Melancholie²

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17/20
Nom du groupe Coldworld
Nom de l'album Melancholie²
Type Album
Date de parution 24 Mars 2008
Style MusicalBlack Ambient
Membres possèdant cet album89

Tracklist

1.
 A Dream of a Dead Sun
 07:34
2.
 Tortured by Solitude
 06:13
3.
 Winterreise
 04:06
4.
 Schmerzensschreie
 05:45
5.
 Red Snow
 08:27
6.
 Stille
 01:21
7.
 Hymn to Eternal Frost
 05:58
8.
 My Dead Bride
 02:44
9.
 Escape
 07:34

Durée totale : 49:42

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Coldworld


Chronique @ Vinterdrom

15 Août 2008

Toute nouvelle signature du label germanique Cold Dimensions, déjà responsable de la sortie d'une dizaine de productions placées sous le signe d'un black / dark ambiant cristallisant des atmosphères glaciales (on pense notamment aux deux pointures du genre que sont les désormais défunts Lunar Aurora et Trist), ColdWorld emprunte les mêmes sentiers que ses compagnons d'écurie, d'où l'assurance, pour nous auditeurs, de savoir exactement où l'on pose les pieds sans risquer une quelconque déconvenue, à défaut de tomber sur de réelles surprises.

Mené par le multi-instrumentiste Georg Börner, seul et unique maître à bord, ColdWorld se situe à mi-chemin entre un black metal lent et un dark ambiant aux atmosphères typiquement hiémales. Comme si sa musique se retrouvait constamment tiraillée entre les styles caractéristiques de Burzum, de par ses nombreux mid-tempi hypnotiques sur lesquels viennent se poser des riffs lancinants au son aussi sec que l'écorce d'un arbre pourrissant, et Vinterriket, de par ses parties de synthé grandioses dégageant une ambiance hivernale envoûtante, révélant des sensations ambivalentes, si belles et si tristes à la fois, la solitude et l'espace, donnant l'impression de se retrouver perdu, abandonné au beau milieu d'une contrée enneigée étendant son manteau de glace à perte de vue, tandis que les flacons tombant dru dissimulent les traces de nos pas égarés, rendant au paysage sa blanche virginité originelle.
Rien de bien novateur certes, mais il y a tout de même pire comme références. D'autant que ColdWorld dispose d'un atout maître : sa diversité.
Beaucoup trop de formations musicales œuvrant dans le black dit atmosphérique ont tendance à servir une formule immuable en se calant sur des rythmes linéaires et des riffs répétitifs sur toute la durée d'un album, la sensation d'hypnotisation recherchée se transformant alors progressivement en lassitude.
ColdWorld parvient admirablement à éviter cet écueil en proposant une musique relativement riche tout en restant cohérente, ce qui n'est pas un mince exploit dans un style aussi balisé, et c'est tout à son honneur !
Les alternances entre black et ambiant tombent toujours à point nommé, naviguant entre mélodies éthérées et nappes contemplatives, agrémentées de quelques touches acoustiques fort bien venues ("Escape", la fin de "Red Snow" enchaînant avec "Stille") et de passages typés old-Katatonia avec des leads dégageant un vague à l'âme tenace, avec une mention particulière pour "Tortured by Solitude" sur lequel vient se poser une superbe mélodie de violon révélatrice d'une tristesse infinie. ColdWorld sait même se ménager quelques (brèves) accélérations (comme sur le morceau d'ouverture "A Dream of a Dead Sun") soutenues par des nappes de claviers vaporeuses, si bien qu'aucune agressivité ne vient troubler la quiétude ambiante.
Beaucoup de relief donc dans ces paysages défilant sous nos yeux et il est très agréable de s'imaginer parcourir ces contrées pourtant d'apparence inhospitalière.

Malgré la désolation et la profonde tristesse exprimées par la musique, le titre de l'album semble tout de même quelque peu exagéré, la mélancolie étant l'un des états dépressionnaires les plus graves, s'apparentant à une torture mentale accompagnée de malaises physiques atroces et d'un extrême dégoût de vivre. Rien de tel avec ColdWorld, la sensation dominant au sortir de l'écoute étant plutôt l'apaisement … du genre de celui que l'on ressent lorsque, enveloppé d'une aura glaciale, notre corps s'engourdit à mesure que le froid s'insinue dans nos veines et cristallise progressivement notre sang. La mort tout en douceur, en somme ... comme l'exprime parfaitement le titre "Escape" clôturant l'album.

Malgré toutes ses qualités, cette œuvre n'en est pas pour autant parfaite, la musique souffrant parfois de l'isolement de son unique compositeur. On notera surtout un son un peu trop synthétique (défaut accru par l'usage d'une boîte à rythmes) ainsi qu'une qualité de mixage perfectible et une voix black remplissant son rôle mais sans plus.
Mais Goerg Börner s'est avéré suffisamment inspiré et ses compositions sont suffisamment bien réalisées pour réussir sans peine à convaincre l'auditeur, à condition que celui-ci soit réceptif. Il s'agit bien du genre de disque qu'il est inutile de proposer aux partisans de black brutal et malsain, ceux-ci ne pouvant que rester de glace face à tant de morosité.
En revanche, les âmes en peine adeptes d'ambiances froides et contemplatives peuvent s'y jeter dessus sans aucune hésitation. Elles y trouveront de quoi leur faire passer l'envie de voir le soleil d'un bon moment.
Ne reste plus qu'à leur souhaiter la bienvenue dans le royaume de l'Hiver éternel … et bon voyage …

6 Commentaires

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Krypt - 26 Juin 2009: Encore un excellent album de chez Cold Dimension. Melancholie fait partie de ces CDs qui incarnent parfaitement la beauté du Black Metal ambiant. Contrairement à Trist (dont la musique est plus complexe et plus profonde), cette musique est facilement accessible.
Musicalement, cet album presque irréprochable. Je me permettrai ainsi de relever le sublime Tortured by Solitude; certainement l'un des plus beaux titres du genre qui soit parvenu à mes oreilles.
Néanmoins, la qualité des paroles laisse à désirer. La musique de Coldworld est envoûtante et très inspirée, mais les paroles sont franchement plates (notamment sur Tortured by Solitude).
Ce CD est donc des plus recommandables, mais pas parfait.
J'attends déjà avec grande impatience la sortie du prochain Coldworld, car j'ai la certitude que Georg Börner est capable de sortir un meilleur album.
maggot4ever - 04 Décembre 2011: Je suis très curieux de connaître les textes. Krypt, tu pourrait les ajouter?
Krypt - 05 Décembre 2011: J'ai la flemme de poster ça en bonne et due forme sur la page du Cd, alors je me contente de faire un copier/coller depuis metal archives:
Voici les paroles de "tortured by solitude"

"I am the devil
his world is a winter of hell
his rhythm is watched in pain
he dances well
tortured by solitude
I bleed and bleed
tortured by myself this light is out
ahhh

I am an angel who bows to suicide
can't breathe if it wakes me and then I'll die
angels are crying
there is no love
you should be masters of hate
dark of night without love
without love
ahhh

I am the devil
his world is a winter of hell
his rhythm is wayched in pain
he doesn't move
tortured by solitude
I bleed with hate
tortured by myself this light is out
Ahhh"

--> Bon c'est de loin pas indigeste, mais ça reste très banal (Darkness, winter, devil, hell,...--> très trve over kvlt grim black metal). C'est surtout le contraste d'une musique forte et saisissante avec des paroles plates qui m'avait un peu déçu. Mais bref, ça reste du pinaillage ;)
maggot4ever - 09 Décembre 2011: Le vocabulaire utilisé est comme tu le dit plutôt "total pure fucking darkness of the northern satanic devil of the hell qui tue" mais j'aime bien les tournures de phrases. merci =)
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Chronique @ Paganwinter

12 Avril 2010
De nos jours, ou fourmillent tout et n’importe quoi dans les bacs, mettre la main sur une petite perle n’est pas chose aisée. C’est pourtant l’impression que j’ai ressentie à la première écoute de Melancholie (2), de Coldworld. Assurément, lorsque le label Cold Dimensions produit un album, il y a alors de grandes chances pour que celui-ci me plaise, en tout cas pour ma part. Qu’il s’agisse de Lunar Aurora ou encore de combo comme Battle Dagorath et Trist, tous sont dans la même logique implacable, celle de la froideur givrante des productions du label. A ce titre, Coldworld n’échappe nullement à la règle, et en plus d’être une œuvre d’un grand cru, mélancoliquement parlant, l’album est d’une froideur toute particulière. Une froideur que l’on peut alors assimiler, c’est du moins mon avis, aux productions de Kristoph Ziegler, l’homme aux commandes de Vinterriket. Sans évoluer dans le même registre, complètement séparée par un fossé musical important, j’ai tout de même trouvé l’ambiance générale dans le même état d’esprit.

Notre jeune allemand nous sert sur un plateau ce que le Metal d’aujourd’hui peine à offrir, a savoir du renouveau. Un renouveau qui ne marche pourtant pas sur le pieds de tous ses grands frères, mais qui redonne un souffle réparateur à certaine déception que l’on a durant l’année à l’écoute de quelques sorties que l’on attendais impatiemment. Là, c’était pour moi totalement inattendu, mais la surprise n’en fût que plus belle. Etant un adepte acharné de ce que l’on fait musicalement de plus triste, les mélopées que propose ce One Man Band m’ont littéralement fait transpirer. Tantôt Ambiant, tantôt Black Metal acéré, Coldworld n’oublie véritablement jamais la voie qu’il c’est tracée avec notamment des pistes comme Tortured By Solitude ou Red Snow, deux tracks totalement indépendantes de presque tout ce que j’ai pu entendre. D’une froideur suffocante mais pourtant aussi mélodique qu’un joueur de flûte, l’album ne se perd jamais en frasques inutiles et va toujours droit au but, à l’image de vocaux torturés et éloignés électroniquement, ce qui donne une impression de vide obscure plutôt palpable.

Claviers, grattes et basse viennent se mêler à la fête sur des tempos doux et à la fois vifs, totalement adapté aux inspirations de l’unique membre du concept qu’est Coldworld. Aussi froid qu’un glaçon, aussi déraisonné qu’un schizophrène, les productions vous vont toutes droit au cœur. Le son se veut crispant tout en étant absolument adapté, à vrai dire tout en étant d’une clarté remarquable. Acides et prenantes, aucune piste n’est à laissé sur la touche, qu’elle soient exclusivement instrumentales à l’image de la sublime et mystérieuse Schmerzenschreie ou pleinement construite. Symbolique du renouveau typiquement européen continental et germanophone, Coldworld est une pierre que l’on rajoute volontiers à l’édifice de notre Metal extrême, celui des tréfonds de l’Underground. Comme je l’ai toujours prétendu, plus c’est froid et sinistre, plus c’est bon. Melancholie (2) ne fait pas de fioritures, va droit au but, tout en restant d’une délicatesse des grands jours. Peu d’artistes de la scène peuvent se vanter de faire de la musique envoûtante tout en étant violente.

L’atwork est par ailleurs d’une rare beauté, tout en étant paradoxalement d’une rare sobriété. Le blizzard, un arbre nu et un pèlerin, seul dans le désespoir, au cœur de mère nature. Une nature dévastée par les vents froids et les neiges éternels. Le pèlerin ne voyage t-il pas vers les horizons que nous cherchons à atteindre en écoutant ce genre d’album ? Une bonne douche froide, une savante claque de pureté et l’esprit insondable d’un seul et unique compositeur et musicien. A voir comme ce genre de pierres précieuses que l’on ne trouve que très rarement. Je regrette tout de même que l’album ne dure pas quelques 10 minutes de plus. Un grand moment de solitude, remarquable.

Paganwinter

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Perf7ct - 17 Septembre 2012: 2008, un album restera gravé à jamais en ma mémoire ; et c'est bien mélancolie de Coldworld. Des frissons me traverse le corps rien que d'y repenser. Une aura se dégage de cet oeuvre. Avec ça, l'hiver le plus glaciale que j'ai connu.
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