Monsters

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17/20
Nom du groupe D'EspairsRay
Nom de l'album Monsters
Type Album
Date de parution 28 Juillet 2010
Style MusicalVisual Kei
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1. Human - Clad Monster
2. Death Point
3. 13 - Thirteen
4. Love Is Dead
5. Devil's Parade
6. Dope
7. Falling
8. Progress
9. Final Call
10. Abyss

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D'EspairsRay


Chronique @ Simon86

15 Septembre 2010
Après avoir tenté en vain et avec une certaine maladresse de refaire surface à la lumière par moments sur l'album précédent, les D'espairsRay s'enfoncent définitivement dans les ténèbres pour ce nouvel opus, nous dévoilant enfin leur vrai visage qu'ils tentaient en vain de cacher.
Dès les premières notes de "Human-clad monster" le ton est donné: riffs lourds et ambiance torturée sur fond de beats électro ouvrent le bal pour le « monstre », suivi d'un cri déchiré de Hizumi. Le groupe a-t-il retrouvé sa fureur d'antan ou n'est-ce qu'une réminiscence, symbole d'un passé oublié? Et bien dès le second morceau le réponse se fait évidente: oui le groupe a retrouvé sa hargne des débuts, mais ne délaisse pas pour autant son évolution récente. Si les riffs et le son d'une manière générale se veulent plus lourd que sur les deux derniers albums, D'espairsRay reste dans un registre rock tinté d'électro, dont le plus bel exemple est le deuxième single de cet album, j'ai nommé "Love Is Dead". Et il est vrai qu'après les deux singles qui ont précédé cet album, le premier étant le très rock "Final Call", et après écoute des deux premiers titres de Monsters, on est en droit de se demander comment il vont s'intégrer dans l'album et comment rendre le tout cohérent pour ne pas répéter les quelques maladresses du grand frère. Et bien de la cohérence, il y en a. Je dirai même une cohérence tout au long de l'album qu'on a pas retrouvé depuis Coll:Set. Voyons cela de plus près.

Monsters débute donc avec "Human-clad monster", soit le monstre déguisé en humain. Comme une véritable prise de conscience de son identité, ce morceau démarre sur des beats électro, suivis d'un riff lourd et d'un hurlement de Hizumi. Le ton est donné. L'album sera torturé, sombre, mais soutenu par un rythme entraînant. Ayant révélé sa véritable identité, les D'espairsRay vont pouvoir repartir au point mort sur des nouvelles bases en confirmant ce que le premier titre laissait présager: la hargne est présente, l'énergie au rendez-vous. Les hurlements de Hizumi sont de retour, refrain mélodieux tout en restant dans le ton de l'album, guitares acérées, basse présente, batterie efficace. Puis une cadence militaire vient casser le rythme. Le monstre est lancé, il marche et rien ne l'arrêtera. C'est ce que nous dit la batterie de Tsukasa, gardant cette rythmique entêtante tout au long d'un des titres les plus surprenants que nous est proposé le groupe jusqu'à présent: "13 -thirteen-", le chiffre porte-malheur. Annonciateur de mauvaises nouvelles? Assurément.
C'est sur claviers et rythmes dansants que Hizumi et ses comparses célèbrent avec ironie la mort de l'amour sur "Love Is Dead". Morceau complètement décalé, il se cale avec merveille dans cet album, nous dévoilant un peu plus le visage de ce monstre qui semble danser au milieu des délaissés, se riant de leur désespoir. Monstre qui va ensuite défilé au milieu de ces gens dans un titre particulièrement sombre: "Devil's parade", où il se dévoile encore plus à nos yeux, se montrant beaucoup plus malsain qu'auparavant. Le titre est lourd, pesant, et semble engloutir les alentours dans les ténèbres. Ténèbres qui ne seront jamais aussi profonds que sur "dope". Point culminent de l'album pour ce qui est de la noirceur, il semble que la dépression est atteint le groupe. Effet de stupéfiants? Ou ces stupéfiants sont-ils justement le moyen de tenter d'échapper à ce monstre qui prend le contrôle de manière violente? Toujours est-il que "dope" est le tournant de l'album. Après c'est la chute.
"Falling" débute sur des arpèges presque joyeux débouchant sur un cri déchiré de Hizumi qui couvre un riff à la mélodie positive, changeant la donne après ce début trompeur. A mon sens ce morceau est dans la continuité des titres "Yozora" et "Heaven's color" présents sur Redeemer, sauf qu'au lieu de casser l'ambiance comme ses prédécesseurs, il garde cette noirceur caractéristique de l'album, symbolisant peut être la chute définitive du groupe dans les abîmes. Abîmes dans lesquels ils vont progresser sur le titre suivant, plus calme, plus mélancolique avant de tenter un ultime appel en revenant sur un son plus rock, plus entraînant, mais à aucun moment ne réussissant à remonter vers la lumière. Le titre est triste, désespérant, traînant un lourd fardeau: celui de la résignation. Le monstre est sorti. Cette résignation se sent très bien sur le dernier morceau "Abyss", mélancolique à souhait, ou tout le désespoir ce sent sur ce refrain particulièrement poignant, tel un adieu. Un adieu à la lumière. Au fond des abîmes demeure le monstre.

D'espairsRay nous livre donc un album qui se veut comme un retour aux sources (dope aurait très bien pu figurer sur Coll:Set) tout en intégrant l'évolution récente du groupe. Délaissant les excursions pop/rock de Redeemer, D'espairsRay se replonge dans les ténèbres, comme si la rédemption tentée précédemment ait fait ressortir le monstre tapis au plus profond du groupe. Monsters nous livre également quelques surprises comme "13-thirteen-" et sa rythmique implacable, et l'omniprésence de sons électro dans l'album, beaucoup plus mis en avant que dans les opus précédents, sont utilisés avec justesse. Les titres s'enchaînent avec une aisance déconcertante malgré la variété de titres proposés (et oui, pas un morceau ne ressemble à l'autre, du très bon travail de ce côté là!), le tout guidé par cette noirceur retrouvée que rien ne laissait présager, et ce n'est pas le dansant "Love Is Dead" qui change la donne de par son côté faussement joyeux, célébrant avec sarcasme la mort de l'amour (« Lalala lala Love Is Dead ») et trouvant tout-à- fait sa place au sein des autres compositions torturées que nous propose le groupe.
Sans fausses notes, à la fois varié et homogène, proposant une véritable ambiance, il n'est pas trop de dire que D'espairsRay nous livre là son meilleur album. La question qu'il est maintenant légitime de se poser est: est-ce que le groupe c'est enfin trouvé avec cet album ou est-ce une synthèse de tout ce qu'ils ont fait jusqu'à présent et qui annonce une nouvelle orientation musicale? Quoiqu'il en soit c'est un album décisif dans la carrière du groupe.

28 Commentaires

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Simon86 - 11 Janvier 2011: Tu as raison au sujet de la note : je suis en train de revoir mon système de notification.
En revanche je ne lui trouve pas Coll:set supérieur. Beaucoup de gens restent scotchés sur les premières sorties des groupes, clamant une perte d'identité et d'inspiration au fil des années, et finalement restent figés dans des temps révolus. Pour moi Coll:set était très bon, mais je préfère d'avantage leur son actuel (mis à part quelques fausses notes sur Redeemer).
Et je pense sincèrement pas que les problèmes vocaux d'Hizumi soient une excuse. Quand on regarde de plus près l'industrie du disque nippon on s'aperçoit que les groupes préfèrent sombrer dans les bas-fonds de la médiocrité plutôt que de se mettre en pose afin de se renouveler.
Je redescend donc ma note à 16, qui me semble plus approprié et objectif.
mucc00 - 12 Janvier 2011: Je trouve ça honnête de prendre en compte ce que j'ai pu dire par rapport à la note.

Ceci dit je ne m'estime pas figé "dans un temps révolu". J'aime leur progression musicale, pour autant je trouve absurde de dire que cet album retourne aux origines du mal. Il est certes puissant et propre dans la production. Il est aussi assurément plus sombre que Redeemer. Mais tu remarqueras que les parties chantées (prépondérantes) sont en voix claire et non avec cette voix rocailleuse des débuts. Et puis les chansons sont assez souvent coupées par des passages calmes relativement longs. C'est pour ça que je trouve cet album loin des obscures contrées visitées par D'espairs ray dans Coll:set.
Pour le reste je suis daccord avec ce que tu dis.
Quand aux nombreux groupes de visu, que je crois connaitre assez bien, beaucoup d'entre eux s'arrêtent après la constatation d'un vide artistique.
Je crois que cette pose tombe à pic et j'espère deux choses, qu'ils nous reviennent et que cet album soit le point de départ vers d'un voyage plus glauque, à l'égal d'un coll:set (mais avec leurs nouvelles inspirations).
Temnota - 26 Janvier 2011: Personnellement je trouve MONSTERS aussi puissant et fouillé que [Coll : set].

Tout le monde ne jure que par ce dernier car c'est celui avec lequel ils ont connu le groupe. Avec un peu de recul, on remarque que les compositions de MONSTERS sont aussi riches en sons et sonorités, et aussi variées que celles de [Coll : set].



De plus je ne trouve pas une piste comme LOVE IS DEAD plate, bien au contraire. Elle a bien plus de reliefs et d'impact que son aînée sur MIRROR : Kogoeru yoru no saita hana.



Son effet en live ne fait que renforcer ça.



Les pistes où l'on sent vraiment la croisée de ce qu'ils ont accompli avec leur nouvelle façon de faire ce sont bien PROGRESS et FALLING. Deux morceaux dans un registre plus dans le ton du métal de leurs dernières années que de l'indus de leurs premières... Mais je les vois vraiment comme les héritières de titres comme Hai to Ame et TAINTED WORLD.



On pourrait également citer CROSSED ARROWS dans ce même registre mais ce n'est pas une piste de l'album à part entière bien qu'elle y aurait trouvé sa place.



L'autre exemple fortement parlant c'est dope. On renoue avec un son purement néo-métal et industriel croisé à leurs explorations du genre hopcore depuis Going on!.



Cet album est tout ce qu'il y'a d'inspiré et surtout ce qu'il y'a de plus honnête. 10 pistes pour un gage de qualité, ils sont honnêtes avec ça. Ils n'ont pas voulu faire de remplissage inutile et ont bien conscience qu'en 1 an de temps on ne peut pas composer hit sur hit alors ils ont opté pour garder leurs meilleures dernières productions et c'est franchement tout à leur honneur.



Qui plus est, je trouve cela un peu bête d'insinuer que la pause prise par le groupe est en réalité pour éviter le flop d'inspiration et qu'on se serve de l'excuse de l'oedème des cordes vocales d'HIZUMI pour dissimuler ça. C'est être relativement de mauvaise foi que de dire ça.



Le groupe joue ce qu'il aime et ça se sent.



Je ne vois pas à quoi cela sert d'attendre un [Coll set] 2 car ça n'arrivera jamais. [Coll set] tout comme les autres sont des pièces uniques, et refaire ce qui a été fait à l'époque de ces albums c'est impossible et surtout artistiquement inintéressant.



De plus, D'espairsRay est un groupe qui a aujourd'hui 11 ans, les membres ont atteint la trentaine il y'a peu et je ne pense pas qu'à 30 ans on a la même vision des choses qu'à 20. Ils peuvent exprimer des sujets communs mais avec un angle de vue différent, une vision plus mûre, plus adulte.



Faut surtout attendre de D'espairsRay qu'ils continuent à faire de la musique de façon intelligente, honnête et surtout qu'ils prennent leur pied à le faire.



Voilà tout.
mucc00 - 07 Fevrier 2011: Je ne vois vraiment pas en quoi émettre l'hypothèse qu'ils soient en pause pour manque d'inspiration soit stupide. C'est au contraire extrêmement bien calculé. La pause est justifiée par l'état de santé d'Hizumi et permet au groupe de réfléchir à de nouvelles pistes musicales. En plus ca leur permet d'éviter d'être considérés en panne d'inspiration dans le cas ou ils auraient annoncé une simple pause.

Certes ils ont désormais trente ans, mais est-ce que cet age est gage d'une meilleur créativité, je ne vois pas en quoi. Pour ma part je trouve cet album d'un bon niveau mais je reste tout de même sur col:set. Qui, soit dit en passant, n'a pas été la première chose que j'ai entendu d'eux. J'ai surtout accroché avec Terrors et kumo.

Malgré ce différent j'ai vraiment bien aimé la chronique que t'as fait du dernier Dir en grey que je trouve orgasmique et geniallissime. D'ailleurs je te conseil leur live (uroboros with the proof in the name of living) qui est vraiment bien.
C'est d'autant plus troublant que tu puisse placer monsters et uroboros au même niveau. Meme coll:set, que j'adore, n'est pas a ce niveau alors monsters et ses refrains souvent chantés en voix claire, et de façon assez plate de surcroit... Enfin c'est mon point de vue et je comprend que tu en aies un différent. Ceci dit évite d'être inutilement dédaigneux parce que ca n'étaye en rien ton argumentation.
On peut reconnaitre à cet album une vraie puissance au niveau du son, c'est très net, propre. Mais je trouve ca trop convenu, pas assez roots. J'attends vraiment pas un coll:set 2; j'attends un peu plus de rage, qqchose de moins carré, moins convenu aussi, avec des aspérités marquées. En l'écoutant ce CD, j'ai eut l'impression d'entendre un même morceaux quasiment tout du long.
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