Meir

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17/20
Nom du groupe Kvelertak
Nom de l'album Meir
Type Album
Date de parution 26 Mars 2013
Style MusicalBlack Thrash
Membres possèdant cet album125

Tracklist

1. Åpenbaring 03:06
2. Spring Fra Livet 03:35
3. Trepan 03:40
4. Bruane Brenn 04:07
5. Evig Vandrar 02:49
6. Snilepisk 02:53
7. Månelyst 03:10
8. Nekrokosmos 06:41
9. Undertro 06:26
10. Tordenbrak 08:54
Bonustracks (Japanese Release)
11. Kvelertak
12. Bruane Brenn (BBC Sessions)
13. Evig Vandrar (BBC Sessions)
14. Månelyst (BBC Sessions)
15. Kvelertak (BBC Sessions)
11. Kvelertak 03:50
Total playing time 49:11

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Kvelertak


Chronique @ JeromeM

11 Mai 2013

Black Metal, Hardcore, Rock'n'Roll, Punk Rock...

Un seul et unique album (éponyme) sorti en 2010 et il est déjà impossible de passer à côté de Kverlertak. Le Rock'n'roll (classic Rock)/Punk Rock/Black Metal du groupe est clairement devenu la petite bombe du moment. On s'arrache Kverlertak, on en parle beaucoup, la presse les adule, les nominations et récompenses s'enchaînent. Formé en 2007 à Stavanger, en Norvège, Kvelertak devient très rapidement un nom star dans son pays. Une démo, Westcoast Holocauste, fut auto-produite cette année-là. Trois ans plus tard, le premier album permet au groupe de décrocher son premier disque d'or (15 000 ventes) ainsi que deux nominations aux awards (imaginez un groupe du genre aux Victoires de la Musique...).

Meir est annoncé pour mars 2013 et produit une vague d'excitation dans le milieu Metal. Kvelertak devient déjà, en six ans de carrière (à peine) et avec un second opus (seulement), une des sorties les plus attendues. Meir entre directement à la première position des charts en Norvège.

C'est toujours avec une curiosité particulière que l'on se lance à l'écoute d'un nouvel album si attendu. Et avec un sens critique des plus aiguisés. Qui plus est concernant un jeune groupe dont le premier album fut une "révolution" et dont on prédit déjà un grand avenir sans une once de retenue. Il faut transformer l'essai, c'est souvent le plus difficile, en musique.

Le premier single Bruane Brenn a été diffusé à la presse et sur internet. Il fait l'objet d'un clip assez amusant dans lequel 6 petits blondinets norvégiens s'adonnent aux joyeusetés du Rock'n'Roll. Le morceau en lui même est sympathique, même si l'effet de surprise est logiquement moins présent qu'en 2010. Sans apporter beaucoup plus, la musique de Kvelertak rassure les fans dans ce premier extrait. Un style très Punk Rock, entraînant, je dirai presque "dansant", un refrain immédiatement gravé en mémoire (et qui reste en tête en mode roue libre), un solo "à la Slash". Ça donne la "pêche" et c'est pas très compliqué (dans le sens, exigeant) à écouter. Bruane Brenn sera un bon défouloir en live.

Après Apenbaring, une longue intro progressive aux sonorités modernes, Spring Fra Livet ouvre le bal. Du 100% made by Kvelertak. J'aime particulièrement le refrain soutenu par ses riffs trémolos, dans un style très Black Metal. Black Metal festif (sisi, c'est possible). La batterie fait "paf paf", des choeurs typiquement Punk font leur apparition, de temps à autre. La voix de Erlend Hjelvik est certainement un des point forts de l'art Kvelertak. Ce mélange des genres s'y retrouve totalement naturel et particulièrement bien réalisé. Une voix qui peut malgré tout devenir une difficulté pour un auditeur qui serait allergique au criard. Car ça hurle du premier au dernier morceau. Vous repasserez pour la ballade "je t'aime, tu m'aimes".

Globalement on peut donner les mêmes caractéristiques citées ci-dessus à l'ensemble de l'oeuvre. Meir est une suite logique du premier album. J'aime particulièrement Trepan qui fait immédiatement penser au Black Metal pur et dur, avec ses riffs caractéristiques et sa rythmique "sulfateuse". Kvelertak (strangulation, en Norvégien) ne manque pas d'accroche. Dès la première écoute les refrains restent facilement en tête. Si vous recherchez uniquement des albums à la musique alambiquée, aux arrangements plein de finesse, ce genre de travaux difficile à assimiler avant les 3-4 écoutes, alors Meir n'est pas fait pour vous. Kvelertak se veut avant tout énergique, "chantant", simple et direct. L'esprit live, l'esprit Punk Rock (des morceaux de 3-4 minutes, rarement plus). Un style plus exigeant qu'il en a l'air. Pour prendre une image simple, c'est comme si en cuisine vous devriez faire un plat de viande léger et facile à digérer mais en y ajoutant une bonne dose de sucré/salé, des sauces et diverses épices. Pas si facile.

Un album très inspiré. Il est parfois plus compliqué de composer un bon morceau couplet/refrain simple et direct qu'une longue pièce musicale de dix minutes. Kvelertak ajoute ici et là quelques influences qui n'étaient pas présentes sur l'album éponyme. Juste de quoi varier encore un peu l'ensemble sans le bouleverser.

Tordenbrak est un des morceaux surprenants de l'album. Il atteint les neuf minutes et s'éloigne donc très nettement du format habituel du groupe. Ce côté plus progressif ne troublera pas l'auditeur. On reste dans le même esprit en évoluant juste différemment. Difficile de trouver le temps long avec ces jeunes Norvégiens. La batterie tabasse comme jamais, soit dit au passage.

Black Metal, Hardcore, Rock'n'Roll, Punk Rock... On peut également évoquer une influence Stoner "Blackisant", c'est étrange de le dire, mais le titre Nekrokosmos en est la parfaite preuve.

Meir est conclu par Kvelertak, cette fois clairement Hard Rock, avec un chant moins Black Metal. Histoire de rajouter une petite couche de variété.

À noter : la pochette est une nouvelle fois signée par John Baizley de Baroness, et c'est une fois encore très réussi. La production est de Kurt Ballou, là aussi pas de changement. Une production très Punk dans l'âme.

Kvelertak continue son chemin, toujours aussi efficace et inspiré, voir même à un niveau supérieur. Si la route vers la reconnaissance mondiale et le titre de "légende" sont encore loin, le groupe parvient déjà à prouver énormément de choses en deux albums seulement. Avec ce croisement de genres, il sera même certainement plus simple pour eux de ne pas lasser l'auditeur et de ne pas tourner en rond.


Nous verrons comment ce style "devenu tendance" évoluera dans les prochaines années et si il parviendra à survivre et à se développer dans ce milieu impitoyable.


16/20

5 Commentaires

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pierrettetombale - 12 Mai 2013: Le coup de la cuisine légère, du sucré-salé et des épices, je te tire mon chapeau car c'est carrément bien imagé!
Petite déception pour moi quand même, je trouve Meir plus punk et moins années soixante dix que le premier. Il est vraiment brut. Par contre le côté stoner et même un peu blues sursaturé de Evig Vandrar m'enchante et me fait espérer de prochains albums très prometteurs!
nonometaltatts - 12 Mai 2013: Ce groupe a été un de mes coups de coeur. Leur premier album m'a bluffé et celui ci m'a aussi bien enchanté,surtout avec ce coté punk assez sympa. Un groupe prometteur.
Chab - 12 Mai 2013: "l'effet de surprise est logiquement moins présent qu'en 2010" : C'est exactement ça !

Un très bon album néanmoins :)
Icare - 12 Mai 2013: Hum, ça m'a l'air sympa tout ça, à tester:!

Merci pour cette excellente chronique!
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Chronique @ Xkvrt

11 Juin 2013

une maturité musicale qui trouve son apogée dans le corps de l'opus

Le retour des étouffants Norvégiens de Kvelertak était attendu? Plutôt, oui. Ma mémoire et mes oreilles combinées m'ordonnaient de vérifier jour après jour si l'album était disponible en magasin, en torrents, sur YouTube, etc. Juste au cas où, oui, juste au cas où un pirate l'aurait échappé sur la toile. Mais non, et c'est tant mieux pour l'industrie. Meir, c'est le titre de l'album. Enfin.

En mains propres, j'arrache le plastique sur lequel un autocollant est apposé, le nom du groupe inscrit en caractères blancs taché sur ce dernier. "C'est beau ça, ils auraient dû l'inscrire carrément sur la pochette" me chuchote la voix féminine qui subit à moitié mes écoutes intensives de groupes aux sons metalliques. L'image de la pochette, encore une œuvre du talentueux John Dyer Baizley ( guitariste du groupe Baroness et artiste de pochettes d'albums de quelques groupes que j'encourage ) annonce des couleurs claires ainsi qu'une référence à la scatologie à plumes. Je salive. Le lecteur fait un petit bruit d'ingestion, puis commence sa digestion numérique. J'écoute.

Deux minutes de Baroness. C'est vraiment cela, non? Je regarde la pochette, il pourrait s'appeler WhiteShit Document. Suite logique Baronessque, mais...non. Ça débloque. La voix gutturale, la lourdeur rock/black metal est de retour. Pas que j’étais déçu, mais je me demandais pourquoi avoir quitté ce qui rendait le groupe original? J'avais l'impression d'assister à une copie. Baizley dessine les pochettes, il ne va quand même pas se mettre à composer les morceaux en plus! Bon, ce n’est pas si mal, Apenbaring. Ça manque un peu de mordant, mais c'est une intro correcte. On annonce définitivement une chose : l'album risque de présenter une maturité que le premier album avait repoussée avec succès.

La deuxième pièce enchaîne. C'est Kvelertak. Sans plus. Ça ne se détache pas de ce qui était avant, ça ne repousse rien, ça n'apporte rien. Ça ressemble au premier, je dois me réjouir. Je n'y arrive pas. C'est le ramassis de ce qui faisait défaut lors de l'album précédent, l'amalgame des petits détails qu'il fallait améliorer. Du bon rock, un peu de black metal, mais rien qui casse le rythme, rien qui étonne. On passe, le reste sera sans doute mieux.

Trepan, le troisième morceau, démarre en trombe. C'est blastbeat, c'est glacial, ça reste rock, mais vraiment plus dans un black metal criard. Les riffs (ai-je déjà mentionné que c'était rock?) sont bien appuyés par une basse forte qui s'agite dans un ton plus aigu que l'habitude imbriquée, ce qui fait qu'on l'entend très bien. Le morceau est bien construit, varié, du nouveau dans la continuité. Les pièces qui vont suivre s'inscrivent dans cet air. On a un son très black metal/rock avec une nouvelle approche où l’on fait une utilisation plutôt développée de la guitare acoustique avec un son Far West. Pour ceux qui ont vu le film Django, j'aurais apprécié plusieurs de ces passages de guitare avec des scènes du film. Dans ce registre, mention honorable à l'introduction de la pièce Bruane Brenn, très entraînante. En ce début d'album, c'est probablement le morceau le plus abouti et déchaîné. Il rappelle la fougue juvénile du premier album, des morceaux comme Ulvetid et Fossegrim. Je continue de regarder la pochette comme Evig Vandrar démarre, cinquième piste de l'album, le guano s'écrasant autour de la femme nue, impassible.

Toujours aussi froide voix qui transperce la tranquillité auditive de la musique. Un rythme plus lent, mais très fort, bien appuyé par un débouché rock rappelant certaines lichées de White Stripes. C'est juste assez rapide quand il le faut, plus lent, le tout bien encadré encore une fois par une basse plus présente que dans l'opus précédent. Ma tête oscille d'avant à arrière docilement, je suis pris dans le rythme. Je migre à l'infini, comme les oiseaux qui chient. Puis on me frappe avec une lame, des couteaux. Snilepisk démarre en échos « guitaristiques » liés, encore ce petit son de la terre des cow-boys, puis claque!, c'est agressif comme jamais.

Kvelertak black-metallise au maximum, avec un rock omniprésent, mais plus discret qu'à l'habitude et beaucoup plus sombre. L'album prend une tournure vers les profondeurs de l'esprit à partir de cette pièce. Si la lumière de la migration infinie éclairait le passage, il y a deux minutes, c'est complètement noir maintenant, les oiseaux ont plongé dans l'eau, des dents leur sont poussées et ils ne défèquent plus paisiblement sur une nue, ils la mordent et la déchiquètent. Snilepisk décape. Le groupe se permet même de ralentir brutalement le tempo pour replacer leur mélodie chevaleresque du dix-neuvième siècle ouest états-unien, mais ce n'est que pour mieux redémarrer avec une batterie percutante. Petite distinction, la basse est ici plus partie prenante du tout entendu, moins détachée. Dans la continuité du mouvement de violence déclenché par le groupe, Manelyst soulève de nouvelles passions pour l'amateur Kvelertakien jusqu'à présent satisfait correctement par l'album Meir. J'évoquais la noirceur dans laquelle plongeait la pièce Snilepisk. Manelyst, où le Clair de lune, pour franciser approximativement le titre, est l'apogée de cette noirceur. Un clair de lune violent, aérien, océanique ou souterrain. Plus thrash aussi. Une séquence surprenante de quelques secondes en un typique riff thrash metal avec solo en prime. C'est sept secondes, mais sept secondes de qualité. Un morceau qui me donne faim. L'album tire également à sa fin, mais je ne peux qu'espérer d'être repu à la péremption du repas. Mon corps confortable depuis quatre pièces, je décolle vers le Nekrokosmos.

C'est dans ce genre de moments que je perds notion de la réalité. J'ai l'impression que mon corps n'a plus besoin de manger, de boire, d’éliminer et de dormir. Mon esprit se promène sans limites physiques, ma tête déraille et mes yeux se balancent. Ce n'est pas une claque, c'est un meurtre. Mon corps mort git tandis que s'élève ma conscience à la manière d'un mort bouddhiste. C'est une rêverie. Même en écrivant la critique je ne suis plus seulement que ce que ma matrice a accouché. Je retrouve tout de même assez de lucidité pour expliquer mon état. Le morceau démarre d'une manière rock/black metal chère aux Norvégiens, avec ce petit quelque chose qui laisse entrevoir une suite déroutante. Peut -être la petite séquence de guitare glaciale doublée de blastbeat pleine d'un espoir cadavérique. Le groupe gave ici juste assez de rock pour garder la conscience, puis insuffle, par petites doses calculées, des séquences inspirées du black qui promettent une approche progressive. Au dernier instant, on est embarqué dans un lourd riff rock doublé d'une descente aiguë de guitare, puis c'est le plongeon. On a traversé la stratosphère, Kvelertak nous traîne sur ses épaules, nous promène dans la galaxie. On y rencontre d'autres groupes. Opeth s'amuse à faire progresser les accords, le bassiste aiguillant sa tonalité. La troupe de Mikael Akerfeld nous propose de continuer plus loin encore, dans un lieu plus déconstruit. Des barbus mastodoniques tournent le dos et l'approche déclenche de longues plaintes aiguës sur une suite monumentale de tambours en blastbeats. L'ascension vers une vérité absolue. Ça coupe trop vite, l'accès à la connaissance n'est pour jamais. Ce moment ne peut durer. Le carburant manque légèrement, la chute est lente, bien étirée et le contact se fait sur un gros matelas.

Une batterie Krautrock nous éveille mécaniquement. L'album n'est pas fini. Plus lourd qu'à l'habitude, la confrontation à une réalité bien plus nihiliste que l'absolu presque atteint frappe le visage. Le groupe poursuit dans le tournant sombre emprunté depuis quelques pièces. Il s'approprie la conscience de son auditeur (trice), lui plonge le visage vers la merde d'oiseau au sol. C'est lourd de metal plus que de rock, black encore par moments, mais le progressif heavy a définitivement pris une place prépondérante. La pièce diminue de volume, se perd finalement dans l'horizon. L'œuvre est terminée. Ah non, tiens encore deux pièces...

Dommage de ne pas finir sur Undertro. La finesse de la proposition, la conclusion, tout était si bien ficelé, si bien construit. Tordenbrak et Kvelertak, les deux dernières pièces, sont à un certain niveau de bons morceaux, mais ils ont eu comme effet de me sortir de ma rêverie. J'avais littéralement plongé dans l'album, dans l'histoire que je m’étais inventée. Mais non. Tout gâché par une envie de remonter dans l'arène d'un rock plus convenu, plus pompeux, plus viril. Dans le début de l'album, cela ne m'aurait causé aucun problème. À la fin oui. Le goût reste donc amer aux oreilles même si l'expérience vécue était vraiment celle d'un abandon dans quelque chose de très particulier.

Kvelertak a donc laissé de côté l'aspect plus fougueux adolescent, certes quelques fois rappelé dans l'album, pour une maturité musicale qui trouve son apogée dans le corps de l'opus. En attendant le prochain, je vais continuer de me laisser caresser les oreilles par ce corps Trepan-à-Undertro, qui consiste en un chef d'œuvre dans le genre.

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taylor13 - 12 Juin 2013: Bonne chro', mais si je peux me permettre, tu aurais peut-être du souligner le côté franchement punkisant de cette galette (Kurt Ballou y est certainement pour beaucoup) comme tu l'avais déjà fait pour le précédant opus.
Xkvrt - 24 Août 2013: Il m'a apparu un peu moins évident que dans le premier album! Il faut dire que je me suis laissé emporter par les références à des bands de metal, j'ai peut-être omis de me concentrer sur d'autres détails! Merci du commentaire!
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