Formé en 2004 par Jared Christianson et Chance Strickland,
Arkaik s'est fait remarquer en 2010 grâce à «
Reflections Within Dissonance », un album technique, brutal, subtile et minutieux mais en manque d'originalité, la scène death technique ayant déjà bien explosé. Toutefois, les Californiens, malgré leur bonne réputation, ne sont pas prêts de se reposer sur leurs lauriers.
2011 devient de ce fait une année très importante. Ils perdent deux membres, à savoir le bassiste Eric (remplacé par Ivan Munguia de
Brain Drill et d'
Odious Mortem) et le batteur Ryan Smith (remplacé par Alex Hernandez-Bent de
Monumental Torment), ce qui, à première vue semble renforcer le line-up. De plus, ils se dirigent cette fois-ci vers les
Castle Ultimate Studios de Zack Ohren (
Brain Drill,
Decrepit Birth,
All Shall Perish) tout en gardant leur signature chez le prestigieux label Unique Leader.
La pochette par Tony Koehl (
Sammath,
Gorgasm,
Putrid Pile) montre de nouveau l'orientation d'
Arkaik vers un death technique spirituel, d'où ces couleurs, ces dessins ésotériques et ce simulacre d'écriture en sanskrit. L'album se divise lui-même en trois parties (Tapasiatic
Exodus,
Sirens in Electric Veils et
Paths of Recognition) afin de montrer les étapes d'une certaine métamorphose. En cela, le death technique d'
Arkaik se veut plus aérien et harmonieux sur certains passages mais il conserve son agressivité et sa précision chirurgicale étonnante.
Même si le titre introducteur «
Skin Graft Hieroglyphics » reste plus traditionnel avec son riffing incisif et son growl nerveux, la suite propose son lot de soli, de sweepings, et de saccades, que ce soit sur l'éponyme ou « The Laughing
Prophet of
Doom » pour ne citer qu'eux. Mais c'est certainement « Part 1 » (la première partie de la seconde partie «
Sirens in Electric Veils ») qui se démarque le plus avec son ensemble entraînant, ses riffs imparables et sa mélodie entêtante.
Cette fois-ci, les introductions et/ou conclusions des titres se font grâce à une certaine programmation, conséquence même du concept spirituel des Californiens. On a alors droit à des sonorités industrielles sur «
Metamorphignition », à un piano mystérieux sur « Part 2 » et « Soliloquies of the
War Machine », à des rires malsains sur le final de « Blade Grasp Priesthood » ou même du tribal sur « Opus Brahmanic » (percussions et chant gutturaux tibétains).
Malgré ça, tout se veut précis et carré, avec un duo basse/batterie impeccable et des guitaristes qui ont la niaque. C'est sans doute le long « The Omnipus » qui montre tout leur potentiel avec un riffing varié et technique, quelques interludes planantes et une puissance imparable. De quoi apprécier le cocktail spiritualo-technico-brutal d'
Arkaik.
En dépit de ces qualités, les Américains ne révolutionnent rien sur ce «
Metamorphignition » mais ils assurent leur place au sein de la grande scène death technique. Ils possèdent l'agressivité nécessaire ainsi que de très bons riffs mais ont toutefois quelques faiblesses en ce qui concerne les parties chant, le growl de Jared restant de nouveau un poil trop linéaire, et la ressemblance entre certaines titres, notamment les premiers. Il est cependant sûr et certains qu'une fois ces petits défauts corrigés, le death metal d'
Arkaik réussira à s'envoler.
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