Mentalize

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15/20
Nom du groupe Andre Matos
Nom de l'album Mentalize
Type Album
Date de parution 26 Août 2009
Enregistré à Gate Studios
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album52

Tracklist

1.
 Leading on
 05:08
2.
 I Will Return
 05:10
3.
 Someone Else
 05:47
4.
 Shift the Night Away
 04:58
5.
 Back to You
 04:14
6.
 Mentalize
 04:05
7.
 The Myriad
 05:08
8.
 When the Sun Cried Out
 04:39
9.
 Mirror of Me
 04:15
10.
 Violence
 04:59
11.
 A Lapse in Time
 02:42
12.
 Power Stream
 04:13
13.
 Don't Despair
 05:08

Durée totale : 01:00:26

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Andre Matos


Chronique @ Eternalis

14 Septembre 2009
« La suite dépendra donc de son avenir sur une scène metal plus que jamais surpeuplée, et où le moindre faux pas peut-être synonyme d’un oubli collectif sous forme de mort définitive. »
Eternalis


Sans aucune forme de narcissisme ou de prétention exacerbée (laissons ça aux amateurs du genre…), il était préférable de replonger le plus parfaitement possible dans le contexte qui suivait la sortie du premier opus éponyme du grand André Matos.
Survivant de ce qui était selon lui un naufrage humain, laissant Shaman en proie à des démons dont il n’appartient qu’à lui de survivre (ce qu’il tente tant bien que mal de réussir), André, entouré des frères Maruitti, et d’un certain nombre de connaissances, proposait avec "Time to Be Free" un album carré, compact, intéressant mais sans aucune forme de révolution ni de prise de risque. Une production quelques peu déficiente, amputée de basse et de puissance, achevait de laisser exploser une minime déception dans l’esprit des fans.
Mais preuve était d’admettre que Shaman ne réalisait pas mieux (pire…) avec son mal-nommé "Immortal", laissant (pour ceux regardant encore de près l’ensemble des formations) de loin Angra en maitre de ses terres progressives, techniques et emplie de magnificence.

L’arrivée d’un second opus solo, tandis qu’Angra tarde à revenir sur le devant de la scène (réintégration de Ricardo Confessori, médiatisation abusive d’Almah), était donc une aubaine pour voir où en était le vocaliste chef d’orchestre surdoué.
Pour le moment uniquement disponible au Japon, "Mentalize", une nouvelle fois produit par Sascha Paeth, ne fera qu’enfoncer une certitude de plus en plus palpable. Le règne décline, lentement mais surement, et cette armada 2009 pourrait bien prendre la forme d’une estocade finale, aussi malheureuse que réaliste.
Évoquer la déception de "Mentalize" n’aura d’égale que l’image d’un artiste en proie à ses démons créatifs, incapable d’avancer, de se renouveler, autant dans le son que la composition. Pourquoi ? C’est dans une relative amertume que l’écoute de l’album s’enchaine, encore et encore, sans le moindre degré de plaisir, de génie ou de maestria. La douleur de comprendre qu’André, pour la première fois, devient réellement insipide, hante l’esprit.


« J’en ai assez de suivre des formules toutes faites. La plupart des sorties actuelles ne sont que des copies des autres musiques, dans le seul but d’un succès commercial rapide »
André Matos – 2007


Les mots sont beaux, les paroles nobles, l’envie artistique, les faits absents.

Formules toutes faites ? "Mentalize" en est remplie. Prenant la forme universelle et préconçu d’un basique intro-couplet-refrain-pont-refrain, le degré de surprise s’en retrouve profondément limité, voir complètement annihilé. La faute, pour commencer, à un Sascha rejetant les formules longues afin de « privilégier le dynamisme ».
Il faut écouter un titre comme "Leaning On", à l’intro cybernétique, angoissante et mystique, perdant tout intérêt dès l’arrivée du riff, alors que la batterie tentait d’instaurée une tension latente. Inconsistant et passe-partout, tels sont les qualificatifs d’un riff prenant la forme d’une mélodie simpliste, à peine audible, sur laquelle André vient poser un chant sans relief ni âme. Le refrain, saupoudré de chœur, malgré une évidente connaissance de son sujet, ne reste pas, ne provoque rien, loin des éruptions volcaniques d’un "Turn Away", d’un "Here I Am" ou d’un "Carry On".

Insipide. Le terme est dur, brutal presque pour un tel homme, mais nécessaire pour évaluer ce disque. "Someone Else", syncopé (à l’instar du sublime "Trail of Tears" de "Reason"), laisse apparaitre des vocaux truffés d’effets ridicule, dont André n’a aucunement besoin. La modernité de l’idée semble complètement paradoxale à la platitude du son.
Une production qui tentera de nombreuses excursions modernes, sans y parvenir. Il est fort à parier que le processus de base était alléchant, mais le résultat décevant, mis à part une performance de Luis Mariutti à la basse franchement décapante.

Là où "Time to Be Free" renvoyait l’auditeur aux efforts passés du frontman, celui-ci s’en écarte tant jamais les morceaux n’avaient été aussi standards, ou lorgnant dangereusement vers un plagiat déplacé.
"Mentalize", et son riff d’entrée proche d’un mimétisme Megadeth / Arch Enemy, aujourd’hui trop évident, semble n’exister que pour la prétention d’une puissance superflue. Pourtant, dans ce titre, la structure s’éloigne du carcan habituel, tentant de ne pas proposer de réels couplets. Le refrain, rageur et magnifiquement chanté (et quelle partition de basse) amène à une partie de claviers très intéressante, moderne, avant…l’erreur. Un riff plat, énorme mais fade, que l’on croirait sortie du "Black Album" (dans le sens péjoratif du terme), proposant une simplicité plombant littéralement l’ambiance.

Que dire de "Violence" et "I Will Return" ? Plagiat facile de respectivement "The Show Must Go On" et "Bohemian Rhapsody" (ou "Bicycle Race") de Queen concernant les introductions, l’arrière gout amer se fait de plus en plus fort, évoquant un Timo Tolkki sur l’éponyme Stratovarius.
Une perte d’idée, d’envie semble-t-il. Pourtant, "Violence" se voit traverser par une partie soliste de piano sublime, pure mais presque anecdotique au vu des sporadiques interventions bénéfiques. "I Will Return", niais dans le texte, propose en revanche un pré refrain splendide, sur lequel le chant éraillé actuel de Matos s’emploie à merveille, et un refrain qui, malgré son inconsistance, se retient facilement, et que l’on se retrouvera à chanter après plusieurs écoutes. Mais les couplets, vides (au sens propre), ne parviennent pas à combler un évident manque. L’envolée finale, probablement la seule de l’album, poussive, évoque un passé définitivement derrière lui.

Le chef d’orchestre, ici dépouillé de sa vision symphonique, ne retrouve pas la grâce de l’hallucinant "Reason" (sans symphonies également) sortie voilà quatre années, semblant si loin. Comme amputé de son talent, incapable de mener ses idées au bout, il semble souffrir d’un manque de créativité confondant. "When The Sun Cried Out", débutant dans une avalanche de chœurs ambitieux, émerveille. Mais pourquoi, dès lors qu’une impitoyable double pédale (le jeune Eloy Casagrande, impressionne techniquement mais ne parvient pas à s’imposer au profit de la musique) lance le morceau, André retombe dans une léthargie énervante. Une pseudo mélodie, inconsistante une nouvelle fois, gâche ce qui aurait pu (et dû) être immense.
On retiendra "Shift the Night Away", à l’intro certes poussive, mais au déluge de soli en tous sens (que c’est bon), nous laissant en terrain connu, mais tout du moins excellent, où André semble plus présent. "Power Stream" également, sans doute meilleur morceau de l’album, nous immergeant dans un speed mélodique adorable et concluant.
Finalement, ce sont sur ces quelques titres, vestiges de son passé, que le vocaliste parvient encore à faire perdurer une minime flamme, ainsi que sur "Don’t Despair", héritée d’Angra (édition limitée de "Reachings Horizons"), que le disque retrouve un peu de souffle. Mais trop tard, le mal est déjà fait, ancré, inébranlable et emplie d’une déception aussi grande que surprenante.

En guise d’épilogue à ce long article, il ne faudra retenir qu’une chose. Oublions le présent, attachons nous au futur et tentons d’espérer un futur meilleur…s’il n’est pas déjà trop tard…

26 Commentaires

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Eternalis - 29 Juin 2010: Je parlais de I Will Return...
AmonAbbath - 29 Juin 2010: Dans ce cas le mot respectivement porte à confusion et déforme ton idée de base ;)
Eternalis - 29 Juin 2010: Parce que je parle aussi de Violence mais ce morceau n'a rien à voir non. Sur i Will Return, ne pas y voir de Queen, dès l'intro, pour moi, c'est de la mauvaise foi...

Mais tu n'as pas tort non plus, sortir un tel disque quand je connais toute sa disco et ses groupes, ça fait mal au cul (mais c'est quoi cette horreur qui sert de pochette en plus ? ? ? ?)
AmonAbbath - 29 Juin 2010: Ha ha la pochette oui ça donne pas envie...

Pour I Will Return je vois ce que tu veux dire, je ne sais pas encore si on peut parler de plagiat parce que je n'ai pas pris le temps de comparer, mais l'influence est là, et l'intro c'est clairement du "j'ai voulu faire comme Queen parce que ça claque". Mais bon je verrai à force d'écoutes pour mon avis sur l'album en entier.
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