Pour peu que vous ayez déjà parcouru ces champs de bataille épiques chevauchant fièrement votre fidèle destrier vêtu de votre plus belle armure et arborant l’oriflamme de ce Heavy
Metal véloces si typiquement teutons et si typiquement appréciables pour peu que vous ne soyez pas un de ces acharnés progressistes avides de renouveau à chaque disque, morceau, ou note, vous ne pouvez pas ne pas avoir entendu parler du soldat
Wizard. Si? Réellement?
Tentons, en ce cas, de remédier à cet affreux oubli. A cette horrible gageure qu’un Sven Danna (chant) et un Snoppi Denn (batterie) indéfectiblement fidèles au poste depuis l’aube fondatrice de ce groupe, il y a plus de trente ans tout de même, ne sauraient vous pardonner.
Commençons d’abord par dire que loin de toutes considérations intellectuello-intellectuelles, et de toutes volontés complexes absconses,
Wizard s’adonne, avec un certain talent, pour ne pas dire un talent certain, à cette musique, déjà évoquée plus haut, dans la droite filiation, ou dans le cousinage proche si vous préférez, d’un
Majesty,
Custard,
Grave Digger ou
Paragon abordant des thèmes aussi futiles que sans intérêt. Le tout en faisant preuve d’un classicisme et d’un conformisme qui hérisseraient le poil de tous ces ayatollah modernistes adeptes de constructions à base de mesures à trois temps ou de révolutions, ou renouveaux, incessants.
Maintenant que les présentations sont faites, évoquons donc ce
Metal in My Head, douzième album du quintette de Bocholt. Après vous avoir dépeint les travaux, et les velléités, de ces cinq là de la manière dont je viens de le faire, vous vous imaginez bien que ce nouvel opus ne saurait être autre chose qu’une non-variation sur le même thème des précédents plaidoyers de Sven Danna et de ses comparses. Et c’est exactement ce qu’il est, et ce pour notre plus grand bonheur car la force de cette formation consiste à s’en tenir à son postulat de base avec une rigueur assez efficace. Ici donc pas de fioritures, pas de questions adaptées, pas de réflexions inutiles mais juste du plaisir simple, instantané et immédiat.
Et dès les premières mesures de guitares d’un vif et très réussi I Bring Light Into the
Dark, la messe est dite.
Metal Feast,
Metal in My Head,
Victory, We
Fight ou encore Years of
War, titres excellents au demeurant, sont faites de ce bois dont on fait les meilleures flèches. Tout comme d’ailleurs
Firesword.
Dans ce tableau idyllique seule la ballade Whirlewolf, reprise du groupe
Feanor, aux couplets un peu compliqués selon moi (et j’insiste sur le “selon moi”) mais aux refrains intéressants, viendra un peu ternir l’ensemble (et j’insiste sur le “un peu”).
Evidemment, un tel exercice mû par une telle volonté de traditionalisme épurée, peinera sans doute à toucher un large public dans l’époque à laquelle nous vivons aujourd’hui.
Metal in My Head restera néanmoins une volée de flèches qui vont droit au but…en plein cœur…
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