Memoirs of a Stolen Soul

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10/20
Nom du groupe Lost Effect
Nom de l'album Memoirs of a Stolen Soul
Type Demo
Date de parution 13 Décembre 2009
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Stilleth the Tempest 04:48
2. Blasphemy 05:17
3. White Noise 04:28
4. Fallen Angel 05:27
Total playing time 20:00

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Lost Effect


Chronique @ ericb4

01 Juin 2016

Des premiers pas encore mal assurés...

A l'heure où les groupes majeurs de metal symphonique gothique et mélodique à chant féminin, Epica, Within Temptation, Nightwish, Amberian Dawn, Leaves' Eyes, en tête, n'ont de cesse de parcourir la planète, avec pour effet d'enflammer, en l'inondant de leur présence, la scène metal internationale, les jeunes formations poussent à qui mieux-mieux pour tenter de marcher sur leurs traces. Dans cette énergie-là, avec les yeux également rivés sur les univers de Draconian et Tristania, les Britanniques de Lost Effect n'ont attendu qu'un an suite à leur création pour nous octroyer leurs premières gammes à l'aune de cette modeste démo 4 titres égrainés sur un ruban auditif de 20 minutes tout au plus. Nourri d'une combinaison de ces sources d'influence accolées à une empreinte rock pour réaliser ses premiers arpèges, le combo s'est axé sur le classique schéma vocal de la belle et la bête tout en faisant cohabiter de fines parties mélodiques, un riffing puissant et martelant, une rythmique soutenue, tentant ainsi, à sa manière, la réalisation d'une symbiose entre dynamisme, éclectisme et romantisme. C'est dans cette mouvance, d'obédience mélodique gothique, avec une touche dark, que se sont lancés Dave Wells (growls et claviers), Pete Rutherford (batterie), Shaun Wainmann (basse), Carl Barker (guitare) et Beth Parkinson (chant), ayant diversifié leur offre.

C'est dans un climat de torpeur où se meuvent de lugubres créatures que nous embarque le collectif à l'aune de ses premiers assauts, qui sont autant d'effluves transpirant sur l'entame de la rondelle. Ainsi, le frondeur « Stilleth the Tempest » déploie de soyeuses nappes synthétiques alors que des riffs corrosifs et une saignante rythmique envahissent prestement le terrain pour une traversée sous haute tension. La belle de ses claires et douces inflexions partage le micro avec son ombrageux et tranchant growler de comparse, et ce, pour quelques échanges bien habités, offrant de saisissants effets de contraste mais étant desservis par un sous-mixage des lignes de chant et de gênantes sonorités grésillantes, voire trop aiguës, accolées à la partie instrumentale. Un joli solo de guitare s'invite à la danse, précédant un petit pont mélodique, avant que le convoi orchestral ne reparte en croisade. Un schéma d'ensemble acceptable à défaut de se montrer transcendant.

Dans une mouvance plus atmosphérique, un vénéneux serpent synthétique nous accueille sur l'entraînant et polyrythmique « Blasphemy » alternant franches accélérations et insoupçonnés ralentissements, offrant alors quelques passages à la mélodicité agréable. Sur des harmoniques bien enlevées, le duo mixte, ici bien inspiré, nous entraîne dans un paysage de notes coloré, sans ostentation, mais où les oscillations atmosphériques se montrent un tantinet trop libertines, au point de nous faire trébucher parfois sur de glissants chemins de traverses. Invitant instant donc, à défaut de s'avérer véritablement immersif, desservi par quelqes notes parasites émaillant certaines plages de la piste.

Autre ambiance sur une piste gothique orientée heavy où la traversée s'avérera périlleuse. L'apparent mid tempo aux riffs massifs à l'instar de « White Noise » est trompeur, le morceau ne tardant pas à nous embarquer dans une cinglante et colérique tourmente où les éléments devenus sauvages se déchaînent les uns après les autres. Parallèlement, la rythmique tend à se densifier et à se syncoper, au moment où la lead guitare prend l'ascendant pour quelques arpèges bien amenés. Dommage cependant que nos deux acolytes de vocalistes ne se soient pas davantage mis à l'abri dans leur zone de confort, nous dispensant ici une bien terne prestation, elle-même calée sur une ligne mélodique aisément perfectible car répétitive et quelque peu bourbeuse. Rien à faire, la sauce ne prend pas.

Enfin, c'est en retenue que le combo ferme la marche. Ainsi, de somptueux arpèges au piano nous introduisent sur « Fallen Angel », power ballade aux riffs lipidiques et à la massive rythmique. A la lumière de l'entame, on s'attendait à voir émerger et éclater de belles envolées, rayonner un délectable romantisme et une pointe de raffinement. Hélas, la suite du propos nous donnera tort de devoir persister. D'une part, le cheminement harmonique s'avère délicat à emprunter, témoignant de séries de notes peu ragoûtantes et l'enlisement auditif guette à chaque frappe, chaque note, chaque silence. Ce faisant, malgré les efforts consentis, la sirène ne parvient pas réellement à capturer nos émotions dans un exercice qui pourtant l'aurait permis. Quelques faussetés s'immiscent même dans son jeu et les frasques synthétiques n'octroient que peu de relief, et l'on sent alors poindre la déroute. La progressivité de l'instrumentation, pourtant convenablement cousue, est trop brève pour frôler un inconditionnel impact auditif. Malgré de jolis arpèges de clôture, il est trop tard pour espérer l'emporter. On comprend dès lors que l'on n'insistera pas davantage.

On ressort de l'écoute de la galette à la fois ni désagréablement surpris, ni violemment secoué, mais pas franchement imprégné non plus par les premiers émois du combo britannique. On perçoit l'amorce d'un potentiel, certes, mais qui devra assoir plus sereinement ses lignes mélodiques, éventuellement s'écarter pour le moment d'un schéma vocal qu'il ne maîtrise pas totalement, même si quelques passages peuvent contrecarrer ce constat. Il lui faudra aussi soigner une production qui, en l'état, témoigne d'une qualité d'enregistrement encore lacunaire dans son principe d'émission et d'un persistant sous-mixage des lignes de chant, avec, en prime, quelques notes parasites et des finitions à parfaire. C'est dire que les efforts consentis sur cette offrande auront d'autant plus de chances de toucher un auditoire élargi qu'ils se verront portés par un produit logistiquement plus propre, mieux ficelé sur les accords, plus diversifié dans ses exercices (fresques, instrumentaux, ballades, duos en voix claires, présence de choeurs...) et témoignant d'une réelle signature artistique. Il faudra au combo qu'il se laisse le temps pour nous octroyer une œuvre plus aboutie, répondant davantage aux critères d'un public déjà rôdé, habitué aux gammes de ses sources d'influence. Bref, un propos encore taillé dans la roche, qu'il conviendra d'affiner pour nous impacter...

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