C'est fin 2006 que
l'appel à la révolution a sonné à nouveau, avec l'arrivée sur la scène black
metal québécoise de ces deux grands indépendantistes, Athros et Moribond,
activistes et musiciens du groupe
Forteresse. Ils nous offrent, ici, leur
premier chef d'oeuvre justement intitulé "
Métal Noir Québecois".
Le label
Sepulchral Productions s'est chargé de la production, encore un talent
inestimable qu'ils sont allés déceler si l'on considère des groupes tel que
Sombres Forêts,
Utlagr, Gris...mais aucun parmi ces derniers n'avaient
auparavant défendu l'indépendance et le
Traditionalisme du Québec avec une
telle intensité, sauf peut-être
Monarque, et encore...
Au niveau musical, ce premier opus est assez à l'opposé du deuxième, "Les
Hivers de Notre Epoque", car beaucoup plus agressif, rapide (présence de
blast beats un peu tout le long de l'album) et peut-être moins abouti que ce
dernier (ce qui n'en fait pas moins une merveille, au contraire!).
Il y a aussi des différences du point de vue des textes (écrits en français
bien sur), ceux du "
Métal Noir Québecois" ayant pour objet la
tradition et l'indépendance, et ceux des "Hivers de Notre Epoque" les
poèmes d'Emile Nelligan et d'Albert Lozeau qui avaient pour objet l'hiver, et
tout le respect qu'il imposait.
La première chanson ("La Moisson de la Liberté") commence avec une
introduction de musique traditionnelle composée il y a un bout de temps par
Tommy Duchesne, non pas que
Forteresse se veuille black metal folklorique mais
c'est en hommage à l'histoire du Québec, puis au moment où on s'y attend le
moins nous surprend une coupure très nette repartant avec un black metal froid
et violent sur les chants torturés d'Athros et la musique de Moribond. On peut
retrouver ce schéma de composition dans le troisième titre ("La Flamme et
le Lys") avec une introduction d'Isidore Soucy et encore une fois dans le
cinquième morceau ("
Métal Noir Québecois") avec une introduction de
Joseph Allard, lequel figure également sur la pochette de l'album. Les trois
autres titres ne sont pas bien différents (mis à part l'absence de l'ouverture traditionnelle),
alternant tantôt avec des passages rageurs et révoltés, tantôt mélancoliques et
envoûtants frôlant parfois l'atmosphérique avec les partitions de clavier,
rappelant une époque où tout le monde se battait avec ferveur pour la liberté
du Québec.
Une question que l'on pourrait se poser est pourquoi le choix de ces auteurs et
compositeurs divers sur ces différentes introductions? C'est en partie du au
fait qu’ils étaient très influents et très représentatifs de cette époque des
révolutions pour l'indépendance du Québec qui ont fait rage lors du XIXème siècle,
et au cours desquelles beaucoup de
patriotes ont finis pendu.
Un tout petit désagrément à signaler tout de même, c'est la répétitivité de ces
chansons qui n'est, pourtant, pas en mesure d'abaisser mon point de vue sur cet
album déjà mythique. Incontournable pour tous les accros du black québécois,
adeptes d’une scène qui prend d'ailleurs de plus en plus d'ampleur depuis
quelques années.
Voilà, je finirais avec une phrase de Moribond : Après le calme vient la
tempête...
J'étais tombé par hasard sur cet album il y a quelques temps et, si j'avoue ne pas être un spécialiste du genre, il m'avait fait forte impression.
Evidemment, je n'ai jamais entendu parler de ce groupe, et je ne suis pas sur d'en entendre quoi que ce soit dans les prochains jours, même si ma curiosité m'y invite tant j'ai envie de savoir à quoi ressemble une voix de corbeau lointaine et agressive.
Après la voix de canard, la voix de crapaud, à ce rythme SOM va devenir une animalerie :-)
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