Ca fait un petit moment que le quatuor originaire de Moscou fait parler de lui, entre des shows plutôt salués, deux albums à son actif et plusieurs signatures chez des labels russes tels que Molot Records, MSR et maintenant Irond Records.
Armaga aura surtout fait sensation lors de la sortie de son premier DVD live, projet ambitieux pour ce jeune groupe manquant d'expérience, ce qui s'est vite fait ressentir, notamment au niveau d'un manque certain d'immersion. Pourtant, le combo a plus d'une corde à son arc et il compte bien le montrer avec la sortie de son nouvel album « Mystic ».
Il s'agit du premier album avec le nouveau chanteur, Sergey Morozov, qu'on avait découvert sur le « Walpurgis
Night ». Il faut dire que son arrivée dans la bande a quelque peu changé les habitudes d'
Armaga, qui avait fait deux albums mélangeant le doom/gothique et le black symphonique. On avait autant droit à des passages lents, lourds, glauques et mélancoliques qu'à des passages plus rapides, plus black et davantage symphoniques. L'univers était alors horrifique et le groupe jouait avec les atmosphères, à la rencontre de fantômes ou d'être surnaturels. Avec « Mystic », il semble qu'
Armaga ait décidé de nous faire rentrer dans son antre. Fini les pochettes mystérieuses avec ce fameux manoir, l'auditeur est cette-fois en plein dans la gueule du loup, pour le meilleur et pour le pire.
Les Russes ont quelque peu laisser tomber leur fameuse alternance pour se concentrer sur une sorte de dark/horror metal. Les éléments black n'existent quasiment plus, si ce n'est la voix de Sergey, octroyant des cris tout à fait caractéristiques à certains moments. A contrario, ce sont les éléments death qui prennent l'avantage, que ce soit au niveau des riffs principaux, et du growl, très présent («
Avenger », «
Howl of
Despair »). Toutefois, il n'y a pas tant d'accélérations que ça. Le rythme est tantôt lent, tantôt quasi mid tempo, si bien que les atmosphères restent pesantes et plutôt lugubres lorsqu'apparaissent les claviers comme sur « The
Past » ou « Mystic », où s'introduisent quelques murmures inquiétants.
Ces éléments permettent au metal d'
Armaga de garder son côté horrifique et étrange, comme si des contes horribles nous étaient narrés par un Sergey plutôt convaincant. Les piano, cloches, orgues, xylophones et violons nous embarquent dans ce monde particulier. La démarche en elle-même rappelle les Néerlandais de
Carach Angren, que ce soit sur « Trace of Time » ou le flagrant « The
Lost Casket », misant sur des voix horribles et un piano dérangeant.
Mais
Armaga ne laisse pas de côté ses influences doom pour autant. Car même si le rythme a quelque peu accéléré depuis l'opus «
Dark Authority », certains titres gardent cette empreinte toute particulière, comme sur «
Masterstroke » et son ensemble bien doom/death, bien que les claviers symphoniques soient de la partie.
On peut de plus remarquer une réelle amélioration au niveau de la production, plus puissante. Les guitares s'imposent davantage ainsi que le chant. Les sonorités symphoniques sont même plus travaillées et plus réelles, collant davantage au concept des Russes, en particulier sur le plus rapide des morceaux, «
Evil Spell », bien plus proche du black symphonique actuel, ou sur l'instru finale « Rumble of Horror ».
Armaga rend donc sa musique encore plus « mystique » sur cet opus, renforçant sa personnalité et propulsant l'auditeur dans son univers macabre. Le quatuor a pris l'assurance nécessaire pour convaincre son public mais il faudra encore beaucoup d'effort pour jouer dans la cour des grands et impressionner, par la même occasion.
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