Embrace the Silence

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13/20
Nom du groupe Lost Effect
Nom de l'album Embrace the Silence
Type EP
Date de parution 10 Janvier 2013
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Leap of Faith 04:57
2. Embrace the Silence 04:35
3. Wolves 03:57
4. We Are the Damned 04:40
5. The Chase 06:03
Total playing time 24:12

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Lost Effect


Chronique @ ericb4

05 Juin 2016

Encore quelques accords à affuter, mais le combo est désormais sur les rails...

Contre toute attente, l'aventure du collectif britannique se poursuit, cinq ans après sa formation (à York), et trois ans déjà suite à « Abyss », la dernière de ses deux laconiques et friables démos. Continuant à oeuvrer dans un metal gothique aux touches doom et dark, non sans rappeler Draconian ou Tristania, le combo a réagi à la menace qui semblait peser sur lui, en opérant notamment quelques changements relatifs à son line up. Et ce, à commencer par la frontwoman, la troupe ayant opté pour le timbre cristallin d'Emily Burt au détriment de la trop discrète présence de Beth Parkinson. La suivent dans cette énergie Steve Wells (guitariste), Dave Wells (growls et claviers), Shaun Wainman (basse) et Pete Rutherford (batterie) pour un autre périple, sur un autre format, à l'instar de ce « Embrace the Silence », premier EP, disséminant 5 pistes inédites sur un ruban auditif de 24 minutes. Sur cette nouvelle offrande, on remarque d'emblée une qualité d'enregistrement plus affutée, un mixage équilibrant mieux les parties instrumentales et vocales entre elles et des finitions moins lapidaires. Ne serait-ce pas là un indice révélateur d'un sursaut salvateur pour la bande ? A l'instar de l'artwork affiné d'inspiration fantastique de la jaquette, l'heure serait venue de tourner la page, de changer de portées...

Preuve d'un revirement total de perspective, le collectif ne s'est plus empêtré dans de lunaires espaces mélodiques, ayant même opté pour quelques délectations propices à la franche captation de nos émotions. Et ce, à commencer par l'entame de l'opus. Ainsi, l'entraînant et polyrythmique « Leap of Faith » nous prend d'entrée à la gorge tant par ses growls caverneux et taillés à la serpe que par ses riffs tournoyants, lancinants, enivrants. Puis, effet de surprise, une empreinte vocale au délicat vibrato tout droit venue du royaume des anges nous parvient, la jeune soprano nous enlaçant le pavillon avec grâce et célérité, notamment sur un refrain catchy. Quand la belle vaque à ses oscillations favorites, la bête feule de plaisir. Les échanges oratoires s'intensifient, se plaisent à nous bousculer, témoignant d'amples contrastes, sans que l'un ou l'autre protagoniste ne cède du terrain. Un furieux morceau, réservant son lot de virulences percussives et de saveurs mélodiques, comme ne nous en avait pas encore habitués le combo. Aussi, on embraye sans sourciller, sans même s'en rendre compte, sur la suite du skeud.

On entre ensuite dans une atmosphère plus glaçante, parfois sinistre, à la lumière crépusculaire aux teintes ocres. D'une part, une plombante ambiance s'impose à nous de par l'alliance d'une rythmique sèche et massive et de riffs furibonds sur « Embrace the Silence », piste atmosphérique gothique un poil dark dans le sillage de Draconian. Dans cette énergie mystique, on suit le duo mixte dans sa traversée sous haute tension, le long de couplets tourmentés et de refrains qui, sans s'avérer désagréables, se révèlent un poil trop brefs et dotés de pléthore de timides oscillations pour recueillir l'adhésion requise. Dommage également que les couplets ne se montrent pas plus infiltrants, étant calés sur un cheminement harmonique trouble et, in fine, désarçonnant, que ne parviennent pas à sauver du naufrage nos deux tourtereaux. Mais, dans cette mouvance, le combo nous a concocté un second effort. Poursuivons donc notre route. Aussi, les mustangs sont lâchés sur « The Chase », corpulente piste dark gothique à la ligne de basse vrombissante et aux riffs acérés. De fines variations atmosphériques et des prestations vocales soignées en phase avec une instrumentation bien coordonnée et techniquement sécurisante séduisent le tympan. La patte du growler ajoute à la ferveur de l'incandescent instant sans pour autant affecter les nuances mélodiques dont se pare cette piste. Pour sa part, l'empreinte vocale de la belle ne saurait passer inaperçue, enjolivant d'autant couplets et refrains, en les « habitant » de sa présence. Et l'on se surprend à vouloir remettre le couvert...

Enfin, le groupe a ralenti la cadence mais pas trop, ne tenant pas à tomber dans les travers de sirupeuses et/ou mièvres ballades aux fins d'un optimal ravissement du pavillon. Ainsi, le mid tempo « Wolves », titre aux riffs graveleux d'inspiration dark atmosphérique gothique, fait claquer ses olives sur les fûts tout en nous immergeant dans des harmonies bien sculptées, cette fois, perceptibles sur les couplets comme sur les refrains. Mis en habits de lumière par les subtiles et frissonnantes envolées de la douce, les accords joliment esquissés et habilement disséminés çà et là se révèlent soudain immersifs. La présence de son ombrageux comparse renforce le climat délétère et n'entrave en rien l'émotion communiquée et ressentie sur cette plage. Mais là n'est pas encore la fin du voyage... Mid tempo aux riffs lipidiques et à la rythmique lourde, « We Are the Damned » nous embarque dans une alternance couplets/refrains propice au headbang, se révélant même invitatoire à un déhanché subreptice. On ne résistera pas bien longtemps à l'appel de la sirène, déployant d'enchanteresses inflexions haut perchées et de jouissives oscillations, faisant contre-poids aux attaques à demi-mot du growler. En outre, un pont mélodique nous installe dans un confort auditif encore inconnu chez nos acolytes. Doublé d'un joli solo de guitare et de choeurs en faction opportunément placés, ce morceau pourra tenir la dragée haute à un Tristania de la première heure. Ce n'est pas le moindre de ses mérites.

On comprend que le réveil tant attendu a eu lieu, le groupe ayant pris le temps de poser ses gammes et ses arpèges et élevé le niveau de ses prérogatives. Les lignes mélodiques ont gagné en accessibilité, l'empreinte vocale féminine en densité et en fluidité, les growls en pugnacité, les rythmiques en diversité. Il reste encore quelques détails logistiques à affiner, l'une ou l'autre série d'accords à sélectionner plus rigoureusement, certes, ainsi qu'une pointe d'originalité à pourvoir, mais le combo est désormais sur les rails et prêt à en découdre avec ses homologues stylistiques, notamment avec des armes artistiques et techniques aujourd'hui plus efficaces qu'hier. Une oreille attentive pourra donc être posée sur ce troisième effort, pour le plaisir de la découverte, notamment pour les aficionados de metal gothique à chant féminin clair. On attend dès lors confirmation de leur potentiel à l'aune d'un album full length. Wait and see...

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