Corn" Odintsova. Ce qui ne signifie nullement qu'il soit resté terré dans l'ombre ce laps de temps durant, le combo nous octroyant la bagatelle de deux albums live (« Live in Wrocław » en 2019 ; « Live on Earth (The Online Lockdown Concert) » en 2020), auxquels succéderont quatre singles (« Demons Are a Girl's Best Friend » en 2021 ; « The Way Is the Aim », « Legend of the Free » et « The Wheel » en 2022), que complétera une opulente compilation (« Songs of Power » en juin 2022). Une manière habile de nous faire patienter avant de nous octroyer son troisième et présent opus de longue durée, « New World », signé, lui, chez le jeune label britannique Atlantean Records. Ce faisant, les huit pistes de ce nouvel effort permettront-elles au collectif russe, aujourd'hui installé en Turquie, de l'asseoir un peu plus encore parmi les valeurs confirmées de ce si concurrentiel registre metal ?

Dans ce dessein, nos deux maîtres d'oeuvre ont à nouveau sollicité l'empreinte de la soprano Anna Moiseeva (Kiara) et celle du guitariste/bassiste Belf (Ashen Light, Rubicon, Stigmatic Chorus...). Si le départ du batteur Max Talion (Biorate, Kiara...) et du guitariste Pavel ''Vredes'' Maryashin (Despair, Sinful, Kiara...), au moment-même de la réalisation de l'opus, fut une terrible épreuve pour le groupe, ce dernier a prestement réagi en s'agrégeant alors les talents du batteur italien Manuele di Ascenzo et du guitariste turc Kublai Kapsalis. De cette collaboration émane un propos metal symphonico-opératique progressif à chant mixte, pourvu d'une ample couverture de choeurs et teinté d'une touche folk, soit dans le sillage du précédent effort pour l'essentiel, mais pas exclusivement ; si l'ombre de Therion, Rhapsody ou Visions Of Atlantis planerait encore sur les 47 minutes de la rondelle, celle de Lyriel n'en serait pas absente. Tout comme son devancier, ce méfait jouit d'une production d'ensemble de bonne facture : un enregistrement n'accusant que d'infimes sonorités parasites doublé d'une belle profondeur de champ acoustique et des finitions passées au crible. Il ne nous reste plus qu'à suivre nos acolytes dans leurs pérégrinations...


A l'instar de son prédécesseur, cet opus marquera les esprits tout d'abord par ses pistes à la cadence mesurée. A commencer par « Windborn », ''therionien'' mid tempo aux frissonnants arpèges d'accords et emmené par une imposante et enveloppante chorale dont rien ni personne ne saurait enrayer la marche en avant. Dans cette mouvance, muni d'un refrain immersif à souhait, mis en exergue par les chatoyantes inflexions de Jane et gravé d'un sillon mélodique certes convenu mais des plus enchanteurs, le chevaleresque « The Way Is the Aim » jouerait, lui, dans la catégorie des hits en puissance que l'on ne quittera qu'à regret. Et comment ne pas se sentir happé par l'infiltrant cheminement d'harmoniques dont se nourrit le ''rhapsodien'' « To the Edge of the Known » ? L'impression de puissance dégagée parallèlement par le tonitruent et imposant dispositif vocal est telle qu'elle contribuera à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée.

Quand il en vient à accélérer le rythme de ses frappes, le combo russe trouve à nouveau et bien souvent matière à aspirer le tympan. Ce qu'atteste, d'une part, « Legend of the Free », up tempo power symphonique à la croisée des chemins entre Rhapsody Of Fire et Therion ; s'observe alors une jouissive triangulation entre nos trois vocalistes patentés qu'escortent leur garde rapprochée, qui a pour corolaire un entêtant refrain et des enchaînements intra piste des plus sécurisants. On retiendra, d'autre part, l'impulsif « Shackles of Gold » comme le jovial « The Wheel » tant pour leur énergie aisément communicative que pour leurs grisantes et inaltérables rampes de claviers ; non sans rappeler un Visions Of Atlantis des premiers émois, ces enjoués manifestes laissent tous deux entrevoir un corps oratoire évoluant à l'unisson et des plus enveloppants. Et comment esquiver « Distant Shores » sans éprouver de tenaces regrets ? Ce troublant mid/up tempo folk symphonique au carrefour entre Visions Of Atlantis et Lyriel, au regard de ses violoneux arpèges et de son refrain catchy encensé par nos vocalistes au grand complet, se jouera assurément de toute tentative de résistance à son assimilation. Mais le magicien aurait encore un dernier tour dans sa manche...

C'est au cœur d'une ample pièce en actes metal symphonico-progressive et opératique que nous immerge le sextet russe pour achever son périple et le nôtre. Un exercice de style auquel ce dernier est déjà rompu, en témoigne « Turn the Sun Off! », issu de son premier et éponyme album, sorti voilà dix ans. Plus emphatique que son aîné, le dantesque, altier et ''therionien'' « Call of the Towers » déploie, lui, ses quelque 18:12 minutes d'un spectacle à la fois épique et romanesque, où les péripéties sont loin de manquer à l'appel. En outre, de seyantes rampes de claviers inondent les ponts technicistes, au demeurant, judicieusement placés sur notre route ; ponctué d'apparitions furtives d'une délicate trompette, laissant entrevoir d'intrigantes notes échappées d'un orgue d'église ainsi qu'un vibrant solo de guitare, le classieux effort offre parallèlement une heureuse symbiose entre les claires empreintes de nos vocalistes patentés et l'imposante muraille de choeurs. Au soufflant final en crescendo dispensé d'achever de nous convaincre de détenir-là la pépite de l'opus.


Au final, les quatre années séparant ce troisième mouvement de son devancier ont plaidé en la faveur du combo russe. Offrant moult moments de pure jouissance auditive à l'aune de ses mélodies finement ciselées, de prestations instrumentales et vocales difficiles à prendre en défaut, de la qualité ses arrangements comme celle de son ingénierie du son, cet essai ne se quittera que pour mieux y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Eminemment varié sur les plans atmosphérique, rythmique et surtout vocal, et n'accusant pas l'ombre d'un bémol susceptible d'affadir l'attention du chaland, le méfait se suit de bout en bout sans encombres.

A l'image du précédent effort, le collectif continue à suivre à la trace ses illustres maîtres inspirateurs. Etat de fait qui, une fois de plus, traduit une prise de risque minimaliste autant qu'un relatif manque d'épaisseur artistique accolé au projet. On aurait, par ailleurs, souhaité des exercices de style plus variés qu'ils n'apparaissent, ballades et instrumentaux étant ici aux abonnés absents. Là encore, de par leur densité, leur positionnement et leur fréquence d'apparition, les choeurs tendraient davantage à éclipser qu'à valoriser les lignes vocales des principaux et valeureux protagonistes.

Marquant néanmoins une évolution stylistique par rapport à son aîné, recelant une technicité instrumentale des plus solides mais savamment dosée, et, en dépit du classicisme de l'exercice, ce nouvel élan est de nature à asseoir un peu plus encore le groupe parmi les valeurs confirmées du genre. Aussi se plait-on à effeuiller une œuvre d'envergure et des plus subtiles pour couronner les dix ans de carrière du collectif russe...

Note : 15,5/20

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