Depuis la sortie de son premier full length en 2008 («
Conclusion of an Age »), il faut dire que
Sylosis enchaîne les succès, se plaçant comme il faut au sein des groupes les plus en vogue du moment, grâce à un certain talent il faut dire. Les Britanniques n'ont pas perdu l'occasion de nous en faire voir de toutes les couleurs avec des compositions thrash/death techniques et décoiffantes, modernes, bien évidemment. A peine un an et demi après la sortie du très bon «
Edge of the Earth », ils remettent le couvert avec un «
Monolith » confirmant leur maturité et leur savoir faire, mais révélant toutefois quelques faiblesses...
Tout d'abord, l'opus porte bien son nom. «
Monolith » est en effet un
Monolithe, un bloc épais et très costaud que l'auditeur doit supporter le temps de soixante douze minutes, à l'image de «
Edge of the Earth ». Même si sur ce dernier, il était facile de s'y accommoder, ce nouveau rejeton risque fort d'en lasser quelques uns sur la longueur tant
Sylosis peine un peu plus à varier les titres. Certes ces derniers sont d'ultra bonne qualité, bien burnés, efficaces et embarquants, mais il faut dire qu'arriver à la fin tient du miracle (en particulier quand déboule le
Monolithique « Enshrined » long de plus de dix neuf minutes...).
Ceci dit,
Sylosis reste fidèle à lui-même, avec une technique de haute volée, des mélodies qui restent en tête pendant un moment, des subtilités plus qu'intéressantes ainsi que des variations non négligeables. Le quatuor ne se contente évidemment pas d'effectuer dans un moderne thrash/death. Il arrive, une fois de plus, à déposer une certaine ambiance, renforçant même certains riffs et lignes de chant afin d'apporter quelque chose de sombre. Si le cœur des titres, en tant que tel, se veut plutôt traditionnel, avec ses saccades, ses parties bien lourdes et puissantes ainsi que son chant hurlé voir torturé, les intros ainsi que certains passages détiennent une certaine aura, conférant aux morceaux auxquels ils appartiennent une aura toute particulière. C'est le cas avec «
Out from Below », mais aussi avec « Fear the World », « What Dwells Within », «
The River »... Ce sont en générales des parties calmes, tranchant littéralement avec la déflagration qui finit par arriver, à coups de guitares tranchantes et de rythme endiablé.
Malgré l'efficacité et le dynamisme des compositions, c'est sans doute cette homogénéité qui, à la longue, empêche l'auditeur de tenir la cadence. Heureusement que quelques moments forts apportent un peu de piment dans tout ça, en particulier les touches limites black présentes sur «
Monolith », l'éponyme donc, le chant clair aérien de « What Dwells Within », les soli, ainsi que l'apport de sonorités ambiancées. Même si
Sylosis poursuit sur sa lancée en ayant le malheur de se répéter, il réussit tout de même à importer un petit quelque chose.
Les Anglais n'ont, de nouveau, pas raté leur coup. «
Monolith » prouve qu'ils ont le talent nécessaire pour concocter de bons albums mais aussi qu'ils ont la capacité d'éviter de trop tourner en rond : même s'il faut absolument travailler sur la durée des morceaux, les thématiques sont cette fois différentes. En effet le parolier n'évoque plus les problèmes personnels (entres autres) mais se concentre sur un concept basé sur le mythe grec d'Orphée et d'Eurydice.
Si vous suivez
Sylosis depuis un moment, ou si vous voulez tout simplement découvrir, n'hésitez pas à jeter une oreille attentive sur ce «
Monolith » produit par Romesh Dodangoda et masterisé par Jens Bogren (
Opeth,
Katatonia,
Soilwork...).
Edge of the Earth est l'un des albums qui ma marqué le plus tout genre confondu alors ... ^^
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