Follow the Wind

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15/20
Nom du groupe Morlas Memoria
Nom de l'album Follow the Wind
Type Album
Date de parution 03 Mai 2014
Labels 7Hard
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 The Mirror
 04:30
2.
 Sphinx
 02:57
3.
 Incorrigible
 04:35
4.
 Silence
 02:08
5.
 Medusa's Tale
 04:46
6.
 Circle of Greed
 03:28
7.
 Ohne Probe
 03:50
8.
 Impetus
 04:12
9.
 Follow the Wind
 03:52
10.
 Case of Pandora
 03:34

Durée totale : 37:52

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Morlas Memoria


Chronique @ ericb4

25 Juin 2019

Une délicate et émouvante proposition, point de départ d'une aventure au long cours...

Dans un registre metal aujourd'hui monopolisé par ses cadors, Nightwish, Xandria, Epica, Delain et Amberian Dawn en tête, et de plus en plus infiltré par de jeunes loups aux dents longues, difficile pour les nouveaux entrants de tirer leur épingle du jeu. C'est donc à chaque fois un redoutable défi qui les attend et que devront relever les fraîches formations désireuses de se lancer dans la bataille. Conscient de cet état de fait, ce sextet allemand originaire de Dresde a précisément jaugé les paramètres et pris la mesure des enjeux d'un tel investissement, s'étant alors laissé le temps nécessaire à la maturité de son projet et de ses compositions. Ainsi, sorti de terre en 2010 sous l'appellation de Morlas Enigma, ce n'est qu'en 2013 que naîtra Morlas Memoria, soit pas moins d'un an préalablement à l'accouchement de son premier bébé à l'instar de « Follow the Wind ». Cet introductif mouvement sera-t-il de nature à faire de l'ombre à ses challengers et de propulser le collectif teuton parmi les sérieux espoirs de l'actuelle scène metal symphonique à chant féminin ?

A bord du vaisseau amiral nous accueille un équipage aux talents avérés et en parfaite symbiose, à savoir : la frontwoman au chatoyant grain de voix, émérite flûtiste et parolière Leandra Johne ; le guitariste et parolier Eric Neufeld ; le guitariste, choriste et parolier Theo Johne ; le claviériste et percussionniste Tobias Ullmann ; le bassiste Sebastian Leibe et le batteur Samuel Clauss. Pour l'occasion, aux fins d'une optimale densification du dispositif orchestral, ont été sollicitées les empreintes expertes de : Saskia Berkes au cor ; Paul Scheliga au violon ; Anton Greve au violoncelle ; Peter Vanselow en qualité de guitariste soliste. De cette étroite et fructueuse collaboration émane une proposition rock'n'metal mélodico-symphonique gothique aux relents folk, à la confluence entre Nightwish (première période), Xandria (première mouture), Arven, Delain, Eluveitie et Imperia. Un éclectisme de sources d'influences qui ne saurait masquer le louable élan d'inspiration dont ce set de partitions se fait l'écho.

Enregistrées, mixées et mastérisées par Peter Vanselow, les 10 pistes de l'opus laissent entrevoir une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation, mais aussi de gênants effets de distorsion et autres notes résiduelles atténuant d'autant le confort auditif sur la durée. Une mise en relief du propos certes lacunaire mais qui ne saurait pour autant nous pousser à une désaffection précoce des lieux. Ce faisant, on décèle une œuvre à la fois volontiers frondeuse, souvent troublante, d'une sensibilité à fleur de peau, d'une mélodicité aux multiples nuances et témoignant d'une charge émotionnelle que le chaland ne pourra que malaisément éluder. Mais larguons plutôt les amarres, et lançons-nous en quête d'îles aux trésors insoupçonnées au fil des 38 minutes de notre traversée...


Quand le pas de danse se fait alerte, le combo germanique trouve sans sourciller les clés pour nous retenir plus que de raison. Ainsi, à mi-chemin entre Xandria et Imperia, l'up tempo « Sphinx » aspirera le tympan d'un battement de cils eu égard à son cheminement d'harmoniques d'une confondante fluidité et son indéfectible et communicative énergie. Tant sur ses couplets finement ciselés qu'au regard d' un refrain immersif à souhait, les angéliques patines de la déesse font mouche. Et ce ne sont ni les ondulants gimmicks guitaristiques ni les délicats arpèges au piano qui nous débouteront de l'envoûtant méfait, loin s'en faut. Dans cette mouvance s'inscrit le tubesque « Medusa's Tale », une ''xandrienne'' ogive aux relents d'Arven calée sur un sillon mélodique aussi pénétrant qu'exigeant eu égard à son jeu d'écriture. Mise en habits de lumière par les sémillantes envolées lyriques de la belle, cette rayonnante offrande se dote en prime d'arrangements de fort bonne facture. Et ce n'est là qu'un hors-d'oeuvre...

Si le propos se fait parfois plus insaisissable, il n'en demeure pas moins porteur d'une indéfectible et communicative énergie. Aussi, dans une visée moins directement orientée vers les charts, s'inscrit « Circle of Greed » ; un pulsionnel et ''nightwishien'' méfait aux riffs corrosifs, pourvu d'un fin legato à la lead guitare et de l'opportune présence d'une flûte libertaire. A l'instar du pimpant « Case of Pandora », on aurait peut-être souhaité un schéma d'harmoniques moins répétitif pour un titre pourtant doté d'un entêtant refrain qu'enjolivent les gracieuses volutes de la maîtresse de cérémonie. Quant au mordant « Follow the Wind », au carrefour entre Delain et Arven, peu d'armes efficaces manquent à l'appel pour assurer la défense du combo teuton. Sous-tendu par des choeurs en tapinois venus en renfort des célestes attaques de la belle et d'opportunes variations rythmiques, le complexe et offensif effort nous agrippe prestement à la gorge pour ne plus nous laisser d'autre choix que de suivre sa progression jusqu'à la note ultime.

Lorsque le convoi instrumental ralentit la cadence, nos acolytes parviennent, là encore, à encenser le tympan sans avoir à forcer le trait. Ainsi, à la manière Nightwish, sous-tendu par des choeurs aux abois, le mid tempo syncopé « The Mirror » délivre des riffs massifs parallèlement à d'ondulantes nappes synthétiques et à une flûte gracile. Dans ce champ de turbulences doublé d'une ligne mélodique d'une précision d'orfèvre, déambulent les cristallines inflexions de la sirène aux faux airs d'une Tarja à ses débuts, et ce, pour une ronde de saveurs quasi ininterrompue. Bref, un hit en puissance d'une rare intensité émotionnelle, mais hélas en proie à quelques sonorités résiduelles.

Dans cette dynamique, pourtant moins immédiatement assimilables, d'autres espaces d'expression n'auront guère moins de chances de s'inscrire durablement dans la mémoire du chaland. Ce qu'illustre, d'une part, le tonifiant « Incorrigible » qui, dans le sillage d'Imperia, avec un soupçon de L'Ame Immortelle, ne lâchera pas sa proie d'un iota jusqu'au dernier soupir du brûlot. Propice à un headbang bien senti, par effet de contraste, le saillant effort place également et judicieusement ses breaks tout en veillant à ne pas nous égarer de son invitante sente mélodique. Pour sa part, le mid/up tempo syncopé « Impetus » délivre de truculentes et ''delainiennes'' rampes synthétiques ainsi qu'un flamboyant solo de guitare. Eu égard à ses couplets d'une sidérante fluidité et aux accélérations insoupçonnées du dispositif instrumental, le fringant manifeste trouvera assurément un débouché favorable auprès d'un auditorat déjà sensibilisé aux vibes de leurs maîtres inspirateurs.

Lorsqu'il se fait plus tendre, le collectif charge son message musical en émotions au point de ne pouvoir que malaisément contenir la petite larme au coin de l'oeil. Ainsi, sous le joug d'un enchanteur picking à la guitare acoustique que viennent rejoindre les magnétiques impulsions de la frontwoman, la caressante ballade romantique « Ohne Probe » ne ratera pas sa cible. En dépit d'un refrain convenu, de par la confondante homogénéité instrumentale et ses troublantes séries d'accords, la soyeuse ritournelle impactera assurément l'aficionado de moments intimistes.

Dans un souci de diversification atmosphérique, et sans crier gare, nos compères nous octroient, par ailleurs, un seyant et troublant instrumental. Aussi, lorsque le mid tempo progressif symphonico-cinématique « Silence » se pare d'inaliénables et captatrices sinuosités à la flûte, le manifeste se double alors d'une ensorcelante touche folk. On regrettera simplement la brièveté d'une pièce instrumentale certes classique mais témoignant d'une belle gradation du corps orchestral et du brio affiché par chacun de ses membres.


Au terme d'un voyage en d'enchanteresses contrées et aux multiples rebondissements, force est d'observer que le combo allemand affiche dores et déjà un réel potentiel technique et vocal tout apposant son sceau artistique sur la plupart de ses portées. Aussi, nos compères ont-ils beaucoup appris de leurs inspirateurs patentés et suffisamment digéré leurs sources pour se les être appropriées. De plus, en fins mélodistes, nos acolytes ont évacué de leur propos nombre de notes résiduelles susceptibles de l'affadir, et surtout de l'alourdir.

Livrant un opus varié sur les plans atmosphérique et rythmique, diversifié quant aux exercices de style dispensés, le collectif teuton devra encore parfaire son ingénierie du son et révéler l'une ou l'autre prise de risque s'ils souhaitent embrasser une carrière à long terme. Mais gageons qu'il s'agit-là d'un galop d'essai et que le groupe saura à la fois tirer partie de ses erreurs de jeunesse et relever la barre pour nous livrer un second album de même acabit et à la production d'ensemble plus efficiente. Bref, un sérieux espoir du metal symphonique à chant féminin est en train de se dessiner et qui, aux fins d'une logistique plus affûtée, pourrait bien dans un avenir plus ou moins proche jeter un pavé dans la mare...

Note : 14,5/20

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