Melting Sun

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17/20
Nom du groupe Lantlôs
Nom de l'album Melting Sun
Type Album
Date de parution 02 Mai 2014
Style MusicalBlack Ambient
Membres possèdant cet album19

Tracklist

DISC 1 - MELTING SUN
1.
 Melting Sun I: Azure Chimes
 07:11
2.
 Melting Sun II: Cherry Quartz
 09:40
3.
 Melting Sun III: Aquamarine Towers
 08:06
4.
 Melting Sun IV: Jade Fields
 06:29
5.
 Melting Sun V: Oneironaut
 02:52
6.
 Melting Sun VI: Golden Mind
 06:29

Bonus
7.
 Melting Sun VII
 06:44

Durée totale : 47:31



DVD 1 - THE MAKING OF MELTING SUN (LIMITED EDITION)
1.
 The Making of Melting Sun
 24:00

Durée totale : 24:00

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Lantlôs


Chronique @ Icare

10 Juin 2014

Un savant mélange de pesanteur et d’évanescence, d’attraction terrestre et de transcendance stellaire.

Tout amateur de post rock black mélancolique et écorché a forcément entendu parler de Lantlos. Groupe teuton reconnu dans lequel a officié le fameux Neige que l’on ne présente plus, sortant son premier album éponyme en 2008, condensé envoûtant et haineux de black à la fois violent et atmosphérique au chant éructé en allemand, évoluant au fur et à mesure de ses sorties vers des horizons plus mélodiques et apaisés mais présentant toujours un univers noir et délicieusement torturé, voilà que Lantlos nous revient aujourd’hui sous la forme d’un one man band avec son quatrième full length, Melting Sun.

En effet, Herbst, alias Markus, est désormais seul aux commandes, le guitariste français ayant quitté le navire, et l’unique compositeur semble plus apaisé que jamais, étant parvenu à exorciser plusieurs des démons qui hantaient ses réalisations précédentes. Cela s’en ressent grandement dans la musique, et autant le dire tout de suite, les inconditionnels du côté black de Lantlos risquent d’être pour le moins déroutés pour ne pas dire déçus: exit le chant hurlé, les riffs black et les blasts furieux, le nouvel album de l’entité germanique axe ses six pistes vers une musique plus lumineuse et aérienne, empruntant plus au post rock qu’au metal à proprement parler.
Oscillant entre rythmiques carrées, lourdes et ronflantes qui rappellent très fortement Pelican (Azure Chimes) et passages plus légers et contemplatifs à la Mogwaï, Lantlos s’est définitivement assagi mais propose une musique toujours aussi riche et envoûtante. Les parties les plus brumeuses et oniriques, truffées d’effet sonores de toutes sortes, font penser à Fen (Azure Chimes, les pleurs des guitares sur Jade Fields) ou My Bloody Valentine (Jade Fields, Golden Mind), tandis que les passages les plus puissants rappellent le côté lancinant de Cult of Luna (cette superbe montée en puissance appuyée par ce riff mélancolique et troublant et ces chœurs solennels à la fin d’Aquamarine Towers).

Le début de Cherry Quartz présente l’un des rares moments vraiment sombres de l’album : après un arpège paisible flottant dans la vacuité d’un cosmos aux sonorités oniriques, la rythmique s’emballe sur des larsens hurlants, et un riff d’une lourdeur pachydermique, aussi terriblement beau qu’abyssal, nous terrasse de sa puissance titanesque. Ceci dit, la violence est empreinte d’une beauté solennelle et se mue rapidement en quelque chose de plus majestueux que réellement oppressant, une sorte de riffing intemporel à la force créatrice tranquille qui semble rendre hommage à l’immensité de l’univers. C’est comme si l’homme n’osait pas intervenir directement dans ce chat des éléments (à peine entend-on quelques chuchotements diffus autour des 3 minutes), et les premières réelles interventions de Markus ne se feront entendre qu’au bout de 5,38 minutes quand la musique aura perdu de son côté grandiloquent. Un titre magique, qui ressemble à un mix improbable de Pinkfloyd, avec ces notes distendues et irréelles sur une batterie métronomique, et de Cult of Luna, pour la lourdeur rythmique et le côté puissant de l’ensemble. Un savant mélange de pesanteur et d’évanescence, d’attraction terrestre et de transcendance stellaire.

Le début de Jade Fields renvoie quant à lui au son éthéré d’un My Bloody Valentine, avec ces arpèges lancinants et ces voix féminines lointaines perdus dans les vapeurs lénifiantes des amplis. Le titre se poursuit sur un riff plus lourd et chtonien et la voix posée de Markus : la musique reste toujours sobre, sans aucune extravagance, mais incroyablement juste et émotionnelle, offrant des compos de plus de 6 minutes nous entraînant au fur et à mesure de leurs évolutions dans un voyage irréel et apaisant à travers les éléments. Excellents riffs qui se répètent en des boucles hypnotiques, effets oniriques et vaporeux qui viennent s’ajouter en filigrane à l’épais mur de guitare, batterie lourde aux échos sourds qui nous propulsent dans un lointain cosmos, tout est là pour faire de ce Melting Sun une petite perle qui parle directement à nos sens.

Le voyage se termine sur un Golden Mind incantatoire, sorte de litanie hallucinée et psychédélique à la mélodie vocale habitée et aux arpèges proprement envoûtants, s’étirant sur un rythme cataleptique pendant 6,29 minutes intemporelles.
A la fin de l’écoute, on ressort apaisé, serein, la tête dans les étoiles, un sourire flottant sur les lèvres et tourmenté par le léger vague à l’âme que nous inspire un retour trop brutal à la réalité. Une superbe évasion de 40 minutes à recommander à tous ceux qui cherchent un petit coin de paradis pour fuir la morosité d’un monde de plus en plus absurde.

2 Commentaires

4 J'aime

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xolios - 11 Juin 2014: Pour ma part, je suis plutôt assez déçu. Certes, c'est bien composé, bien exécuté. Cependant, la production me parait très (trop?) froide, et me semble du coup assez peu adéquate par apport à la direction choisie, une musique plus lumineuse, plus chaude. Dans le registre extrême, ou du moins metal (du coup, je ne mentionnerai pas le shelter d'Alcest), je préfère largement un Sunbather de Deafheaven, plus jusqu'au-boutiste à mon goût ! J'espère, un retour pour les prochaines offrandes, a des ambiances plus similaires à ceux des précédents !
Icare - 11 Juin 2014: J'avoue que j'ai eu la même réaction aux premières écoutes, déçu du changement à 180° et de l'abandon total des éléments black, j'avais l'impression que Lantlos avait perdu en intensité et en ambiance.
Puis les écoutes se sont succédées, j'ai pris un peu de recul, et j'ai essayé d'appréhender la musique sans tenir compte du background du groupe, simplement en me laissant aller à mes émotions... Et c'est là que la magie a opéré.
Je pense qu'il faut simplement prendre ce disque comme un disque de postrock pour en profiter un maximum, et non comme un disque de Lantlos.
En ce qui concerne la prod', je trouve au contraire que ce son massif et froid sied à merveille à la musique, lui conférant une dimension spatiale et mystérieuse, presque mystique, un quelque chose d'à la fois envoûtant et inaccessible.
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