Adieu

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16/20
Nom du groupe Morlas Memoria
Nom de l'album Adieu
Type Album
Date de parution 01 Fevrier 2025
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Lost Expedition
 04:17
2.
 Reckless Game
 04:28
3.
 The Unknown
 04:56
4.
 The March
 05:09
5.
 Nordwand
 04:40
6.
 An Meine Witwe
 03:50
7.
 Das Klirren der Tränen
 03:59
8.
 Brothers
 04:48
9.
 Radium
 04:18
10.
 Der Letzte Gruß
 06:06
11.
 Top of the World
 04:25
12.
 Adieu
 02:54

Durée totale : 53:50

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Morlas Memoria


Chronique @ ericb4

05 Mars 2025

Un troisième essai aussi frissonnant et solaire qu'empreint d'élégance...

S'il est des formations désireuses de prendre le temps nécessaire à la pleine maturité de leurs compositions avant de se lancer dans la bataille, ce combo teuton né en 2013 à Dresde, sur les cendres de Morlas Enigma, serait assurément du nombre : après un premier album des plus engageants, « Follow the Wind », sorti en 2014, trois années supplémentaires seront alors requises jusqu'à la réalisation d'un second et rayonnant élan répondant au nom de « Mine of Pictures ». Mais la patience de la fanbase du collectif allemand sera soumise à plus rude épreuve encore...

Aussi, aux fins d'un travail de longue haleine et des plus méticuleux en studio, pas moins de huit années sépareront le troisième et présent album studio, « Adieu », de son illustre devancier ! Une insoutenable attente, certes, mais récompensée par une production de fort bonne facture, à commencer par une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut doublée d'une belle profondeur de champ acoustique. Ce faisant, les 12 pistes de ce nouvel arrivage constitueraient-elles autant d'armes de jet susceptibles de tenir l'âpre concurrence en respect? Plus encore, les quelque 53 minutes du ruban auditif de la galette permettront-elles à nos acolytes de se hisser dès lors parmi les valeurs confirmées du metal symphonique à chant féminin ?

Dans ce nouvel élan, le line-up du précédent effort n'a subi qu'un léger remaniement ; indice révélateur d'une indéfectible collaboration de ses membres, alors réunis autour d'un projet artistique sans doute pérenne. Ainsi, aux côtés de la parolière, soprano et flûtiste Leandra Johne et de son frère, le guitariste et vocaliste Theo Johne – les deux maîtres d'oeuvre dudit projet – évoluent à nouveau Sebastian Leibe à la basse, Samuel Clauss à la batterie, Oliver Kunze aux claviers, auxquels s'adjoint dorénavant Maximilen Ufer, en remplacement de Florian Baum (Tales Of Ratatösk), à la guitare. Resté fidèle aux vibes du précédent mouvement, le sextet allemand ainsi constitué réinjecte une touche folk à un propos rock'n'metal mélodico-symphonique gothique et atmosphérique. Une œuvre à la fois pulsionnelle, enjouée, romanesque et énigmatique se dessine alors, où les sources d'inspiration se situent, une fois encore, dans la veine coalisée de Nightwish, Delain, Xandria, Arven, Imperia, Leaves' Eyes et Eluveitie, le trait personnel en prime. Mais embarquons sans plus attendre à bord du vaisseau amiral pour une croisière que nous espérons ponctuée de quelque terre d'abondance...


C'est, tout d'abord, sur des passages éminemment torrentiels que l'inspiré sextet se plait à nous projeter, non sans happer le tympan, une fois encore. Ce qu'atteste, en première intention, « Lost Expedition », ''nightwishien'' up tempo aux riffs épais adossés à une basse éminemment vrombissante ; sous-tendu par des arrangements instrumentaux de bon aloi, n'ayant de cesse de nous asséner de puissants coups d'olives et livrant un refrain immersif à souhait mis en exergue par les soufflantes envolées lyriques de la sirène, le ''tubesque'' méfait ne se quittera qu'à regret. Dans cette dynamique, on ne saurait davantage éluder l'impulsif et ''eluveitien'' « The Unknown », tant pour son invitant paysage de notes – alors souligné par les limpides ondulations de la princesse – et les notes acidulées de sa flûte gracile que pour son bref mais fringant solo de guitare. Enfin, c'est cheveux au vent que l'on parcourra « Brothers », mid/up tempo aux riffs grésillants, à la lisière de Xandria et Arven ; pourvu non seulement de couplets finement ciselés et d'un pont techniciste bien amené duquel jaillit un seyant solo de guitare, le gracieux élan se dote également d'enchaînements intra piste ultra sécurisés.

Dans une énergie similaire tout en dévoilant un tout autre visage, d'autres espaces d'expression sauront à leur tour se jouer de toute tentative de résistance à leur assimilation. Ce à quoi nous sensibilise le polyrythmique « The March » ; recelant une ample et orientalisante entame instrumentale instillée d'une féline et frissonnante darbouka, ce n'est qu'à mi-morceau que le manifeste déversera sa rage ; investi d'un duo mixte en voix de contraste, les claires impulsions de la belle faisant front aux growls glaçants d'une bête revêche, et non sans renvoyer à un Leaves' Eyes, première mouture, cette éruptive offrande aux contrastes rythmiques et oratoires marqués ne relâchera pas sa proie d'un iota. Dans une optique plus opératique, cette fois, le ''nightwishien'' « Radium » varie à son tour ses phases rythmiques à l'envi, pour un résultat des plus saisissants ; disséminant de truculentes séries de notes sans y perdre de son mordant, l'élégante et rayonnante piste pourrait bien avoir raison des plus récalcitrants des pavillons.

Au moment où le convoi instrumental ralentit un tantinet sa cadence, le collectif trouve là encore les clés pour nous aspirer, et d'un battement de cils, dans la tourmente. Ce que révèle, tout d'abord, « Reckless Game », mid tempo aux riffs crochetés à la confluence de Xandria et Nightwish. Eu égard à ses sémillants arpèges d'accords, sur lesquels se greffent les cristallines oscillations de la déesse, et à la soudaineté de ses fugaces mais seyantes accélérations, ce hit en puissance poussera assurément à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. Dans cette mouvance, on pourra non moins se voir magnétisé par le fondant refrain, alors encensé par les pénétrants médiums de la diva, comme par le fin legato à lead guitare nourrissant le chatoyant et ''imperien'' low/mid tempo « Nordwand ». Et ce ne sont pas les grisantes montées en régime de son corps orchestral qui nous débouteront de ce sensuel et magnétique message musical, tant s'en faut. On pourra encore jeter une oreille attentive à l'aérien et ''xandrien'' low/mid tempo « Top of the World », eu égard à son poignant refrain mis en relief par les troublantes volutes de la belle alors escortée d'une imposante muraille de choeurs. Et comment ne pas se sentir porté tant par le rayonnement mélodique que par l'infiltrant cheminement d'harmoniques que nous invite à suivre l'ensorcelant et ''nightwishien'' « Das Klirren der Tränen » ?

Quand elle en vient à nous dévoiler la première pièce en actes symphonico-progressive de son patrimoine compositionnel, la troupe ne s'est guère avérée plus malhabile, loin s'en faut. Ainsi, à mi-chemin entre Nightwish et Leaves' Eyes, l'épique fresque « Der Letzte Gruß » livre ses quelque 6:06 minutes d'une traversée aux multiples péripéties, apte à nous happer d'un bruissement de feuilles. Initialisée par de fines perles de pluie pianistiques, l'opératique entame se voit promptement relayée par un passage symphonico-folk à la colorature dark gothique, égrainé sur une cadence effrénée et sous-tendu par nos deux vocalistes patentés alors en parfaite osmose ; inoculée d'un break opportun que balayera une bondissante reprise sur la crête d'un entêtant refrain, cette pièce d'orfèvre se conclue de façon magistrale.

Désireux d'étoffer sa palette en matière d'exercices de style, le combo nous adresse par ailleurs un mouvement instrumental d'une sensibilité à fleur de peau, d'une part, un morceau a cappella, de l'autre. Ainsi, « An Meine Witwe » se pose tel une substantielle pièce symphonico-cinématique, digne d'un générique d'une grande production hollywoodienne. Instillé par les larmes d'un violon mélancolique, voguant sur d'ondoyantes et frémissantes nappes synthétiques et ouvrant peu à peu ses ailes pour laisser échapper de brefs et légers roulements de tambour, la classieuse et poignante plage, au-delà de jouer le rôle d'un simple interlude, offre une véritable respiration à un mouvement aux effets de contraste avérés autant qu'un moment propice au total apaisement de nos sens. Le titre éponyme et outro de l'opus, « Adieu », s'offre, lui, tel un chant chrétien tout en subtilités mélodiques, où s'unissent voix féminines et masculines d'une extrême pureté et en parfaite harmonie. Une prise de risque, en soi, au demeurant totalement assumée par le groupe.


Résultat des courses : force est d'observer que le temps a joué en la faveur de nos six acolytes, ces derniers nous octroyant un troisième essai aussi frissonnant et solaire qu'empreint d'élégance, que l'on ne quittera que pour mieux y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Fort d'une ingénierie du son bien huilée, témoignant d'une technicité instrumentale et oratoire un poil plus affermie encore et de la féconde inspiration mélodique de ses auteurs, variant également, et judicieusement, son propos sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, ce nouvel élan n'aura pas tari d'armes pour asseoir sa défense.

D'aucuns, pour se sustenter, auraient sans doute espéré voir inscrite l'une ou l'autre ballade au cahier des charges ainsi qu'une once d'originalité supplémentaire à cet essai. Par ailleurs, à l'instar des deux premiers opus, les sources d'inspiration convoquées apparaissent, une fois encore, insuffisamment digérées pour conférer à ce projet l'épaisseur artistique requise. Au vu des prises de risques consenties, de la force de la charge émotionnelle délivrée, du petit supplément d'âme accolé à certaines compositions, et de l'absence de tout bémol susceptible d'affadir l'attention du chaland, le sextet teuton aurait néanmoins une belle carte à jouer pour se hisser dès à présent parmi les valeurs confirmées de son registre metal d'affiliation. Bref, un groupe à suivre de près, de très près...

Note : 16,5/20

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