Mine of Pictures

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15/20
Nom du groupe Morlas Memoria
Nom de l'album Mine of Pictures
Type Album
Date de parution 10 Novembre 2017
Labels 7Hard
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Prolog
 00:42
2.
 Phantasien
 02:36
3.
 Whatever You Want
 03:45
4.
 Stormgiants
 03:14
5.
 Waters of Life
 04:02
6.
 The Old Man of the Wandering Mountain
 04:40
7.
 Uyulala
 02:48
8.
 Goab
 04:15
9.
 Hynreck (A Hero Called)
 03:34
10.
 Das Sternenkloster
 05:13
11.
 The Battle
 03:50
12.
 Mine of Pictures
 03:46

Durée totale : 42:25

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Morlas Memoria


Chronique @ ericb4

27 Juin 2019

Pas à pas, la formation teutonne entre dans une tout autre dimension...

Porté par un encourageant « Follow the Wind », son premier album full length sorti de terre il y a trois ans déjà, voici le sextet allemand enfin de retour, bien déterminé cette fois à venir jouer les trouble-fête parmi les Beyond The Black, Elvellon, Sleeping Romance et autres Once ou Metalwings, ses plus redoutables challengers. Le temps a semble-t-il joué en la faveur de nos acolytes, ces derniers nous octroyant dès lors un second effort de longue durée, « Mine of Pictures », débarrassé des finitions lacunaires et des tenaces sonorités résiduelles de son fringant aîné. Indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part du collectif germanique...

Ce faisant, la soprano, flûtiste et parolière Leandra Johne et ses compères nous livrent une douzaine de titres à l'ingénierie du son plus soignée aujourd'hui qu'hier, égrainés sur une bande auditive de près de 43 pimpantes, vivifiantes, énigmatiques et romantiques minutes. Tout en restant fidèle à ses aspirations premières, continuant d'évoluer dans un registre rock'n'metal mélodico-symphonique gothique et folk, le combo teuton nous octroie parallèlement l'une ou l'autre alternative atmosphérique gothique du plus bel effet. Aussi, s'y retrouvent harmonisées et réappropriées les empreintes de Nightwish, Delain, Xandria, Arven, Imperia et Eluveitie, tout en apposant son sceau artistique et technique sur la plupart des plages de l'opus. La chrysalide serait-elle en train de devenir papillon ?...


A la lumière des plus offensives de ses pistes, les plus nombreuses de l'opus, à l'instar du précédent effort, la troupe parvient le plus souvent, et d'un battement de cils, à générer un headbang bien senti. Aussi, le tympan sera-t-il aspiré par la déferlante à l'aune du pulsionnel « Phantasien ». Mis en exergue par les puissantes impulsions de la belle auxquelles s'adjoint une épaisse muraille de choeurs, ce bref mais vibrant mid/up tempo à mi-chemin entre un Nightwish de la première heure et Delain ne lâchera pas sa proie d'un pouce. Tout aussi mordant et non moins charismatique, « Goab » dissémine ses riffs crochetés adossés à une rythmique résolument frondeuse. Dans l'ombre d'Imperia, avec un zeste folk d'Eluveitie, magnifié par les célestes ondulations de la soprano, le brûlot joue lui aussi dans la catégorie des pistes aisément inscriptibles dans les charts et que l'on ne quittera qu'à regret. Et comment pouvoir opposer une quelconque résistance face à « Mine of Pictures », altier et frissonnant mid tempo progressif dans la veine d'Amberian Dawn (première mouture) ? D'une efficacité redoutable et d'une finesse d'écriture encore inédite, le seyant effort à lui seul nous fait comprendre que l'on s'apprête à entrer dans une tout autre dimension...

Tout en demeurant éminemment sanguins, d'autres espaces d'expression s'avèrent moins immédiatement accessibles ; état de fait qui n'exclue en rien leur capacité à nous cueillir in fine, fut-ce au bout de plusieurs passages circonstanciés. Aussi, tout en ne desserrant que rarement la bride, l'impulsif et ''nightwishien'' « The Old Man of the Wandering Mountain » place opportunément ses breaks ; de brefs et apaisants soupirs que viennent balayer de saisissantes reprises sur la crête d'un entêtant refrain. Dans cette catégorie s'inscrit également l'incisif « The Battle », ''xandrien'' up tempo réservant de galvanisantes montées en puissance du corps orchestral. Et ce, sans jamais chercher à nous égarer d'un tracé mélodique coulé dans le bronze, et sur lequel glissent les enchanteresses volutes de la déesse. Et la sauce prend...

Dans une même énergie mais en y incorporant une touche atmosphérique gothique aux relents dark, le groupe témoigne précisément d'une ouverture du champ des possibles stylistiques. Ce qu'illustre « Stormgiants », enfiévré et vénéneux up tempo au carrefour entre Imperia et Tristania. Feignant de se caler définitivement sur le schéma de la belle et la bête, lorsque cette dernière prend l'ascendant, notamment sur un refrain catchy, l'inquiétant propos se drape progressivement de séduisants atours. Et la magie opère, une fois encore...

Quand ils tempèrent un tantinet leurs ardeurs, nos compères trouvent là encore de quoi nous retenir plus que de raison. Ce qu'ils prouvent, d'une part, à l'image du ''xandrien'' et dévorant mid tempo « Whatever You Want ». Distillant ses riffs roulants accolés à une féline rythmique et voguant sur une sente mélodique sécurisée sur laquelle viennent se caler les cristallines modulations de la sirène, le troublant méfait prend alors des allures d'addictif hit en puissance. D'autre part, dans le sillage d'Arven, le fringant « Waters of Life » tout comme le souriant « Hynreck (A Hero Called) » déversent tous deux des couplets d'une confondante légèreté que relayent des refrains d'une sidérante fluidité. A la déesse, au regard de ses magnétiques envolées lyriques, d'achever de nous convaincre de ne pas quitter prématurément la rayonnante offrande.

Lorsque la lumière se fait douce et que s'apaisent les tensions, comme il nous y avait déjà accoutumés, le combo teuton trouve sans mal les clés pour nous rallier à sa cause. Ainsi, d'une sensibilité à fleur de peau, la ballade a-rythmique « Uyulala » laisse entrevoir une véritable osmose entre de soyeux arpèges au piano, les fines modulations d'une flûte gracile et les sinueuses et angéliques inflexions de la maîtresse de cérémonie. En dépit du classicisme de l'exercice de style, eu égard à la qualité de ses arrangements instrumentaux et ses captatrices séries d'accords, l'émotion requise finira par étreindre celui qui aura plongé dans cet océan de félicité. Dans cette configuration, on ne sera guère moins impacté par le subtil filet mélodique exhalant de « Das Sternenkloster » ; une ''delainienne'' et fondante power ballade déversant un prégnant refrain mis en habits de soie par les limpides modulations d'une frontwoman bien habitée. Chapeau bas.


A l'issue de notre parcours, un agréable sentiment de plénitude nous gagne, nous poussant dès lors à une remise en selle sitôt la note de fin envolée. Tout aussi variée que sa devancière sur les axes atmosphérique, rythmique et vocal, cette seconde offrande témoigne en prime d'une qualité de production d'ensemble désormais difficile à prendre en défaut doublée d'un bel élan d'inspiration mélodique de ses auteurs. De plus, ayant veillé à rendre son propos à la fois plus aisément domptable, mais nullement simpliste, et plus aguerri que son prédécesseur quant à sa technicité instrumentale et oratoire, le combo annonce clairement la couleur de ses intentions d'en découdre.

S'il ne s'y est pas réduit exclusivement, il lui faudra, cette fois, s'éloigner un peu plus de ses modèles identificatoires et, ainsi, définir une identité artistique stable pour espérer se singulariser de ses challengers, et donc, à terme, fidéliser l'aficionado du genre. Toutefois, le collectif allemand signe-là une œuvre d'une puissance dévastatrice et d'une confondante sensibilité que pourraient lui envier nombre de ses pairs et qui, sans s'avérer des plus innovantes, marque une évolution certaine et à bien des égards par rapport à son aînée. Quoi qu'il en soit, à l'aune de cette pulsionnelle et luxuriante livraison, nos acolytes peuvent dorénavant s'inscrire parmi les valeurs montantes du metal symphonique à chant féminin. Pas à pas, la formation teutonne entre dans une tout autre dimension...

Note : 15,5/20


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