Les groupes russes ont beau être de plus en plus nombreux, ils sont sans aucun doute les plus productifs et les plus fidèles au poste. Les formations tiennent souvent la route et malgré des changements de line-up, cela ne les empêche pas de continuer leur bonhomme de chemin et livrer des albums à intervalles réguliers.
Armaga, originaire de...Moscou, affiche une stabilité depuis l'arrivée du chanteur Sergey en 2011. Le trio, mené par le guitariste/claviériste Andrey, semble présent et populaire dans le domaine du metal extrême. Il faut dire qu'
Armaga a un parcours atypique, démarrant avec un doom/gothic et continuant avec un dark symphonique à la thématique "horror". Il remet le couvert en cette fin d'année avec son nouveau méfait "From
Black Abyss".
On quitte enfin les manoirs hantés, principaux lieux d'action des précédents opus, pour se diriger vers les océans et les navires pirates fantômes, à la manière d'un
Carach Angren, d'un
Winterhorde ou d'un Immergo. Ici, il est question d'abysses, de barons des océans, de créatures fantastiques, de
Silhouettes inquiétantes et d'îles mystérieuses. Les Russes ne réinventent rien mais perpétuent la tradition des récits de voyage et autres carnets de bord relatant des rencontres inattendues.
On rentre dans le sujet avec "Monarchy of
Darkness" aux orchestrations impériales, dévoilant petit à petit des riffs lancinants guidés par quelques roulements de pédales. Sergey alterne growl death et chant écorché comme il le faisait sur l'album "Mystic". Difficile de savoir dans quel registre il excelle le plus tant il montre certaines faiblesses mais son style vocal s'intègre bien aux compositions sinistres et sombres comme sur un "
Silhouette" entrainant avec son motif mélodique propre au black sympho.
Même si les ambiances et les mélodies proviennent directement du black metal,
Armaga ne joue pas vraiment dans ce registre. Il digère tout un tas d'influences pour en faire un ensemble homogène et crédible. D'où cette appellation "dark" qui colle très bien à sa musique. On se retrouve avec autant de touches gothiques (les choeurs notamment), que de touches death (les riffs et vocaux) et très rarement black. Avec le côté "horror" véhiculé par les claviers, on obtient un mélange sympathique, mais pas original, d'autant plus que les Russes tendent à se répéter ("From
Black Abyss" et "
Dust" tournent sur les mêmes types d'accords).
La bande tente malgré tout de diversifier son propos, en intégrant violons, choeurs, cuivres et autres clochettes. Mais pour un album à la thématique maritime, on se serait attendu à plus de sons et de samples rappelant l'océan. Il serait tout à fait possible de se croire dans le manoir hanté de "Mystic" ou de "In the
Ruins". La pochette est de plus trompeuse car avec cette tempête qui fait rage, on aurait aimé des titres plus furieux et véloces, ce qui n'est pas vraiment le cas. Le rythme n'est jamais très rapide sauf peut-être sur "
Athame". Autrement, c'est du mid tempo classique, voire même un peu en-dessous comme "
Fallen Duchess" ou "
Dust".
Hormis ces quelques points, "From
Black Abyss" est un album convaincant qui apparaît comme le digne successeur de "Mystic". Même s'il n'y a rien de bien nouveau, les Russes livrent des compositions intéressantes, parfois prenantes. Les ambiances sont présentes, les riffs - bien que simples - entrainent, et le chant - même si un peu faiblard - arrive à relever certains passages. En clair, on passe un bon moment.
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